La situation dans le Nord du Mali se complique. Le 1er novembre 2011, des Touareg des villes de Ménaka et de Kidal ont répondu à l’appel à manifester du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), pour célébrer la première année de la formation politique. Mais c’est le 16 octobre que le MNLA a vraiment vu le jour. Ce mouvement est né de la fusion entre le mouvement national de l’Azawad (MNA), qui réclame l’autonomie de cette zone (les régions de Kidal, Tombouctou et une partie de Gao), et le Mouvement touareg du Nord-Mali (MTNM), une faction armée dirigée par le chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga, décédé en août 2011.
Cette nouvelle formation politique ne fait pas l’unanimité. Abdoulaye Tamboura, chercheur malien à l’Institut géopolitique français ne croit pas en la solidité de ce mouvement. «C’est du bluff. On ne peut pas prendre au sérieux un mouvement qui est apparu du jour au lendemain», note le chercheur qui pointe du doigt «le manque de cohésion des Touareg».
«Tous ne sont pas d’accord avec les actions du MNLA comme à Tombouctou, à Gao et à Bamako.»
Pour Hama Ag Sid’Ahmed, chargé des relations extérieures de ce mouvement, ces divergences de points de vue sont un mal nécessaire:
«Il est important qu’il y ait des contradictions pour construire quelque chose de solide. Je pense qu’aucun ressortissant des régions nord n’est en réalité contre l’organisation, mais il a seulement peur de vivre les mêmes erreurs du passé. Il est normal que des telles inquiétudes existent.»
NORD MALI
L’armée renforce sa présence
Le gouvernement prend très au sérieux l’hypothèse d’une nouvelle rébellion touareg au Nord du Mali explique Stéphanie Plasse pour SlateAfrique. A l’origine de ce regain d’inquiétude, la création du Mouvement national de libération de l’Azawad né de la fusion entre le mouvement national de l’Azawad (MNA) et le Mouvement touareg du Nord-Mali (MTNM). Selon le journal, "Le MNLA disposerait aussi d’une frange militaire. D’après des sources internes du MNLA, cette organisation bénéficierait de l’appui politique et militaire d’hommes d’expérience, notamment des Touareg de la première rébellion qui a eu lieu dans l’Adrar des Iforas en 1963." qui précise ensuite : "l’armée malienne est en train d’acheminer 18 véhicules blindés de transport de soldats (BTR), une trentaine de blindés d’observation (BRDM) et 120 voitures tout-terrain équipées en armes. Avec à l’appui, un nombre nécessaire de militaires qui s’élève à un millier d’hommes."
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NORD-MALI
Des bandits armés ont attaqué hier un car entre Gao et Kidal
Hier, entre 13h et 15h, des bandits armés ont attaqué un car entre Gao et Kidal. Selon nos sources, le car avait quitté Gao pour Kidal. Il a donc été attaqué par des bandits armés qui n’ont pas été encore identifiés ni retrouvés. Ils ont dévalisé l’engin avant de s’évaporer dans la nature avec leur butin. Au moment où nous mettions sous presse le présent article, peu d’informations filtraient par rapport à ce crime crapuleux, mais toujours est-il qu’il ne surprend personne.
Le Nord-Mali, on le sait, est devenu une pègre, une zone de non droit pour des criminels de tout acabit. Des trafiquants de drogues, aux rebelles, en passant par Al Qaïda et autres groupes mafieux, le Nord-Mali vit l’une des pires périodes où la souveraineté nationale est mise à rude épreuve. Cette partie du territoire est abandonnée à un triste sort à cause de l’insécurité que les criminels y ont installée.
A.D