Des hommes lourdement armés et au cœur de la zone d’opération, qui n’avaient ni ordre de mission, ni documents d’identification furent arrêtés mardi dernier à Tessit par la Force conjointe du G5 Sahel. Aujourd’hui, la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad) réclame leur libération ainsi que la restitution de leurs matériels.
Dans l’attente d’un bilan officiel de l’opération Hawbi menée dans la zone des trois frontières par la force conjointe du G5 Sahel appuyée par les forces Barkhane et qui a pris fin avant-hier samedi 11 novembre, on peut dire que cette première opération a porté fruit. La moisson a été riche car il y a eu plusieurs arrestations. Parmi les personnes arrêtées figureraient des ex-rebelles. En effet, les ex-rebelles de la CMA ont annoncé que les forces maliennes du G5, appuyées par Barkhane, avaient arrêté, mardi dernier, huit de leurs hommes près de Tessit, une localité proche des frontières nigérienne et burkinabè. Depuis, ils sont détenus à la gendarmerie de Gao.
Pour la CMA qui réclame leur libération ainsi que la restitution de leurs matériels, cette arrestation fragilise encore la confiance déjà entamée entre ex-rebelles et forces de sécurité française et malienne.
” Nous regrettons qu’il n’y ait eu aucune concertation sur cette opération alors que nous sommes un des principaux acteurs de la zone “, avait déploré Iliad Ag Mohamed, porte-parole de la CMA sur RFI.
” Notre officier et ses hommes étaient juste à côté de leur base, située à une quinzaine de kilomètres de Tessit, une base connue de Barkhane. Leur véhicule portait notre sigle. Alors, pourquoi cette arrestation ? Pour pouvoir montrer que l’opération a donné quelque chose ? “, s’interroge-t-il.
Pour une source sécuritaire, membre du G5, l’explication est simple. ” Ces hommes étaient au cœur de la zone d’opération, lourdement armés et n’avaient ni ordre de mission, ni documents d’identification. Etant donné la multitude d’hommes armés dans la zone et la complexité des profils, il fallait les arrêter “, souligne cette source avant de conclure que ” des vérifications sont en cours ” pour pouvoir statuer sur leur cas.
Youssouf SANGARÉ