Nord du Mali : L’intervention des forces armées de la CEDEAO est une assurance pour la récupération des régions du nord

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Les ressortissants des régions septentrionales du Mali sont sortis massivement hier sous la pluie pour crier leur ras-le-bol face à la situation. Dans une déclaration qu’ils viennent de publier, ils dénoncent l’indifférence du Gouvernement face à ce qui se passe et demandent des armes pour  récupérer les régions occupées par des bandits armés et autres jihadistes

Malick Alhousseini

Dans une déclaration rendue publique hier, mercredi 4 juillet 2012, les responsables du Collectif des ressortissants du Nord(COREN) rappelent que les différentes résolutions prises pour le règlement des précédentes crises dans le septentrion du pays ont fait l’objet de plusieurs accords. Les plus essentiels restent le pacte national signé le 12 avril 1992  par le Mali et les  MFUA et l’accord d’Alger conclu entre le gouvernement du Mali et le Mouvement de l’Alliance du 23 Mai le 6 juillet 2006.

Nonobstant ces accords, consentis sans concertation préalable des autres communautés majoritaires au nord, le MNLA et ses alliés islamistes d’Ançardine, du MUJAO et d’AQMI n’ont pas hésité à reprendre les armes contre le Mali le 17 Janvier 2012 “, constate le COREN. Ainsi, les régions du nord sont, l’une après l’autre, prises sans résistance aucune. L’armée, les autorités administratives et politiques désertent ces localités  abandonnant les populations à la merci des terroristes.

Et depuis, c’est le silence, les nouvelles autorités en place depuis près de trois mois, ne semblent guère préoccupées par ce drame qui sévit au nord. Face à cette situation, les ressortissants du Nord considèrent que chaque heure qui passe est un moment de souffrance et d’angoisse de plus pour les populations des villes  occupées.

Le silence et l’immobilisme du gouvernement face à cette situation sont alors incompréhensibles. Alors que des efforts sont entrepris par la société civile, la classe politique et la communauté  internationale  notamment  la CEDEAO, l’Union Africaine et l’ONU. Les populations du nord assistent impuissantes aux tueries, aux diverses violations des droits de l’homme, au minage de leur terroir et à la destruction de structures socioéconomiques ainsi que des biens culturels et religieux. Elles ne croient pas moins en l’unité nationale visiblement en péril.  Ces populations, sans assistance, éprouvant d’énormes difficultés pour approvisionner les villes occupées en denrées alimentaires, intrants agricoles, médicaments et autres produits de première nécessité, terrorisées par le danger de mort quotidien qui pèse  sur elles et le désastre humanitaire qu’elles vivent, crient leur détresse.

Ainsi, les ressortissants du Nord réaffirment leur attachement à la forme républicaine et laïque du Mali, dénoncent l’insouciance et l’indifférence du Gouvernement  sur ce qui se passe au nord. Ils demandent ” d’actionner  immédiatement le levier militaire pour la récupération des régions occupées; tout en exigeant l’implication de la communauté internationale pour l’arrêt immédiat des exactions sur les civils et leurs biens”.

Les ressortissants du nord condamnent avec la dernière énergie le minage du territoire,  la profanation des tombes et la destruction des mausolées ;  demandent l’institution d’un cadre de négociation entre l’Etat et les  mouvements armés avec l’implication des autres communautés du nord ; exigent la mise en place d’un système d’assistance aux populations dans les villes occupées. Ils préconisent l’instauration d’un espace de large concertation et de dialogue intercommunautaire entre toutes les parties prenantes sur la question du Nord. Ils invitent la communauté internationale, notamment la CEDEAO, l’UA, les Nations Unies, l’Union Européenne, les Etats-Unis d’Amérique et l’Algérie à intervenir sans délai pour mettre fin au chaos et au génocide naissant.

