Nord-Mali: Et si, finalement, c’est ATT qui avait raison ? L’ex-président malien a été incompris dans sa volonté de privilégier la négociation avec les groupes armés

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Haute trahison contre Amadou Toumani Toure
Amadou Toumani Touré

Depuis que l’offensive gouvernementale contre Kidal a viré au fiasco et à la honte, la polémique enfle au bord du fleuve Djoliba. Pour le gouvernement, la tournée de Moussa Mara était inscrite dans son programme. L’étape de Kidal y était prévue. Pour Bamako donc, l’opposition lui fait un faux procès. Pour l’opposition, cette tournée a été plutôt malencontreuse puisqu’elle aura été à l’origine de la déculottée que l’armée a subie à Kidal. L’on peut dire que l’opposition malienne est dans son bon droit d’exploiter les défaillances du pouvoir pour tirer à boulets rouges sur celui-ci.

 

L’armée malienne, qui a été piteusement défaite à Kidal, n’a pas pu donner de la matière à IBK pour écrire son épopée.

 

En exigeant la démission du Premier ministre, Soumaïla Cissé et ses camarades entendent donner de la voix pour relever les manquements de Bamako et sa responsabilité dans ce qu’il convient d’appeler la gifle de Kidal. IBK a véritablement donné du grain à moudre à ses opposants dans cette affaire. En effet, le fait de clamer qu’il n’a pas donné l’autorisation à l’armée d’attaquer Kidal ne peut pas l’absoudre dans l’humiliation que le peuple malien a profondément ressentie dans ses entrailles, suite à cette fâcheuse offensive de ses sofas contre Kidal.

 

L’attitude de Bamako, tendant à dégager sa responsabilité dans l’expédition contre Kidal, vient au contraire mettre à nu le dysfonctionnement de l’Etat malien. Comment en effet, une armée républicaine peut-elle prendre une telle initiative sans en avoir discuté avec celui qui est censé en être le commandant suprême, c’est-à-dire le président de la République ? La réalité est que la défaite est orpheline.

 

Si l’armée malienne avait réussi le coup de force de bouter le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) hors de Kidal, IBK en aurait été célébré dans tout le Mali, et cela ne lui aurait pas déplu en tant que digne héritier de Soundjata Keïta, dont les hauts faits de guerre ont toujours alimenté l’inspiration des griots maliens. Mais là, l’armée malienne, qui a été piteusement défaite à Kidal, n’a pas pu donner de la matière à IBK pour écrire son épopée. Cela dit, si quelqu’un devrait démissionner dans cette histoire, c’est bel et bien IBK qui est la seule personne à qui la Constitution malienne accorde les prérogatives de mettre en mouvement l’armée malienne. De ce point de vue, la question ne devrait plus se poser à Bamako de savoir qui a donné l’ordre à l’armée d’attaquer. Moussa Mara, le pauvre dont l’opposition réclame la tête, peut seulement avoir une responsabilité morale dans cette affaire. Selon certaines indiscrétions, celui-ci a voulu remettre sa démission à IBK qui l’aurait refusée.

 

Mais la responsabilité à la fois morale et politique en incombe véritablement à IBK. Les énormes pertes en vies humaines et les pertes liées au matériel de guerre acquis grâce aux contribuables maliens, lui sont imputables au premier chef. Il doit donc s’assumer pleinement et en tirer tous les enseignements politiques et moraux. La défaite humiliante de l’armée malienne à Kidal nous fonde à croire que l’ancien président Amadou Toumani Touré (ATT) avait peut-être raison de n’avoir pas opté pour une solution militaire dans la crise au Nord-Mali.

 

Il a certainement été incompris dans sa volonté de privilégier la négociation avec les groupes armés. Cela lui a valu d’être déposé et accusé de haute trahison. Aujourd’hui, avec ce qui vient de se passer à Kidal, l’on peut dire qu’il avait voulu jouer la carte du réalisme et du pragmatisme. Avec la débandade de l’armée malienne à Kidal et la conquête d’autres localités par le MNLA notamment, IBK vient de prendre la vraie mesure de la puissance de feu des groupes armés du Nord et de la capacité opérationnelle de l’armée malienne. L’on peut, de ce point de vue, dire que la réalité du terrain ne laisse pas d’autres choix à IBK que de négocier. C’est tout à son honneur car le Mali a impérativement besoin de paix pour engager le seul combat qui vaille. Le combat pour son développement. C’est pourquoi il faut saluer l’action du président mauritanien qui a permis aux parties en conflit d’aboutir à un cessez-le-feu et à s’engager pour le dialogue. L’accord de Ouagadougou, pour peu qu’il soit appliqué intégralement, pourrait aider les frères ennemis maliens à fumer le calumet de la paix. Dans cette perspective, rien ne doit être épargné pour résoudre au plus vite la crise interne que connaît actuellement le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), et que l’on impute à tort où à raison à Bamako.

 

Cette crise au sein du MAA, qui vient s’ajouter à la grande crise que connaît le septentrion malien, si elle n’est pas impérativement résolue, pourrait rendre plus tortueux le chemin qui conduira à la paix au Mali.

 

Observateur palga

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19 COMMENTAIRES

  1. bonjour il faut arrette vous cinema att a accepter qur les groupe arme vienne avec leurs arme il est responsable de deminitarisatoin de nord dong il est coupable de tous que nous arrive la ….

