Les « Accords d’Alger » étaient censés être une panacée contre le mal recurrent du Nord du Mali. Mais hélas ! La désillusion est apparue à Tinzawaten. On a beaucoup dit et écrit sur ces événements. L’opinion publique s’en est offusquée. Les citoyens les plus impulsifs réclament une solution rapide, sans ménagement et sans retenue.
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Le problème est-il aussi simple pour qu’on obéisse à des réactions épidermiques ? Bien sûr que non ! Les pillages et les razzias sont habituels dans l’espace sahélien, on le sait. Une certaine rébellion sur fond de revendications plus ou moins légitimes, a existé, on ne peut pas le nier. Mais, la persistance de la crise malgré toutes les concessions, tous les efforts et tous les recours diplomatiques, révèle toute la complexité de la situation.
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Selon toute vaissemblance, les aventuriers qui entretiennent la bélligérance contre la volonté de leurs frères revenus à la raison, bénéficient de soutiens hypocrites et inavouables. Qui peut les soutenir ? Il faut avouer qu’au sein des populations blanches, certains nourrissent des velléités innées de mépris et de sous-estimation des Noirs. Ceux-là parmi les dirigeants ou simples citoyens appartenant à ces minorités blanches sont les défenseurs de ce séparatisme tacite ou avéré.
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Heureusement que partout, l’immense majorité des populations blanches, grâce à une culture solide, une éthique et une morale à toute épreuve, ont pu transcender les mécanismes innés de ces réactions négatives.
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Au Mali, nous avons enregistré avec satisfaction les déclarations spontanées de désaveu des communautés blanches du Nord à l’intention de leurs parents qui persistent dans l’égarement. Il est reconfortant de voir qu’elles reconnaissent des efforts faits pour améliorer progressivement leur situation économique et sociale. Aussi, nous avons noté avec satisfaction l’expression de leur patriotisme, de leur attachement sans faille à l’unité nationale.
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La seconde motivation qui peut mettre notre pays dans le collimateur des divers déstabilisateurs potentiels, est connue de tous. Le pétrole est un enjeu. Aussi, la stabilité tant enviée de notre pays est un atout à sauvegarder à tout prix.
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Il faut le savoir, certains mettront tout en œuvre pour que ce projet pétrolier prometteur pour le Mali, soit un simple rêve, s’il n’est pas tourné sur leur profit. C’est pourquoi, nous devons encourager le gouvernement et le ministère de la Défense dans leurs efforts constants d’amélioration des capacités opérationnelles de notre armée. Il ne faut pas se leurrer, nous devons préparer la guerre, si nous voulons être à l’abri de surprises. Notre armée doit se préparer à donner les réponses appropriées à d’éventuelles agressions.
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Renforcer le brassage
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Conformément à l’appel consigné dans notre hymne national, tous les Maliens doivent rester vigilants et mobilisés pour défendre la patrie. Les « Accords d’Alger » ont fait et font encore l’objet d’interprétations diverses, voire de spéculation.
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Etant à l’écart de la mêlée politique, j’invite les uns et les autres au patriotisme lorsque le pays est en danger. La paix et la sécurité du Mali sont si précieuses qu’aucun citoyen honnête ne doit accepter que les problèmes du Nord soient récupérés aux fins de régler des comptes politiques.
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Dans la presse, il est fait état de la position opaque de l’Algérie dans la crise du Nord du Mali. J’avoue pour ma part, que cela me paraît improbable dans la mesure où, aujourd’hui comme hier, les Maliens sont des alliés inconditionnels de l’Algérie sur le chemin de l’indépendance et du développement.
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Nous sommes solidaires avec l’Algérie pour stigmatiser le fait que la barbarie coloniale ait eu recours aux mines anti-personnel pour assouvir ses lugubres desseins, compte tenu de tout cela, ça m’étonnerait que l’Algérie puisse soutenir des poseurs de mines, de surcroît, des égarés sans aucune espèce de légimité.
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Pour revenir à la situation au nord du Mali, il est réconfortant de constater que l’écrasante majorité des communautés blanches du Mali a affirmé son attachement indéfectible à la patrie et à l’unité nationale. Elles ont reconnu ouvertement les efforts accomplis pour améliorer leurs conditions de vie. Pour mieux raffermir notre unité nationale, je propose des actions vigoureuses de brassage des différentes communautés de notre pays.
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Face au problème du Nord, je demande aux populations des autres régions du Mali qui ont un peu de moyens, d’être candidates pour recevoir des élèves en provenance du Nord de notre pays. Au cours de leurs études secondaires passées chez leurs logeurs, ces frères du Nord tisseraient des liens féconds avec les hommes et les milieux de la diversité malienne. Ils seraient ainsi moins enclins à prendre des armes contre leurs frères.
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J’invite les notables ainsi que l’ensemble des communautés du Mali à s’investir dans la formation civique, morale et éthique de leur jeunesse. Les communautés du Mali doivent rester unies et solidaires afin de ne pas donner aux ennemis de notre pays une raison de jubiler.
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Drissa Doumbia
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(écrivain à Yirimadio, Tél. : 628 02 42)
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