Le président d’honneur du COREN, l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga et ses collaborateurs enjoignent au gouvernement de faire parvenir sa lettre de requête à la CEDEAO sans délai pour venir en aide aux populations meurtries du nord-malien. Ils exigent du gouvernement la saisine de la Cour pénale internationale (CPI). Les responsables du COREN demandent enfin au gouvernement de décréter sans délai un deuil national à la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires. «Après le repli stratégique de notre armée, à quand le retour tactique sur le terrain ? Nous souhaitons que ce soit demain», concluent les leaders du COREN.

Bruno Djito SEGBEDJI

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7 COMMENTAIRES

  1. TOUT EST UNE QUESTION DE VIE COMMUNE, DE JUSTICE SOCIALE, D’ÉQUITÉ ET DES RÈGLES ASSOCIÉES AFIN D’ÉTABLIR UNE INTÉGRATION ET UN DÉVELOPPEMENT ÉQUITABLES DE TOUTES LES COMMUNAUTÉS

    Bonjour,

    Je suis Touareg n’adhérant pas au MNLA et contre ses atrocités.

    J’ai échangé sur la crise Malienne avec plusieurs internautes, dont la majorité sont Maliens.

    Vous trouverez plusieurs de ces échanges sur internet, exemple sur Maliweb. Je reviendrai ici sur certains points, en particulier les liens des communautés Songhoi et Peulhs avec la communauté Touareg.

    Il faut savoir que, de tout le temps, les Songhoi ont pratiquement habité près du fleuve et les Tamasheq souvent dans la campagne à cause de leurs animaux qui doivent être proche des pâturages. Ce qui fait qu’il y a toujours eu une complémentarité entre ces deux communautés, les Songhoi, souvent sédentarisés et habitant près du fleuve et les Tamasheq très souvent habitant dans la campagne pour leurs animaux.

    Chaque communauté a besoin de l’autre, exemple les Songhoi logent, en général, les Touaregs quand ils viennent en ville et vice-versa. Ainsi, au fil du temps, les mariages inter-communautés aidant, aucune communauté ne peut se passer de l’autre et elles vivent dans l’harmonie et la complémentarité. Un vrai cordon ombilical relie ces deux communautés sœurs.

    Malgré quelques discordes entre les agriculteurs, souvent de la communauté Songhoi, et les Touaregs concernant le fait que les animaux de ces derniers broutent à proximité des champs vivriers des Songhoi. Ce qui peut amener des dégâts, expliquant ces discordes passagères qui se sont toujours terminées en bon terme.

    Ce sont, entre autres, ces types de liens qui font que ce cordon ombilical qui relie les Touaregs aux Songhoi ne peut pas se rompre brutalement.

    Avec les Peulhs, le partage de la vie nomade dans la campagne, avec leurs animaux, explique de grandes proximité et complicité avec les Touaregs.

    Mais, des dérapages et des atrocités ne peuvent pas continuer indéfiniment de la part des Touaregs qui les commettent, ou des membres du MNLA depuis cette rébellion (car certains de leurs membres ne sont pas Touaregs) sans que les autres communautés du Nord-Mali, et du Mali en général, ne réagissent.

    Malgré tout, il faut donc se pardonner, se réconcilier et trouver une solution durable, avec de véritables «garde-fous» (critères sévères), basée, entre autres, sur le respect mutuel, la considération mutuelle, la reconnaissance du rôle et de la place que chacun occupe, le droit de chacun à se développer, à développer sa communauté, à développer sa région, la justice sociale, l’existence d’une solidarité, qui a toujours existé, entre communautés mais aussi le principe d’équité et d’une intégration équitable de toutes les communautés dans la région et la gouvernance des collectivités territoriales, leur gestion équitable et les découpes des zones qu’elles occupent.

    Ces critères sévères, qui ne sont pas exhaustifs, doivent être surveillés conjointement par les communautés qui vivent au même endroit, dans la même commune, dans la même région en liaison avec les gouvernances régionale et globale.

    Vous voyez qu’un travail en profondeur doit être fait pour que des frères et des sœurs ne sentent pas que leurs parents favorisent l’une ou l’un d’entre eux au risque d’une cassure de la cohésion familiale.