  2. Mon cher Observateur du Palaga, merci de votre “concerne”, mais si vous voullez agir en pays frere et ami du Mali, boter de chez vous les hors de teurs du mnla et des autres groupes rebelles.
    Votre Blaise represente la pourriture dans le sac de pomme de terre (ouest Africain). Il payerait bien pour attendre car chacun a son tour chez le coiffeur.
    Et au peuple Burkinabe, soyons realiste, vous ne pouvez pas acceuillir ceux qui veullent notre destruction et vous dire notre ami en meme temps? Ou bien?

  3. Certes il y a eu un dysfonctionnement au sein de l’appareil étatique mais à donner raison à ATT reste le Rubicon à ne pas franchir. ATT se trouve à la base de tout ce qui arrive aujourd’hui au Mali. Personne n’a la mémoire courte d’admettre que ATT avait un désir réel de négocier. Car au moment du putsch, en dehors des trois principales villes (Gao, Tombouctou et Kidal) presque toutes les autres villes étaient tombées aux mains des rebelles. ATT en sa qualité de général a inexorablement délaissé son armée: pas de formation, pas d’armements appropriés, état piteux des camps militaires, promotions de complaisance( une centaine de généraux), recrutements de famille, corruption, népotisme etc. En plus d’avoir laisser les combattants d’AQMI s’installer au nord, ATT a ouvert les frontières du Mali aux rebelles libyens. ATT a fait de notre pays un terrain propice pour les narcotrafics et les prises d’otage en s’érigeant en médiateur principal. ATT n’était pas sérieux. C’était un vrai farfelu

    • Karim je partage votre analyse!

      “état piteux des camps militaires”
      A chaque fois que je me rends au mali, je visite les camps militaires et les gendarmeries, ayant beaucoup de membres de la famille de-dans. Et a chaque fois, j’ai honte de voir l’etat dans lequel, les policiers et les soldats vivent…. Et apres on veut que ces gens mal nourris et mal loges etc, se sacrifient au combat pour nos vieux politichiens bedonants, avec 3 ou 4 femmes???

      “ATT n’était pas sérieux. C’était un vrai farfelu”
      Le pire pour moi, c’est que aucun generale malien n’a tire la sonnette d’alarme par rapport a la situation de la defense du pays. Ce qui montre qu’au niveau des militaires, ils se foutent pas mal de la securite du peuple… tant qu’ils ont leur salaires 3 etoiles.

    • en dehors des trois principales villes (Gao, Tombouctou et Kidal) presque toutes les autres villes étaient tombées aux mains des rebelles
      Ca cest vraiment un menssonge a part Aguelhoc Tessalit et Menaka ? Quels sont ces villes ATT savait que nos FAMA sont des fuillards cette verite on finira par l’accepter et y faire face si non il ny a pas d’autre solution.

      • Je l’ai deja dit, le malien n’aime pas la verite… A chaque fois, il faut qu’il trouve une fausse expliquation qui agrave son etat…!

  4. mon général heure est grave très grave vous avez eu raison quel solution por le Mali maintena

  5. La situation au sommet de l’Etat commence à faire peur,vu l’irresponsabilité qui se passe.Au lieu de dire aux Maliens que les autorités politiques ne sont pas les donateurs d’ordres pour attaquer d’ennemis pourquoi n’aviez vous pas fait une déclaration radio diffusée demandant aux militaires qui sont sous vos ordres de regagner leur position ainsi aux groupes ennemis (cessez le feu)

  6. IL FAUT POSER AUSSI LA QUESTION DES FORMATIONS RAPIDES INITIEES PAR LES FORCES EUROPEENNES??? OU CE SONT NOS OFFICIERS QUI PEUVENT PAS DIRIGER UN TROUPE SUR LE THEATRE DES OPERATIONS???
    L’EXPERIENCE S’ACUQIERT PAR LA PRATIQUE ALORS AUCUNE ARMEE AU MONDE NE SERA REDOUTABLE QUE PAR DES EFFORTS ET SACRIFICES.
    NOUS VOULONS ETRE REDOUTABLE MAIS ON A PEUR DE LA MORT. L’ARMEE N’EST PAS LE METIER POUR CEUX QUI SOUHAITENT PARAITRE AU LIEU D’ETRE.
    VIVE UNE ARMEE MALIENNE COMPETENTE? REDOUTABLE POUR UN JOUR REDORER LE BLASON DU MALI ET ASSURER A L’AVENIR LA SECURITE SUR NOTRE SOL ET QUE L’ON FASSE APPEL A NOUS POUR LUTTER CONTRE CE GENRE DE FLEAU DANS LE MONDE.
    PREPARONS L’AVENIR DANS LA PAIX PUISQU’IL Y A PAS D’AUTRE ALTERNATIVE.
    VIVE LE MALI ET SON ARMEE EN RETRUCTURATION.
    FAIRE REVENIR TOUS LES MILITAIRES EN POSTE DANS D’AUTRES ADMINISTRATIONS ET POUR SERVIR LE DEPARTEMENT DE LA DEFENSE CAR UN MILITAIRE, SA PLACE EST PLUS NOBLE A LA DEFENSE QUE DANS D’AUTRES SECTEURS.

  7. Si IBK démissionne, voulez vous que le président de l’assemblée prenne sa place ? pour nous amener ou encore ? ça suffit maintenant.

  8. Tapama Djenepo, une jeune fille qui n’était pas général, a accepté la mort pour sauver son village à jamais; nous, nos généraux fuient au premier coup de pétard;

    La réglementation militaire au Mali prévoit de sanctionner le militaire qui fuit en cas de danger et si c’est toute l’armée qui détale, que faut il prendre comme sanction?!

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