Nord du Mali : la guerre par les réseaux sociaux et les appels à condamner la Plateforme…

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Après tant d’années de lutte sur le terrain militaire et politique, le Hcua et affidés qui voient toutes leurs entreprises tourner au fiasco ont maintenant recours à leur arme favorite : la guerre par voie de réseaux sociaux et la manipulation de la Communauté internationale à coup de déclarations. C’est bien par cette méthode que le Mnla a tenu en haleine les Maliens des années durant au point de voir défiler la plupart de nos hommes politiques sur les plateaux des télévisions étrangères pour tenter de contrer l’offensive. Les Maliens de la diaspora connaissant bien les méfaits liés à l’utilisation de tels canaux n’ont pas hésité à leur tour à s’engouffrer dans la brèche au risque de voir leur pays proprement enterrer. Les mercenaires payés au rendement sont généralement des professionnels rompus à la tâche ou qui le deviennent sur le tas.

Et c’est cette même arme infaillible et peu coûteuse que les affidés du Hcua ont retourné contre les leaders de la communauté Imghad après l’avoir utilisé à bon escient contre le Mali. Seulement, cette fois, il y a bien une touche de raccourci sur fond de bricolage. Facile d’accoucher des déclarations incommodantes dans une posture courageusement anonyme et les faire supporter à ses adversaires. Facile d’exiger du Conseil de Sécurité de l’ONU de condamner nos leaders et d’appliquer l’Accord alors que les actes prestement posés au quotidien par les rabatteurs sont aux antipodes des bonnes intentions. À ce jeu, le Hcua et consorts s’exposent dangereusement. Vous avez un passé lourd à assumer et estimez-vous heureux de pouvoir encore le supporter au grand dam de vos victimes.

Nous avons été surpris voire piqués au vif par la déclaration attribuée au Général Gamou dans l’unique dessein de le détruire et de mettre à mal, le Mali, à un moment où tout est mis en œuvre par ce dernier pour trouver une solution au conflit qui oppose les Imghads aux Ifoghas à Kidal et lever les derniers obstacles pour appliquer l’Accord de paix et de réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Mais qu’on se le tienne pour dit, les Ifoghas et affidés n’ont jamais été et ne seront jamais dans une logique de voir appliquer l’Accord et ce nonobstant leur appel à son application quand ils se voient dans une mauvaise passe. Leur louvoiement avant même la signature de l’Accord, la manipulation de l’opinion publique internationale, de la population prise en otage à Kidal sont autant d’indices pour nous faire une bonne religion sur leur réelle intention, à savoir, la création de la République de l’Azawad.

Nous ne sommes point dupes, et avec nous, j’ose croire, la Communauté internationale pour ne pas se rendre à l’évidence que tout ceci ne procède que d’un plan longuement muri. La République de l’Azawad avec comme capitale Kidal n’est qu’un secret de polichinelle. Preuve de notre assertion. Le Gouverneur de Kidal, récemment nommé sur proposition des Ifoghas, a célébré le 22 septembre 2016, date anniversaire de notre indépendance à Ménaka et non à Kidal où au même moment, les femmes Ifoghas et leurs laudateurs paradaient dans les rues, bariolées des drapeaux et insignes du Mnla. Ce qui est difficilement acceptable- même si nous recherchons la paix au risque de vendre notre âme au diable- c’est de traiter royalement ceux qui nous avilissent en brûlant les symboles de notre souveraineté et en maltraitant tous ceux qui pensent autrement. C’est bien dans le désordre que survivent ceux qui n’ont aucun intérêt à voir ce pays vivre dans la paix et l’unité.

Le temps est venu pour nos dirigeants de démêler l’écheveau en bannissant de cette République tous ceux qui jouent à l’équilibriste alors que dans leur for intérieur, ils n’ont aucun respect pour le Mali et pour ses dignes fils. Vous ne pouvez pas combattre ouvertement ou en sourdine le Mali et siéger à son Assemblée nationale, occuper des fonctions ministérielles et utiliser ses ressources contre sa stabilité. La situation est suffisamment compliquée pour persister dans une aventure qui s’est toujours révélée infructueuse. La gestion de la ville de Kidal a tellement taraudé l’esprit des Maliens qu’elle est devenue aujourd’hui un problème quasiment insoluble et auquel d’autres alternatives doivent être trouvées avant que cela ne dégénère en guerre civile. On y est presque.

