Nord du Mali : Les autorités intérimaires dérapent déjà

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Les ex-rebelles veulent tout à Kidal sauf la mainmise de la communauté Imghad sur les autorités intérimaires, ce qui est à l’origine de la poussée de fièvre entre le général El Hadj Gamou et les ex-rebelles de la CMA. La tension est vive à telle enseigne que le Niger voisin est appelé à la rescousse pour trouver un terrain d’entente. Et pour ne rien arranger, l’irréparable a été commis à Gao, mettant tout le processus en cause.

 

A Gao, l’ambiance de révolte qui régnait à la veille du 15 juillet, date de la mise en place des autorités intérimaires, a dégénéré. Craignant d’être mis à la touche, des jeunes de la ville protestaient contre les nouvelles autorités issues des groupes armés qui doivent diriger les affaires publiques jusqu’aux prochaines élections de proximité.

Certains slogans des jeunes contestateurs de Gao en disent long sur la fracture communautaire que les autorités intérimaires risquent d’accentuer. Dans des termes virulents, le communiqué des mouvements de la société civile de Gao souligne les privilèges «des groupes armés» et évoque même le mot génocide.

Le nord du pays est au bord d’une nouvelle forme de crise qui risque d’embraser  Kidal, Gao et Tombouctou où la majorité silencieuse est opposée aux autorités intérimaires devant bientôt régner. Au plan national, les partis politiques et plusieurs observateurs qui se sont opposé aux autorités intérimaires avaient pointé du doigt ces genres de dérapages dont les manifestations sont déjà nombreuses.

Le problème est que les groupes armés signataires de l’accord de paix sont les plus grands gagnants de la mise en place des autorités intérimaires. Mais les habitants du Nord ne se reconnaissent pas dans ces mouvements armés dont certains ont violé, tué et maltraité les populations du Nord sous l’occupation des groupes djihadistes.

Bien avant la marche réprimée du 12 juillet, le Collectif des ressortissants du Nord(COREN), une organisation plus représentative de la société civile, avait protesté contre la mise en place de ces autorités intérimaires. Le caractère non inclusif du choix des hommes est le plus souvent évoqué, les groupes armés ayant été imposés par l’Etat malien et la communauté internationale.

Par ailleurs, les choses semblent se dégrader davantage dans la localité de Kidal où un bras de fer oppose les Touareg Imghad à d’autres communautés représentées par des membres de la CMA.

Le général El Hadj Gamou, le chef Imghad que l’on dit en froid avec le président IBK, convoite la tête du conseil régional. Des membres de la CMA pressentis pour le même poste auraient le soutien du président Keïta qui a récemment reçu Bilal Ag Cherif à Bamako, alors que Gamou aurait tout essayé pour rencontrer le chef de l’Etat en vain.

Les protagonistes de cette crise de Kidal, que les autorités nigériennes tentent de réconcilier depuis le début de la semaine, ont la lourde tache de trouver un terrain d’entente autour de la gestion de la capitale de la 8è région du Mali. Les Imghad constituant la plus grande communauté  de l’Adrar des Ifoghas veulent contrôler la ville dont sont originaires plusieurs combattants du GATIA, le groupe armé fidèle au général Gamou.

En attendant, la tension reste vive dans la ville Kidal où un officier du GATIA a récemment été assassiné par une personne non identifiée. Et deux armées se font désormais face. Le général Gamou, officier resté fidèle à la République du Mali, ne compte pas laisser la ville de Kidal entre les mains des autres groupes Touareg.

Si les ex-rebelles de la CMA arrivent à diriger la ville de Kidal, c’est l’ennemi juré de Gamou, en l’occurrence le chef djihadiste Iyad Ag Ghali, qui gouvernera par procuration. Les liens entre ce terroriste et le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad(HCUA) ont même été dénoncés par l’ONU.

Au-delà des évènements, tout indique que les habitants du Nord du Mali s’opposent aux autorités intérimaires sur un fonds de rivalité clanique. Dieu sait ce que mijote Kidal avec la guerre froide entre les communautés, sans oublier le jeu trouble de l’Etat.

Soumaila T. Diarra

 

Commentaires via Facebook :

14 COMMENTAIRES

  1. A lire ces journalistes partiaux on se croiraient sur une autre planète tellement leur propos sont aussi grotesques que mensongers.Mais on les comprends car s'ils ne mentent pas ils ne mangent pas.

    Les autorités intérimaires ont pourtant existé dans ce pays sous l’appellation délégation spéciale.Alors le problème des opposants maliens résident au fait qu'ils vont perdre des postes législatifs.Mais vu qu'ils n'ont rien foutu pour les populations qui les ont élu,ils vont perdre inévitablement ces postes car les populations ne leur font plus confiance.

    Le général Gamou n'a cessé de démontrer son attachement à ce pays.Un vrai patriote qui a combattu pour le Mali et qui est toujours près pour combattre pour son pays si besoins y est.

  2. A lire ces journalistes partiaux on se croiraient sur une autre planète tellement leur propos sont aussi grotesques que mensongers.Mais on les comprends car s'ils ne mentent pas ils ne mangent pas.

    Les autorités intérimaires ont pourtant existé dans ce pays sous l’appellation délégation spéciale.Alors le problème des opposants maliens résident au fait qu'ils vont perdre des postes législatifs.Mais vu qu'ils n'ont rien foutu pour les populations qui les ont élu,ils vont perdre inévitablement ces postes car les populations ne leur font plus confiance.

    Le général Gamou n'a cessé de démontrer son attachement à ce pays.Un vrai patriote qui a combattu pour le Mali et qui est toujours près pour combattre pour son pays si besoins y est.

