NORD-MALI: Les adversaires de l’Accord d’Alger réhabilités par Diagouraga

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L’article sur « Les dernières décisions prises à Alger » paru dans Le Républicain n°2230 du vendredi 8 septembre 2006 et dans lequel une source affirme que « ceux qui ont pillé, volé ou tué sont susceptibles d’être poursuivis » a suscité la réaction d’un de nos lecteurs. Pour lui, le président du Comité de suivi de l’Accord d’Alger, le contrôleur général de police Mahamadou Diagouraga, conforte la position des adversaires du document du 4 juillet 2006.
 
Dans un entretien au Républicain de vendredi dernier, le contrôleur général de police, Mahamadou Diagouraga, président du Comité de suivi de l’Accord d’Alger, disait en conclusion que « ceux qui ont volé, pillé, commis des infractions le 23 mai 2006 à Kidal et à Ménaka sont susceptibles d’être poursuivis ».
Est-ce à dire que c’est l’Alliance du 23 mai pour le changement qui sera poursuivie ou des éléments de l’Alliance qui le seront ? N’est-ce pas cela la revendication de tous ceux qui se sont opposés à la signature de l’Accord d’Alger ?
Dans Le Républicain du 8 septembre 2006, le journaliste qui parlait d’un interlocuteur sur la situation aujourd’hui de l’Accord d’Alger fait le point des actions entreprises jusqu’ici par le Comité de suivi. On imagine facilement qui est cet interlocuteur tant les propos sont précis. Il s’agit en fait du contrôleur général de police Mahamadou Diagouraga, président du Comité de suivi.
En décryptant les propos du président du Comité de suivi, donc les propos du président de la République (il n’est en réalité qu’un simple porte-parole), on se rend compte que ceux qui ont dénoncé l’Accord commencent à avoir raison de l’avoir fait. Aussi la guerre qu’on a prétendu éviter le 24 mai 2006 risque-t-elle de se faire, malheureusement, quatre mois après. Les propos du contrôleur de police, loin d’être une simple menace, semblent imposer la guerre parce qu’il fait allusion à un Etat de droit dans lequel nous sommes.
Et en affirmant que ceux qui ont tué, volé, pillé, commis des infractions seront poursuivis, Diagouraga et le président de la République en arrivent maintenant à reconnaître que la paix passe nécessairement par l’application du droit. Et c’est cette application du droit que les adversaires de l’Accord d’Alger demandent, estimant que les insurgés sont des citoyens et qu’ils ont violé la loi.
Dans le groupe des rebelles, on ne pourra désigner d’un côté des éléments qui ont commis des infractions et de l’autre côté des innocents. C’est un mouvement politico-militaire dans son ensemble (Alliance du 23 mai pour le changement) qui est responsable des infractions et qui doit être poursuivi à travers ses premiers responsables (Hassan Fagaga, Iyad Ag Ghali et consorts).
Notre inquiétude dans les propos de Diagouraga, c’est qu’à ce niveau, l’Etat s’apprête à s’attaquer à des éléments « menu fretin » de l’Alliance. Mais, même dans ce cas, est-ce que les premiers responsables vont l’entendre de cette oreille. Encore une fois la guerre est-elle évitée ?
Dans toute cette situation, on a le sentiment encore une fois qu’ATT est pris en otage par des hommes d’affaires et opérateurs économiques ayant des visées sur des grands marchés liés à l’Agence pour le développement intégré du Nord (Adin) et qui n’atteindraient pas leurs objectifs cupides si cette nécessaire guerre était déclenchée.
La paix dont on parle tant pour expliquer l’Accord d’Alger n’est en définitive qu’un prétexte entre les mains d’une oligarchie financière qui n’a que faire des valeurs d’intégrité et de souveraineté nationales à côté de sa soif d’argent et de gain faciles. L’oligarchie financière, habituée aux marchés d’Etat, ne saurait accepter d’être perturbée dans son quotidien d’accumulation de biens.
Sy Mouloubé
(Boulkassoumbougou)

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