Il y a des mois que le Nord du Mali est devenu le théâtre de sanglantes exactions terroristes qui rendent du coup la zone invivable pour les habitants des villes assiégées à tel point qu’ils se sont réfugiés ou déplacés soit à l’intérieur du pays, soit dans les pays voisins.
Avec la mobilisation de la communauté internationale pour déloger ces islamistes de leurs nouveaux fiefs, ces derniers sont aujourd’hui devenus encore plus extrémistes : ils multiplient les exactions au nom d’une prétendue « charia », alors qu’eux-mêmes se comportent autrement, contrairement aux principes et préceptes de l’Islam qu’ils prétendent défendre bec et ongles. En fait, ils deviennent de plus en plus barbares : banditisme, méchanceté, vols, viols et tueries (entre autres) sont en-deçà de toutes les expressions pour qualifier l’attitude de ces islamistes.
« Ils tuent, ils violent et on ne leur fait rien. Ils ont marié ma sœur par force. Un mois après, elle a été divorcée. Ces barbares se marient pour s’amuser, et quand ils ont fini de s’amuser, ils jettent la femme », a affirmé un étudiant passager d’un autocar arrivé à Bamako en provenance de Gao. Cet étudiant s’étonne de voir ces prétendus hommes de religion (les islamistes) consommer de l’alcool, posséder plusieurs femmes et prétendre défendre l’Islam qui nous recommande pourtant la sagesse, l’amour du prochain et la crainte de Dieu. Les villes occupées par les bandits armés étant devenues des « prisons » pour les habitants, beaucoup d’entre eux se sont déplacés en direction du Sud du pays dans un seul but : ne pas devenir une victime expiatoire d’une « charia » qui, normalement, devrait plutôt s’appliquer à ceux-là mêmes qui l’appliquent sur les populations.
Les islamistes se disent défenseurs de la loi islamique, mais ils boivent (de l’alcool et autres dérivés) et fument la cigarette et se droguent même, sinon, en tant que simples hommes, ils ne pourraient en aucun cas se livrer aussi cruellement à leurs atrocités digne d’une autre époque. Les habitants de Tombouctou, où les islamistes ont détruit des mausolées de saints classés au patrimoine mondial, doivent prendre des véhicules particuliers pour se rendre à Mopti avant d’emprunter un bus pour Bamako. Une raison de plus qui prouve que sans une intervention militaire ouest-africaine soutenue par la communauté internationale, le Nord deviendra de plus en plus invivable, surtout avec l’inexistence, dans cette partie du pays, de l’autorité de l’Etat et du respect des droits humains.
Serge Lath
