Une délégation composée du colonel Mohamed Ag Bachir du cantonnement des combattants touaregs à Takalotte ; et Sidalamine Ag Imikal d’Abeibara seraient ici à Bamako, entre aujourd’hui et demain, pour rencontrer le président ATT. Objectif : débattre de l’insécurité dans le septentrion et dégager des stratégies pour entrer en action contre les mouvements touaregs armés dans la localité qui réclament leur indépendance.
Selon des sources concordantes, les leaders des combattants touaregs qui ont quitté la Libye pour être en paix au Mali sont en route pour rencontrer le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré. Il s’agit notamment, du colonel Mohamed Ag Bachir ; le commandant du cantonnement des combattants basés à Takalotte, à 35 km au sud de Kidal et de Sidilamine Ag Imikal, le commandant des combattants Installés à Abeibara.
Si à leur arrivée, les éléments du groupe de Takalotte soutenaient qu’ils ne sont pas venus pour la guerre, mais plutôt pour la paix et le développement, il semblerait qu’ils ne vivront pas cette paix, mais la guerre qui les a amenés à fuir la Libye. Pour cette raison, ils discuteront avec le président ATT de ce qu’ils ont besoin pour circonscrire l’insurrection qui se prépare dans les collines de l’Adrar.
En effet, lors de la visite des ministres le mois dernier à Takalotte, il ressort que ces leaders des combattants n’ont que 17 véhicules armés. Quant au groupe de Sidilamine Ag Imikal basé à Abeibara, il est difficile de dire la quantité exacte des armes qu’il à sa disposition. Mais, selon nos sources, il a beaucoup moins que celui du chef des combattants de Takalotte. Les deux groupes, principalement celui de Takalotte, ont été reçu par le gouvernement du Mali grâce à la médiation du colonel major Elhadji Gamou. Ce dernier a laissé son poste de chef d’Etat major particulier adjoint de la présidence à Koulouba, depuis la crise libyenne, afin d’amener tous les groupes venus de la Libye vers l’Etat malien, dans la paix et le développement. Cependant, la donne a changé, semble t-il, sur le terrain, dès lors que des Touaregs armés revendiquent leur indépendance. Mais une source depuis Kidal nous confie : « les combattants de Takalotte et d’Abeibara doivent tous entrer, bientôt, dans la ville de Kidal. Certains ont déjà commencé à venir ».
En effet, les combattants du colonel Mohamed Ag Bachir doivent quitter l’éventuelle future zone de combat. En revanche, au même moment où les combattants de Takalotte et d’Abeibara entre dans la ville de Kidal, des jeunes touaregs de l’armée régulière commencent à déserter et abandonnent la ville en emportant avec eux des véhicules et des armes. Il y a quelques jours, c’était le tour du colonel M’bah Ag Moussa, le commandant de l’Unité spéciale chargée de sécuriser la zone dans le cadre des accords d’Alger qui déserte avec les cinq voitures de son unité. La situation sécuritaire dans les trois régions Nord Mali est précaire. La population civile ne sait plus à quel sain se vouer.
Mauvais présage !
Baba Ahmed