L’ensemble des soldats libyens d’origine malienne de la communauté Imghad ont signé d’office leur intégration au sein des forces armées et de sécurité dans le nord et se sont engagés à défendre le pays conformément à un engagement qu’ils avaient pris dès leur retour au pays.
Selon des sources sécuritaires, les 300 se sont déployés avec l’armée dans les localités de Kidal, Tessalit et Gao. Ils entendent défendre leur cités d’origine et le pays jusqu’au bout. Selon nos sources, ces soldats positionnés à Kidal se sont mis à la disposition du commandement militaire et du chef des opérations sur place, le colonel Gamou. Et si Kidal a toujours été et demeure l’objectif des insurgés armés, cette localité n’a jusqu’ici pas été attaquée. La raison : le dispositif militaire mis en place et la présence des soldats Imghad qui représentent le plus gros lot des contingents de soldats rentrés de Libye en octobre dernier. C’est dire que dans les évènements en cours au nord, ce n’est pas l’ensemble des soldats touareg qui ont décidé de déclarer la guerre au Mali, mais une poignée d’entre eux composée d’Iforas et de Chamanamas. Il faudrait éviter tout amalgame. Les attaques perpétrées contre l’armée nationale sont des actions émanant d’une minorité, à ne pas confondre avec l’ensemble des Touaregs et l’ensemble des soldats maliens rentrés de Libye.
Sur les quatre groupes de Touaregs rentrés de la Libye après la chute de Mouammar Kadhafi, ce seul groupe, dirigé par un certain colonel Nazim, est impliqué dans les hostilités contre l’Etat. Le gros lot des soldats touaregs venus de la Libye, notamment un fort contingent de l’ethnie Imghad, a toujours maintenu son attachement à la patrie. Ce sont les représentants de cette communauté, le colonel Waqqi Ag Ossad et le comandant Inackly Ag Back, qui ont été reçu par le chef de l’Etat le 3 décembre dernier.
Les représentants de l’unité de ces combattants touaregs venus de la Libye et installés à Takalotte au depart, ont été reçus par le président de la République, au palais de Koulouba. Cette communauté Imghad avait pris des engagements à Koulouba. «Nous sommes des officiers de l’armée libyenne et nous n’avons appris que le métier des armes », affirmait le colonel Waqqi Ag Ossad. Il avait fait la même promesse à leur arrivée le 18 octobre dernier à Takalotte devant le colonel major El Hadji Gamou, adjoint du chef d’Etat major particulier de la présidence : «Notre unique doléance est que l’Etat renforce ses capacités au Nord pour asseoir durablement la paix».Cette unité des combattants venus de la Libye et constituée essentiellement d’Imghad sont tous rentrés dans la ville de Kidal peu après leur visite à Koulouba.
Le colonel Mohamed Ag Bachir, le commandant de cette unité, avait assuré qu’ils se mettraient à la disposition de l’Etat malien avec tous leurs moyens : « Nous sommes pressés de nous débarrasser du matériel que nous avons ramené de la Libye ». Selon certaines sources, ces soldats qui ont fait allégeance à l’Etat, cantonnés à Kidal et à Menaka, n’attendaient que le feu vert des autorités pour s’engager (officiellement) du côté de l’armée.
Les insurgés, des combattants touaregs venus bien avant la chute de Tripoli et la mort de Kadhafi, sont principalement des membres des communautés touarègues Ifoghas, Chamanamas et quelques membres de la tribu Idnan. Ils étaient cantonnés entre les collines d’In assalek et Zazak, vers la frontière avec l’Algérie où ils ont rejoint la milice de feu Ibrahim Ag Bahanga et les membres du Mouvement nationale de libération de l’Azawad (MNLA).
Ainsi, les trois parties ont créé, avec certains déserteurs, le Mouvement nationale de libération de l’Azawad. Mais ces déserteurs ne sont qu’une demi-douzaine d’officiers sur les 4 000 Touaregs intégrés dans l’armée nationale après la signature du Pacte national en 1992. Ces soldats intégrés, dont des hauts gradés comme Gamou et Ould Meydou, sont en train de se battre sur le terrain avec l’armée nationale.
Soumaïla T. Diarra