Après les événements de la semaine dernière, tous les regards sont tournés vers les plus hautes autorités de la République pour s’assurer de leur capacité à endiguer l’irrédentisme touareg au Nord et organiser les élections présidentielles dans le délai initial. De la gestion de la crise au Nord à l’organisation des élections présidentielles libres et transparentes, il y a des vérités qui fâchent, qui dérangent.
Dans un pays à forte tradition comme le Mali où la parole a tout son sens, il ne serait pas digne de la part d’un homme ordinaire de renier sa parole à plus forte raison un chef. Le 29 avril prochain, les Maliens iront voter pour élire un nouveau président de la République. Nous croyons donc en la parole d’honneur du président Amadou Toumani Touré. Les élections peuvent et doivent être organisées à la date prévue. Les services techniques du ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, sous la houlette du général Kafougouna Koné, s’attèlent déjà à cette mission. La présentation des échantillons des matériels électoraux, il y a juste quelques jours, s’inscrit dans cette logique. Selon Madani Amadou Tall, président du Parti Avenir et Développement du Mali (ADM), ‘’un report des élections voudrait dire que nous sommes prêts à sacrifier notre démocratie à cause de traîtres à leur patrie.’’ Une nouvelle transition, un véritable recul démocratique, ne serait ni plus, ni moins que la dictature d’une infime minorité qui ne représente qu’elle-même. Pas de transition ! Oui aux élections libres et transparentes !
En ce qui concerne la situation sécuritaire de ni guerre, ni paix, créée par le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, le président de la République doit changer sa stratégie à défaut d’être en parfaite cohérence avec son opinion. L’absence de fermeté dans ses discours et ses actes n’est pas de nature à rassurer une majorité de la population qui ne cache pas sa préférence pour l’utilisation de la force, pour en finir définitivement avec ce problème. Les manifestations violentes de la semaine dernière auront au moins eu le mérite de renforcer les bases d’une solidarité nationale vers une réelle et profonde refondation de l’Armée malienne. Le peuple soutient son Armée et a confiance en elle.
Peut-on dialoguer avec des traîtres qui n’ont d’autre message que l’indépendance d’un espace qui, en réalité est une partie intégrante du territoire national ? Pourquoi le Mali est-il le seul pays qui négocie perpétuellement avec les frères égarés ? Pourquoi reste-t-il le seul aussi à souffrir de cette rébellion ? Pourquoi les multiples agences et programmes sont-ils lancés par solidarité avec le Nord ? Pourquoi ne renoncent-ils pas aux armes pour se consacrer au développement ? Chacun a sa réponse à ses différentes interrogations.
Revendiquer l’indépendance de l’Azawad, c’est-à-dire les régions de Tombouctou, Gao et Kidal relève d’un mépris souverain pour le peuple malien. Jusque-là, le Mali a été ce pays qui offre les meilleures chances de promotion et d’enrichissement à ceux qui prennent les armes contre leurs frères. Ainsi, la solution à ce problème ne se trouve pas en Mauritanie, ni au Burkina-Faso encore moins en Suisse.
S’il faut se réjouir de la prise de conscience de la classe politique, il y a fort à craindre que la piste de dialogue préconisée ne soit loin d’être la thérapie de choc pour endiguer le phénomène. Ainsi, la classe politique et le gouvernement veulent cacher leur incapacité à doter les Forces armées et de sécurité de moyens logistiques et adéquats pour traquer les bandits armés. Et pourtant, nous avons une Armée digne avec des hommes déterminés et engagés pour la défense de la patrie. Mais une Armée sous équipée. Depuis plus de 20 ans, ils ont laissé les équipements militaires se dégrader. Pour eux, une Armée forte et capable, une nécessité dans le contexte actuel, est une menace pour le pouvoir civil.
Chiaka Doumbia
En réalité le Mali souffre de ses dirigeants et hommes politiques. Quoi qu’on dise du pouvoir, les leaders politiques n’ont pas joué leur rôle d’anticiper la situation que notre pays connait aujourd’hui. Ils sont restés muets. Personne n’a attiré l’attention sur les dangers qui nous guettaient et aujourd’hui ils se présentent en sauveur. Pourquoi maintenant un plan de sortie de crise. Le seul plan qui prévaut est l’action militaire qui est l’essor des militaires, quand les politiques échouent recours est fait aux armes. Encore ils devraient attendre la fin des actions militaires pour présenter le maudit plan. Chacun doit méditer sur ce qu’il a apporté en bien ou en mal de façon directe, indirecte ou involontaire c’est la seule façon de grandir et d’éviter à notre pays de connaitre de pareil situation dans l’avenir. Nous sommes tous unanime qu’il faut serer les coudes. Le consensus ne doit pas tuer le Mali. Les partis politiques ayants des visions convergentes peuvent s’unir pour atteindre leurs objectifs mains sans occulter leurs rôles de défendre les intérêts du Mali.
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