Alors qu’on s’approche de l’application de l’accord pour la paix et la réconciliation, des nouveaux obstacles voient le jour au nord. C’est le signe d’une nouvelle rébellion en gestation.
La satisfaction qu’a affichée le trio de la CMA (MNLA, HCUA, MAA), mardi dernier est loin de garantir la paix dans le Nord du Mali. La multiplication de groupes est une nouvelle réalité que la médiation et le gouvernement du Mali sont appelés à gérer afin de parer un nouveau soulèvement.
Tous les ingrédients sont réunis pour que le Nord du Mali renoue avec la rébellion armée. Désormais au sein même de l’ex-rébellion, plusieurs tendances se dessinent. Et le fait que la Coordination, dirigée par Billa Ag Acherif et Alghebass Ag Intallah, dénie le droit à la CPA et à la CMFPR-II de faire partie de leurs rangs est un signe annonciateur d’une crise. Mardi dernier, lors de la conférence de presse animée par leurs valets, la CPA et la CMFPR-II ont été déclarés ne pas appartenir à la CMA.
“CPA et CMFPR-II n’ont jamais existé à la CMA”, a laissé entendre un responsable de la Coordination, Radouane Ag Mohamed. Et à Mahamadou Djéry de renchérir qu’une fois que l’accord est signé, la création des mouvements est prohibée. Pis encore : il est conscient notamment que la création des mouvements est une nouvelle rébellion en gestation. La CPA et la CMFPR-II ne sont pas les seuls groupes que la CMA veut écarter, la MSA de Moussa Ag Acharatoumane et le MJA de l’ancien ministre Hama Ag Mohamed, qui viennent d’être créés, vont connaitre le même sort.
Du coup la volonté d’exclure est manifeste dans la démarche de la CMA et c’est là où il faut craindre une nouvelle menace sur le processus. Ces groupes et mouvements qu’elle veut écarter des instances de décision de l’accord notamment le CSA et les autorités intérimaires sauront se faire entendre sûrement.
Grogne des loyalistes
A ces frustrés de la CMA, deux entités s’affichent ne désaccord (la Plateforme et la jeunesse de Gao. Déjà, à l’annonce de la mise en œuvre de la mesure le vendredi dernier du décret de nominations des membres des autorités intérimaires, le Mouvement de résistance de la société civile de Gao dans un communiqué, rejette catégoriquement cette disposition de l’accord pour la paix et la réconciliation.
“La liste des représentants des autorités intérimaires a été constituée sans consultation préalable de la société civile de Gao et à ce titre, nous, Mouvement de résistance de la société civile de Gao, rejetons avec la plus grande fermeté cette liste sélective et non consultative. Nous avons toujours réclamé qu’il faut œuvrer pour la consultation”, peut-on lire dans la déclaration. Une prise de position qui va à l’encontre de l’Etat qui tient tout simplement à respecter les clauses de l’accord.
Dans cette nouvelle crise, la plateforme garde un silence de mort, mais sa composante Gatia qui a sa propre idée. Sur le terrain, il travaille inlassablement à renforcer ses positions. La semaine dernière, le groupe a organisé une importante réunion entre Tombouctou et Goundam. Le hic est que ses éléments sont venus de Gao, de Ménaka et du Gourma. Selon nos sources, le Gatia ne partagera pas la nouvelle donne du gouvernement et la communauté internationale.
D’autres groupes armés supposés être en cantonnement dans les régions de Tombouctou et Taoudenit ont fait une apparition spectaculaire et inhabituelle la semaine dernière.
Des indices d’une nouvelle rébellion en gestation dans le Nord du Mali et dont l’objectif est de mettre pression sur l’Etat central.
Alpha Mahamane Cissé
Le Mali doit fout entreprendre afin de gérer soigneusement ce dossier si sensible aussi bien pour la communauté internationale. Pour ce faire, la précipitation et l’anticipation doivent réellement être écartées. Car, la paix a un prix qu’il faille bien enfouiller ses socles. Toutes les parties et plus particulièrement les populations sédentaires doivent se sentir concernées en termes de prise en compte de leurs préoccupations majeures, sinon, c’est un danger qui plane encore sur ce vaste territoire dont le Mali a tant besoin pour sa survie future. A l’allure des choses, il me semble que les choses sont en phase d’être bâclées. Ce qui n’est point enchantant. Alors, le Président, le Gouvernement, toutes les institutions de la Républiques, en concert avec les partenaires multilatéraux doivent jouer à la franchise.
