"Trop, c’est trop! Nous ne pouvons pas continuer à subir, nous ne pouvons pas continuer à compter nos morts (…) Nous ne pouvons pas continuer à chercher la paix", a notamment déclaré le chef de l’Etat, lors d’un déplacement dans la région de Kayes.
Selon les observateurs, même si le président malien a par ailleurs affirmé rechercher la paix, son discours marque un tournant dans la crise.
Revenant sur l’attaque à Nampala, attribuée par des sources officielles sur place au groupe du chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga, le président "ATT" a interrogé: "On se met à tirer sur tout ce qui bouge. On tire sur les militaires, on tire sur les civils, qu’est-ce que ça veut dire?"
Selon le ministère de la Défense, l’attaque à Nampala a fait "9 morts" dans les rangs des forces armées et "11 morts" parmi les "assaillants".
Une source proche du chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga avait auparavant affirmé à l’AFP qu’"au moins 20 militaires" maliens avaient été tués.
Les rebelles touareg, que le président qualifie de "bande de marginaux", "isolée au sein de communauté touareg", ne mènent pas, selon lui, une lutte identitaire. "Lorsque j’ai compté les morts du côté de l’armée (régulière) malienne, il y a au moins trois ou quatre soldats touareg. Ce qui veut dire qu’ils (les rebelles) ne regardent rien", a notamment déclaré ATT dont les propos ont été rapportés par les médias publics.
Selon lui, Nampala n’a pas de pas de "portée en tant qu’objectif militaire. (…) Cependant, l’autre intérêt stratégique (pour les rebelles) est que Nampala n’est pas loin des différentes pistes et routes qui acheminent la drogue sur la bande sahélo-saharienne".
A sujet du développement de la région de Kidal, l’une des revendications des rebelles touareg, M. Touré a affirmé : "aujourd’hui, on n’a même plus besoin d’argent pour développer la région de Kidal. L’argent est là. Près de 12 milliards de francs CFA (plus de 18 millions d’euros). Mais qu’est-ce que nous attendons? Nous attendons une petite sécurité" dans la région.
Il a par ailleurs réaffirmé l’engagement du gouvernement à appliquer l’accord d’Alger signé en 2006 par le gouvernement avec tous les groupes rebelles touareg du Mali.
"Sur les 18 tâches que nous avons retenues dans ce document (accord d’Alger), 15 ont été exécutées. Mais comment exécuter les trois (tâches) restant, avec cette insécurité savamment maintenue, entretenue?", a-t-il interrogé.