Chaque année, cette ‘’République de l’Azawad’’ est fêtée et le drapeau du Mali porté à l’autodafé aux yeux et à la barbe de la Communauté internationale sans que celle-ci ne s’en émeuve. Alors que la présence de celle-ci sur notre territoire ne se justifie point si elle est incapable de dénoncer cette situation et nous aider à recouvrer l’intégrité de notre pays conformément aux dispositions de l’Accord qui stipule en substance dans son préambule que «le Mali est un Etat souverain, un, indivisible, laïc et républicain.» Cette même Communauté présente à Kidal ne peut pas protéger des pistoleros défaits et humiliés sur le plan militaire alors que ceux-ci ont un comportement hautement blâmable et crapuleux. Ils se rendent tous les jours, auteurs d’enlèvements et de torture de pauvres citoyens jusque dans leur demeure et dans une ville sous protection des forces internationales.

Ah ! la turpitude qui s’érige en règle dans un no man’s land appelé Kidalsland. Cette incongruité jure avec les principes du Droit humanitaire magnifié par cette même Communauté internationale. Une ambiguïté qui nous laisse perplexes. Si la bienveillante Communauté internationale tient à certaines de ses valeurs cardinales dont entre autres la neutralité et la protection des civils, qu’elle se tienne à équidistance des mouvements en les bannissant tous de la ville de Kidal. Toute autre posture serait une hérésie. Que les partisans de la partition de ce pays fassent feu de tout bois pour dénigrer le Général Gamou acquis à l’unité du Mali et à son intégrité, nous trouvons bien cette ‘’ posture normale’’ quoique hautement dommageable. Les propos attribués au Général ne sont pas de lui, nous signons et persistons la main sur le cœur. Les rats d’égout qui se sont adonnés à cette gymnastique ne nous feront guère plier et nous défendrons notre communauté et notre pays quoiqu’il advienne.

Le Général Gamou n’est pas homme à proposer au moins offrant sur le marché des vendeurs de tapis. Il ne se rabaissera pas pour s’expliquer devant des aventuriers qui cherchent à le traîner dans la boue. Calomniez, calomnier, il en restera toujours. Mais diantre ! Pourquoi cette soudaine offensive médiatique vis-à-vis de la personne du Général Gamou ? Sommes-nous si amnésiques pour ne pas porter un jugement sur un danger longtemps annoncé ? En clair, quel est l’objectif visé à travers la cabale rondement menée contre le Général Gamou ?

Certitude. Depuis un certain temps, la Communauté internationale fait planer sur nos têtes l’épée de Damoclès sous la forme de sanctions ciblées. On a longtemps décrypté les intentions de cette même Communauté qui faisait état d’enfants soldats dans les rangs de la Plateforme sans en apporter la preuve et maintenant l’occasion tout trouvée par les contorsionnistes de Kidal, c’est de noyer le Général Gamou en le confondant contre sa volonté au Gatia. Oubliés, les crimes et autres monstruosités imprescriptibles commis à l’endroit du peuple malien et de ses serviteurs à Kidal et Aguelhoc par ceux qui bénéficient aujourd’hui des connivences et des chouchoutages. Oubliés, les massacres des Imghads, tribu majoritaire dans tout le nord du Mali et présente de Tinzawatène à Douentza en passant par les Régions de Gao, et Tombouctou, les fosses communes, les puits remplis d’ossements humains à Tintachdayte récemment découverts après la débandade du Mnla de cette localité. Nous prouverons tout cela, le moment venu, puisque qu’on nous déclare la guerre sous toutes ses formes et des plus pernicieuses.