  3. Aucune manifestation n’a été réprimée dans le sang mais il faut dire que nos soldats ne sont des sauvages pour se permettre de tirer sur leur frères et sœurs si ces derniers n’avaient pas utilisés des armes contre nos soldats. Il faut chercher plutôt à connaître comment les manifestants sont rentrés en possession des armes et qui les a armé au lieu de raconter des bobards car les soldats sont très conscients de leur mission.

  4. Le président de la république dans un discours a voulu faire comprendre au peuple que soit par le dialogue ou par la force kidal sera toujours dans le mali ce n'est pas les futilités de la CMA et de la plateforme qui vont nous faire pression
    L’intégrité du territoire malien ne sera pas un mot à la bouche l’autorité de l’état s’exerce sur tout le territoire national
    Le nord du pays malgré le nombre de nos forces l’Etat est bien présent a kidal

  5. Le président de la république dans un discours a voulu faire comprendre au peuple que soit par le dialogue ou par la force kidal sera toujours dans le mali ce n'est pas les futilités de la CMA et de la plateforme qui vont nous faire pression
    L’intégrité du territoire malien ne sera pas un mot à la bouche l’autorité de l’état s’exerce sur tout le territoire national
    Le nord du pays malgré le nombre de nos forces l’Etat est bien présent a kidal

  6. Malgré leur forces réduite sur certain localité du nord la patrouille de nos brave soldats se font remarquer a travers leur intervention quotidiens pour traquer les bandits armées et Le gouvernement joue a la médiation entre le CMA et la plateforme pour apaiser la tension a kidal

    Cette nation ne connaitra pas de paix tant que cette hache de guerre n’a pas été enterrée entre la Plate-forme et la CMA pour le bon retour de la paix et de réconciliation. Je les invites à faire tout pour mettre fin à cette situation.

    Nous invitons la plateforme et la CMA à la paix pour que nous puissions avancer dans le processus de paix qui a déjà pris du retard dans son l'application pour de nombreuse raisons.

  7. Il est important de souligner que dans une disposition spéciale, les parties ont convenu que lorsque l’ordre public est menacé, le Représentant de l’Etat et le Président de l’Autorité intérimaire prennent, de manière conjointe, les mesures de police nécessaires au rétablissement de l’ordre public. Je pense que c’est le meilleur de la décision et c’est que de faire recours aux armes qui n’appellent que la violence.

  8. Il est important de souligner que dans une disposition spéciale, les parties ont convenu que lorsque l’ordre public est menacé, le Représentant de l’Etat et le Président de l’Autorité intérimaire prennent, de manière conjointe, les mesures de police nécessaires au rétablissement de l’ordre public. Je pense que c’est le meilleur de la décision et c’est que de faire recours aux armes qui n’appellent que la violence.

  9. Ce sont les journalistes qui sèment de la panique au niveau de la population, le général Gamou est et restera dans l'armée Malienne, je pense que le problème se règle au niveau de Niamey entre la cma et la plateforme.

  10. Les autorités intérimaires telles que prévues dans la loi votée par l’Assemblée nationales peuvent bien être mises en place. Mais seulement dans les localités où il n’y a pas d’administration. Cela est bien possible en attendant l’organisation des élections municipales dans le maximum de six mois.

  11. Nord du Mali : Les autorités intérimaires dérapent déjà
    Par Le Républicain -15 Juil 2016

    Un bon article qui met en perspective de points saillants sur lesquels il faut y réfléchir:

    1- La tête des autorités intérimaires?: Grl El Hadj Gamou / Bilal Ag Chérif ou du Iyad Ag Ghali par procuration!

    2- Accointance visible entre le président de la Rép. et la CMA au détriment du GATIA dans cette nomination:un président qui se départit clairement de l’avis de la large majorité des Maliens enclins à la cause du Grl Gamou.

    3- La majorité silencieuce qui sort enfin de sa torpeur à travers Gao, ou l’arbre qui cache la forêt. Le point d’iceberg sous lequel l’adhésion populaire ne fait pas de doute.Une fois de plus, l’exécutif supérieur à travers les forces de l’ordre se départit de sa population…

    4- CMA & HCUA négocient à Niamey en absence du gouvernement malien: ou du déjà-vu à la manière d’un Alger remix; à la différence cette fois-ci que les Imghas directement concernés y sont pour être aptes à parler d’eux-mêmes des réalités du terrain…

    En croisant ces points on pourra simplement déviner de quel côté se penche ou se penchera la majorité des Maliens, eu-égard aux actes républicains posés par le Grl Gamou avant, pendant et son GATIA après…Seulement et malheureusement l’histoire a été toujours faite / écrite par des minorités agissantes au détriment des majorités silencieuses.

  12. En voici, de la matière, pour ceux qui condamnent la manifestation des jeunes de Gao. Entre eux, déjà, à Kidal, ne se supportent pas, et vous voulez que les populations de Gao acceptent.qu’on leur en impose. C’est une question de concertation. On ne peut pas venir, comme ça, un matin, et dire, voilà un tel ou un tel qui va occuper tel poste. C’est trop facile. Les jeunes de Gao savent ce qu’ils ont vécu. Il fallait d’abord parler avec eux, trouver un accord, et mettre en place les hommes issus de cette concertation. Voilà, comment il faut procéder La solution IBK n’est pas bonne. Il ne connait pas les problèmes réels de ces populations. On n’écoute pas un clan, prendre une décision, sans entendre l’autre clan. C’est ce qui amène les dérapages. .

    • çela s”appelle des élections..des vrais élection pas truqué comme c’est souvent l’habitude au mali, et aussi que le gouvernement prenne ses responsbilitées en étant présent sur tout le territoire

  13. Vraiment le Mali est une situation très difficile. Il faudra que les membres de ma famille d’abord prennent leurs responsabilités afin d’éviter le pire.

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