Les touareg ne connaissent que le maniement des armes, à ce titre que voulez-vous qu’ils fasses si ce n’est de créer des rébellions, de faire des braquages et des pillages. De toutes les façons ils ferons tout sauf l’application de l’accord de paix d’Alger. Il faut seulement la manière forte pour discipliner ces Touareg anti-loyalistes.
Les mouvements de résistance de GAO n’ont pas dit qu’ils ne veulent pas des autorités intérimaires mais ils rejettent la liste qui été établie sans consensus et sans intégration des représentants des communautés, des jeunes et des femmes de la région de GAO.
Bonjour,
Le nouveau chef du HCUA et le Président de la CMA doivent accepter le protocole d’entente entre parties.
Ce sont les autorités intérimaires qui vont nous permettre de mettre en place ou de contribuer au renforcement des services de base, de mettre en place le MOC (Mécanisme Opérationnel de Coordination) pour les aspects sécurité et d’organiser, avec la CENI, les élections communales et, plus tard, les régionales.
Elles permettront aussi la préparation du retour, la réinstallation et la réinsertion des réfugiés et des populations déplacées, dont certains, feront partie des autorités intérimaires de la région ou de la commune.
Autrement, comment voulez-vous qu’on fasse ?
Les autorités intérimaires seront mises en place à travers la loi déjà promulguée, un décret (conditions) d’application de cette loi et le protocole d’entente entre parties prenantes pour la mise en place des autorités intérimaires.
Ce que beaucoup de gens oublient, ce sont les ressortissants (membres de la Société civile dont des réfugiés Maliens de retour) de telle ou telle région ou de telle ou telle commune mais aussi les agents des services déconcentrés de l’État et les conseillers sortants, qui feront partie des autorités intérimaires.
Ce ne sont pas, comme c’était dit dans une certaine presse au début, les membres de la CMA, de la plateforme et du gouvernement, qui feront partie de ces autorités intérimaires.
Détrompez-vous. Le processus d’entente a mis tout ça au clair.
Le dernier conseil extraordinaire des ministres, du 14 octobre 2016, a rappelé tous ces éléments.
Seuls des conseillers spéciaux de la CMA et de la Plateforme sont nommés auprès du représentant de l’État dans la région ou dans la commune.
LES MOUVEMENTS DE RÉSISTANCE CIVILE DE GAO VIENNENT DE REJETER LA LISTE DES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES MAIS PAS L’ACCORD DE PAIX NI SA MISE EN ŒUVRE DONT LA MISE EN PLACE DES AUTORITÉS INTÉRIMAIRES.
Certains croyaient que les jeunes de GAO avaient rejeté les autorités intérimaires.
Les jeunes de GAO avaient, eux-mêmes, contredit ce qui avait été dit concernant leur rejet des autorités intérimaires.
La preuve est que :
(1) lors de la rencontre avec les autorités Maliennes (l’équipe gouvernementale), ils ont dit qu’ils souhaitent être impliqués dans la mise en œuvre de l’accord en particulier dans le DDR et les autorités intérimaires,
(2) De même, lors du séminaire que l’ONG TILWAT International a organisé à GAO, du 12 au 15 AOUT 2016, que j’ai animé, les participants, incluant des jeunes et cinquante officiers et militaires de rang des forces armées maliennes, ont confirmé qu’ils soutiennent l’accord de paix et souhaitent être impliqués dans le DDR et les autorités intérimaires, voir le bilan de ce séminaire sur Maliweb à l’adresse :
https://www.maliweb.net/contributions/bilan-seminaire-international-de-gao-engagement-modernisation-de-larmee-1822062.html
(3) Ils souhaitent le démarrage du DDR et des autorités intérimaires au plus tôt.
Entendons-nous sur la base de l’accord de paix en interprétant convenablement son contenu.
Bien cordialement
Dr ANASSER AG RHISSA
Expert TIC, Gouvernance et sécurité
TEL 00223 95 58 48 97
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