    Ce n’est pas évident, n’est-ce pas ?

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC et Gouvernance
    E-mail : Anasser_AgRhissa@yahoo.fr

  2. Mes chers amis maliens,

    Au jour d’aujourd’hui, il est de mise de constater, le piétinement continuel de la CEDEAO, à envoyer une force militaire dans le nord. Faute est de constater, qu’il y ait 3 300 hommes ou 5 000, ça ne changera rien au problème du nord.
    Vous tuerez plus de civils que de rebelles, car ils sont tous mélangés, maintenant.
    Je pense qu’à ce jour, et malheureusement, qu’il n’y a qu’une possibilité de forces armées au mali….
    Cette force armée, dont je vous parle, a officié en CI, au tchad, au cambodge, en somalie, au Zaïre, au liban…..
    Ils sont formés pour tuer, exterminer, nettoyer, et peuvent s’adapter à tout les types de terrain…
    Même un bêret rouge, ou un bêret vert, qu’il soit français, ou africain, ne lui arrive pas à la cheville…
    Je vous parle de la légion étrangère. Je pense qu’un contingent de 500 à 1 000 hommes seulement, pourrait libérer le nord du mali….
    Leur rôle serait avant tout, de reconnaitre, de tracker, et de tuer, tout ces rebelles, qu’ils soient de Ansardine, de alquaida, de aqmi ou du mnla… Il faut bien réfléchir à cela, ils sont de prêts et de loin, la meilleur armée au monde

  3. Ecoute Omar sharif quant est ce que nous allons cesser de porter ce chapeau a x ou y. Il s agit tout simplement d’agir pour libere les regions nord, c est simple.Apres nous allons voir qui a fait quoi. Est ce difficile a comprendre

  4. Il ne s’agit de dire qui est responsable ou pas. Il s’agit de sauver les populations et de libérer les 3/4 du pays. Et c’est de cela qu’il s’agit et ce serait pas possible si rien n’est entrepris comme action concrète.

  5. Le COREN n’a pas demandé un changement de gouvernement. Il a surtout insisté sur l’immobilisme du gouvernement de CMD qui ne fait rien pour la libération des régions nord du mali. Le COREN est organisation apolitique et ne soutient aucun régime. Il faut que l’armé récupéré les trois villes Gao, Tombouctou après la débâcle du MNLA. Les islamistes ont dit aux populations de Gao que si l’armée malienne vient aujourd’hui, ils vont quitter Gao. Ils ne sont pas venus pour rester. Seulement, ils ne peuvent pas laisser les populations à la merci des bandits du MNLA.

  6. Après tout les américains disent le contraire de ce que vous dites concernant une éventuelle intervention militaire au nord Mali en ce moment.Puisse qu’ils sont plus crédibles que vous du COREN, ni le gouvernement ni la CEDEAO ne se précipiteront plus pour faire la guerre j’en suis convaincu.Alors prennez votre mal en patience!

  7. Tous ces leaders du COREN ont leur part de responsabilité dans la situation d’occupation des régions nord pour avoir exerceé le pouvoir au sommet de l’Etat sans se préoccuper de l’insécurité qui y sévissait depuis plus d’une décénnie se manisfestant par le trafric de la drogue, des armes , des humains et autres marchandises; les enlèvements de véhicules de l’Etat, des ONG et des particuliers non arabes et touaregs, la discrimination dite positive au profit des arabes et touraegs dans l’intégration à la fonction publique et aux forces armées et de sécurité, mais aussi à la coordination des projets de développement des régions nord du Mali.
    En trois mois et dans un contexte socio politique national et international peu favorable on ne peut sauf mauvaise foi accuse le gouvernement d’immobiilisme dans la gestion de la crise au Mali. Le COREN gagnerait à soutenir ce gouvernement qui n’est pas impliqué dans la mauvaise gouvernance à la base de notre malheur.Ceux qui tentent de decredibiliser ce gouvernement n’ont aucun credit eux mêmes car comptables de la gestion calamiteuse des régimes AOK et ATT.

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