Nord-Mali : Les crimes d’un esclavagiste Touareg

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L’histoire s’est passée au Nord-Mali et a été révélée lors du 5e Forum de l’Association

Temedt
Les membres TEMEDT au cours d’une conférence de presse  (photo archives)

, tenu du 10 au 12 avril 2014 au Carrefour des jeunes de Bamako. Une esclave bellah, née du viol de sa mère par un maître touareg, a été à son tour violée à trois reprises par le même maître. Chacun des viols a donné naissance à un enfant, soit trois enfants que le maître refuse de reconnaître. L’histoire est émouvante.

 

“J’ai été violée trois fois pendant que je suivais le troupeau de mon maître. Mon violeur n’est autre que mon maître même. Il venait me trouver dans les pâturages et abusait de moi à sa guise souvent sous un arbre, quelques fois dans un petit buisson à même le sol. Les trois enfants que vous voyez, aujourd’hui sont ses enfants mais il ne les reconnaît pas comme ses enfants. Moi-même je suis née du viol de ma mère par le même maître. Mes deux sœurs également sont nées du viol de ma mère. Ce que je veux aujourd’hui, c’est que le monde soit témoin de cette situation. Je me demande si Justice il y a sur cette terre et si elle existe est-elle la même pour tous les êtres humains ?”.

Ces propos sont de Tamizwaqt, 38 ans, une esclave des Touareg Daoussahaq. Libérée par l’Association Temedt et présentée au 5e Forum culturel statutaire de l’Association fondée en juillet 2006 par un groupe d’intellectuels bellahs, Tamizwaqt a vaincu la pudeur et la peur pour parler de ses misères.

 

Dans la salle, des larmes ont coulé. Des cris de compassion ont été entendus. Des appels à la vengeance mais aussi au pardon ont été lancés.

 

Le récit est émouvant et tout doit être mis en œuvre pour que cette pratique indigne du temps des droits de l’Homme soit totalement bannie du territoire malien. Heureusement que les autorités du pays préparent une loi criminalisant la pratique de l’esclavage au Mali.

  1. Diakité

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5 COMMENTAIRES

  1. Cette histoire revèle mieux que le nord-mali ne s’était jamais inscrit dans le cadre de la République démocratique. Elle pourrait aussi avertir la communauté internationale de la réalité socio économique de cette région du Mali oû la féodalité a encore cours. Aucun malien ne doit se coucher a fortiori dormir lorsque de telles pratiques entravent l’existence de nos soeurs et de nos mamans au nord-mali. Le combat contre MNLA est éternel et même dans l’enfer ce combat se poursuivra inchallah.

  2. Les maitres de l’information sur le Mali et les Touaregs (RFI et France 24) n’ont pas relayé cette information ni l’assassinat par le MNLA d’un élu d’Agelhoc. Il faudrait peut être provoquer un Serge pour voir sa réaction.

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