Nord-Mali : La rébellion se résorbe

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Il était à craindre que l”enrôlement des rebelles dans l”armée régulière fût de pure forme. Le Colonel Fagaga n”avait pas complètement tort de dire qu”il ne voyait rien de concret, qu”il ne commandait à rien, malgré son grade et ses responsabilités. Chose normale : autrefois l”armée, c”était tout de même quelque chose. N”y entraient que les hommes qui aimaient le métier des armes. Aujourd”hui, on y voit des jeunes filles, des freluquets, des ex-rebelles intégrés, bref, un mélange délétère.rn

LES PREMIERS COMBATS DE L”ARMEE INTEGREE

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Or le Pacte National, signé en 1991 avec la rébellion arabo-touareg continue à tenir bon, comme vient de le rappeler le contrôleur général Mahamadou Diagouraga, président du comité de suivi de l”Accord d”Alger. Ce qui se passe depuis peut être considéré comme la poursuite d”un processus de résorption de la plaie. Les différents gouvernements ont mis en œuvre un plan de décentralisation plutôt crédible, et ils n”ont pas hésité à arroser le Nord-Mali, notamment Kidal, des milliards de CFA de l”aide internationale.

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C”est pourquoi l”attaque du 23 mai 2006 a été ressentie comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Il est vrai que des observateurs neutres ont pu considérer que le pactole versé aux chefs rebelles était de la corruption, cet argent se mêlant à celui des trafics de tous genres : drogue, armes pour les djihadistes ( appelés aussi " terroristes ") etc. Mais la corruption se vit aussi au sud, et il est difficile de parler de mauvaise foi quand Bamako tolère l”insécurité résiduelle, sans mort d”homme, se caractérisant par des vols de voitures.

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Les chefs touareg semblent l”avoir compris, eux qui ont toujours traité directement avec Alpha Oumar Konaré ou ATT. Ce dernier rappellera même aux affaires Mohamed Ag Hamani, un sage, et, en tout cas, un Targui, dont la présence au sommet de l”Etat était un gage de bonne volonté du signataire du Pacte national. Tout le monde l”a-t-il compris de cette façon ? Ag Hamani est parti au bout d”une petite année. Mais Iyad Ag Ghali et d”autres chefs moraux du mouvement touareg ont toujours témoigné une grande loyauté au pouvoir et c”est eux qui, ne ménageant aucun effort, continuent à faire d”utiles médiations auprès de Bahanga pour réduire les affrontements fratricides au minimum. Les combats actuels, les premiers de  l”armée intégrée contre la rébellion touareg, sont une épreuve dure, certes, mais peut-être le creuset où se forgera son caractère républicain et démocratique.

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ATTENTION AU CHANT DES SIRENES

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Il est difficile pour un gouvernement qui se bat de refuser des armes. Cependant, cette passion peut se révéler un piège mortel quand l”aide vient d”un manipulateur, un rôle où il n”est pas rare de surprendre les grandes puissances. Il est donc essentiel que la victoire sur les rebelles de Bahanga soit celle de l”armée intégrée, à l”exclusion des puissances étrangères qui, par ailleurs, se rangent souvent du côté du plus offrant. Attention donc à cet air ensorcelant, puisque promettant aide militaire et soutien diplomatique aux pays les plus démunis, qui appelle à la lutte contre le terrorisme, sans que ce terme signifie toujours la même chose pour tout le monde. Le Mali et le Niger doivent mettre leur honneur à résoudre ce problème en s”appuyant sur leurs ressources propres.

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Ibrahima KOÏTA

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28 septembre 2007

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