En moins de 48 heures, cinq étrangers ont été enlevé et un tué sur le sol dans le Nord Mali. Le mode d’opération porte les griffes d’Al-Qaida au Maghreb Islamique. Dans la même semaine, les ambassades occidentales à Bamako ont reçu une lettre du MNLA qui les dit d’éloigner leurs intérêts des sites militaires dans le nord Mali.
«On savait que tôt ou tard que ce rapt allait arriver. Ce n’est pas de la méchanceté qu’on mit le nord Mali en zone rouge. Nous savons que les conditions sécuritaires n’étaient pas réuni », dit un diplomatique à Bamako dont des compatriotes ont été enlevé dans ces séries de rapt au Mali. Pour l’heure Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) n’a pas revendiqué ces rapts de la semaine dernière à Hombori et à Tombouctou. Deux enlèvements d’occidentaux qui rappellent à ceux d’Arlit au Niger en janvier 2010 et de Niamey toujours au Niger en janvier 2011. Mais comme le dit un l’adage, comparaison n’est pas raison, le rapt des deux français à Hombori le 24 novembre dernier contient des zones d’ombre sur d’abord l’identité des deux français qui a été révélé par Jeuneafrique.com. Il s’agit de Philipe Verdon et Serge Lazarevic. Les deux hommes étaient des mercenaires français. L’un (Philipe Verdon) était mêlé à une tentative d’un coup d’Etat au Comores contre Azali Assouman en 2003 et l’autre (Serge Lazarevic) était lié en Serbie dans un réseau clandestin financé par le contre-espionnage français. Ce passé tumultueux a jeté les regards sur un éventuel complot pour discréditer le Mali qui essaye de réussir une bonne saison touristique 2011. Et comme pour empirer les choses, Tombouctou, le cœur touristique du Mali vient d’enregistre un autre rapt plus lourd en conséquence : Un mort et trois personnes enlevés. Un Allemand mort sur le lieu de l’enlèvement pour ne pas accepter de suivre ses bourreaux, un suédois, un hollandais et un binationale (anglais et sud africain). Chose rare, dans les heures qui suivent le rapt, le gouvernement malien a réagi par le bais d’un communiqué. «Le Gouvernement du Mali considère qu’après les douloureux évènements de Hombori, l’action terroriste de ce jour est une attaque perpétrée contre la sécurité et la stabilité de notre pays. A cet égard, il réaffirme sa détermination et son engagement sans faille à entreprendre toutes les actions que commande la situation afin de garantir la paix, la sécurité et la stabilité», dit ce communiqué.
Une double Nationalité démenti
« Fauka (surnom de l’otage sud africain) à la double nationalité. Il est britannique et sud africain. Il a quitté l’Angleterre pour l’Afrique du sud. À partir de là, il a pris la route en moto jusqu’à Tombouctou », dit Julie-Anne Leblond, une canadienne ayant passé plusieurs semaines avec les trois otages lors de leur séjour à Bamako et Mopti. En revanche, cette double nationalité a été démentie par l’Angleterre qui dit n’ayant pas de citoyen enlevé dans ce rapt à Tombouctou. Au niveau de l’office de Tourisme de Tombouctou on a presque le même son de cloche. « Le passeport que l’otage nous a présenté est un passeport sud africain et nous ne pouvons que s’en tenir à ça », dit un responsable de l’OMATHO de Tombouctou. En tout cas, les recherches ont été engagées depuis le jeudi où des hélicoptères militaire de la France ont commencé à explorer le Nord Mali ainsi que des troupes sur le sol. Les populations de Tombouctou se rappelé encore de la bavure des avions de l’armée mauritanienne qui a coûté la vie à deux femmes au Nord de Tombouctou, d’où la psychose qui a régné lorsque celle-ci a entendu qu’il y a des hélicoptères militaires dans le ciel malien. Une chose qui vient s’ajouter à la peur qui règne face aux combattant touareg dans les collines de Kidal qui détient des armes et menace l’Etat malien d’autant plus que la semaine dernière, les ambassades accrédités à Bamako ont reçu des lettres du MNLA les invitant à « réorienter leurs intérêts à ne pas se mêler aux structures du Mali qui se trouve dans l’Azawad surtout à l’intérieur et aux voisinages des institutions ou lieu de sécurité militaire », peut-on lire dans cette lettre dont « Le Combat » a pu se procurer une copie.
En tout cas le Nord Mali était épargné des rapts qui se passaient surtout en Algérie et au Niger et cela malgré qu’Al-Qaida au Maghreb islamique soit présent dans la zone. De ce fait, cela change la donne et mène à une nouvelle étape qui oblige le Mali à se lancer à fond pour booster le terrorisme et le trafic de drogue en dehors du Mali. Mais la lutte ne peut être efficace qu’en resserrant les rangs et en unifiant tous les maliens de la frontière du Sénégal à celle d’Algérie pour un seul front, mais est ce qu’ATT et ses hommes sont-ils capables ?
Baba Ahmed