NORD MALI : L’armée renforce son dispositif sécuritaire

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Des renforts en hommes et en matériel sont acheminés dans la localité de Tinzawaten, théâtre récemment d’une attaque éclair contre un poste de sécurité menée par le dissident Ibrahim Bahanga, à la tête d’une poignée d’hommes.

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rnRetranché dans le désert du Ténéré – Niger – après l’attaque d’un poste de sécurité à la frontière avec l’Algérie, le caporal-chef déserteur de l’armée malienne et un des chefs de guerre de la rébellion touareg, Ibrahim Bahanga, perdrait suffisamment de plumes s’il venait à récidiver. Bamako a pris au sérieux le coup de semonce. En témoigne l’acheminement de renforts en hommes et en matériel de guerre dans la localité de Tinzawaten et à la frontière avec le Niger. Les autorités de ce pays ont renforcé leur présence militaire le long de la bande frontalière, en étroite collaboration avec Bamako.

Raisonnant à la fois selon la logique militaire et la tradition diplomatique, l’Alliance démocratique du 23 mai a subordonné la restitution du matériel de guerre pillé dans les garnisons de Kidal et Ménaka à la négociation et à la signature d’un accord de paix. Cette stratégie présentait l’avantage supplémentaire de favoriser la conclusion d’un accord entre les diverses tendances de la rébellion. Aucune tendance ne l’a dénoncé, y compris Bahanga qui a cependant regretté la lenteur observée dans leur mise en œuvre – imputable en partie à l’élection présidentielle d’avril dernier qui s’est soldée par la victoire au premier tour du président ATT pour un second mandat de cinq ans.

Cela est connu : la doctrine militaire du Mali se fonde sur la démonstration répétée de la supériorité de ses forces. Elle requiert donc des actions de représailles chaque fois que localement les kalachnikovs ou les commandos de l’ennemi ont infligé quelques pertes. Cette stratégie ne risque-t-elle pas de s’épuiser progressivement à mesure que les politiques refusent de mettre en avant cette supériorité qualitative. Mais les autorités ont tenté de les contraindre à la paix, non pas par des victoires militaires écrasantes. Parce que partant du postulat qu’un homme humilié ne capitule pas. Et avec un espace immense et des réserves de temps, les rebelles peuvent lancer des attaques.

Georges François Traorérn

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