En républicains soucieux de la stabilité de notre pays pour qu’on y vive en paix, nous avons salué la signature de l’Accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, nous l’avons accueilli avec enthousiasme par ce qu’il mettait fin, pensions-nous, à une triste période où beaucoup se sont initiés au maniement du mensonge, de la désinformation, des calculs félons et de la violence physique et verbale. Triste logique de l’absurde. Aujourd’hui, hélas, nous avons fini par déchanter et le chemin est beaucoup plus sinueux. Il faut peut-être envisager d’autres schémas plus porteurs. Maltraités, malmenés, nous sommes devenus le réceptacle de toutes les récriminations. Les Humanitaires nous accusent aussi d’avoir empêché l’acheminement de l’aide humanitaire alors que nous n’avons exigé qu’une répartition équitable d’une aide détournée par le Hcua pour approvisionner ses combattants grassement traités à Kidal, alors que nos populations en sont exclues.

La Plateforme a toujours discuté avec les responsables chargés de l’aide tout en attirant leur attention sur le fait que la plupart des destinataires de l’aide que -sont les populations civiles en détresse- a été chassée de Kidal pour son appartenance ou sa sympathie pour les Imghads. Nos populations sont réfugiées essentiellement à Takalott, à Tassik, à Edjerer et sont exclues du bénéfice de l’aide. Finalement, on est en droit de se poser la lancinante question : pourquoi sommes-nous frappés d’ostracisme ?

Houday Ag MOHAMED

Secrétaire à la Communication du Conseil Supérieur des Imghads et Alliés (CSIA)

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1 commentaire

  1. Bonjour,

    Félicitations à Racine Thiam pour l’éclaircissement apporté en disant qu’il n’y a pas de lien fonctionnel entre l’État Malien et le GATIA.

    Ceci montre et contribue à améliorer la crédibilité de l’engagement du Mali en tant que partie prenante à l’accord de paix.

    Chaque acteur ou chaque partenaire doit prendre ses responsabilités et cultiver des relations équilibrées avec les parties prenantes à l’accord de paix qui n’empêchent pas que ce dernier se déroule normalement et qui ne commettent pas des entorses au droit international humain et/ou divers crimes.

    Les États Unis ne doivent pas condamner les liens entre le gouvernement et GATIA et ne pas condamner les agissements de la CMA, en particulier, l’accaparement à Kidal de l’aide humanitaire par la CMA au profit de ses combattants, le fait de refuser que soient à Kidal l’administration Malienne ainsi que toutes les communautés autres que les Ifoghas, cas de de la communauté Imghad, et le GATIA.

    Ils ont quand même dénoncé le fait qu’il n’y ait pas l’administration Malienne à Kidal.

    J’ai appelé, le 16 SEPTEMBRE 2016 et, il y a plus d’un an, le 21 SEPTEMBRE 2015, toutes les parties prenantes (CMA, PLATEFORME/GATIA et ÉTAT MALIEN) et tous les acteurs (MÉDIATION,ONU/MINUSMA, PARTENAIRES, CITOYENS, PARTIS POLITIQUES, …) à prendre leurs responsabilités et à s’engager clairement (en étant crédibles et en jouant sur cette crédibilité), sérieusement et sans complaisance pour une mise en œuvre diligente et rapide de l’accord de paix.

    On n’obtiendra une paix durable en toute quiétude que lorsque chacun(e) prendra et assumera ses responsabilités.

    ENGAGEONS-NOUS, TOUTES LES PARTIES PRENANTES ET TOUS LES ACTEURS, CLAIREMENT EN ÉTANT CRÉDIBLES, SÉRIEUSEMENT ET SANS COMPLAISANCE POUR UNE MISE EN ŒUVRE DILIGENTE ET RAPIDE DE L’ACCORD DE PAIX AFIN DE GARANTIR UNE SÉCURITÉ ET UNE PAIX DURABLES DANS UN MALI UN ET INDIVISIBLE.

    Cultivons la confiance à travers des relations claires et crédibles entre toutes les parties prenantes et entre tous les acteurs.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC, Gouvernance et Sécurité
    TEL 00223 95 58 48 97

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