Nord du Mali : Le MNLA déclare la guerre aux soldats de la MINUSMA

La certitude vient d’être faite avec les derniers évènements survenus à Gao, dans la localité de Tabankort où, en fin de semaine, les combattants de la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) ont pris à partie les casques bleus de la MINUSMA, basés dans la zone. L’escalade était pourtant prévisible, depuis qu’une colonne de pick-Up de la CMA, s’est dirigée, a pris, lundi, la direction de Tabankort, avec visiblement la volonté de déloger le GATIA qui occupe la localité où se trouve également une base de la MINUSMA

Venus certainement pour laver l’affront, lors de la défaite subie devant le GATIA, la colonne de la CMA (dont est membre le MNLA), a ceinturé la ville avec des hommes lourdement armés.

Il y a quelques semaines, à la suite de violents combats, le GATIA, une milice donnée proche de Bamako, avait défait et chassé de Tabankort le MNLA et ses alliés. Aussi, l’attaque que la CMA a lancée, lundi dernier contre la localité, cache mal une volonté de revanche.

Pour la sécurité des populations civiles qui vivent dans la ville, la MINUSMA avait demandé à la CMA de replier. Malgré tout, elle a ouvert les hostilités avec la volonté de déloger la milice GATIA et d’obliger les soldats de la MINUSMA à quitter la zone.

Le 16 janvier, la CMA avait clairement fait savoir à la MINUSMA son souhait de le voir évacuer Tabankort.

Pour Moussa Ag Attaher, la MINUSMA n’était pas dans cette ville avant. Selon le porte parole de la CMA, «la MINUSMA n’est venue qu’en dernière minute, à la veille des combats, pour se positionner dans le même quartier général que des milices qui sont à Tabankort».

Pendant les combats, la CMA ne s’est pas limitée à combattre le GATIA, elle a ciblé également les positions de la MINUSMA par des tirs directs à l’arme lourde. La force onusienne, conformément à son mandat qui l’autorise à user de la force pour protéger les  populations civiles, son personnel et ses biens en cas d’attaque ou de danger  imminent, à été obligé de prendre ses responsabilités, en repoussant les assaillants par une riposte musclée. Pour l’heure, seule la CMA, qui accuse la MINUSMA d’avoir attaqué ses positions au moyen d’un hélicoptère, donne un bilan. Pour son porte parole, la CMA a perdu  cinq (5) de ses combattants et enregistré de nombreux blessés, en plus d’un véhicule entièrement calciné. «La CMA suspend jusqu’à nouvel ordre son partenariat avec la MINUSMA », a déclaré Moussa Ag Attaher qui accuse la MINUSMA d’avoir violé son devoir de neutralité entre les parties….

Mais, loin d’être d’un fait isolé ou un simple incident, les affrontements de Tabankort, ayant directement opposé les groupes rebelles aux forces onusienne de la MINUSMA, sont la traduction d’une nouvelle donne qui fait son apparition dans la crise au nord du Mali. Il vient confirmer que les groupes armés ont décidé finalement de déclarer l’état de belligérance aux forces internationales, dont les positions ne sont plus épargnées par le MNLA et ses alliés. Des hors la loi qui, malgré la signature d’un accord de cessez le feu, l’adoption d’une feuille de route et les pourparlers en cours à Alger, continuent les actions de défiance. Des actions qui cibles les positions de l’armée et du GATIA, mais aussi celles de la MINUSMA.

Ce qui est arrivé à Tabankort, des positions des casques bleus, vient prolonger une série d’actes et/ou d’attentats dont les soldats de l’Onu sont la cible ces derniers temps, au nord du Mali. Il faut juste se rappeler les conditions dans lesquelles 7 camions de ravitaillement de la MINUSMA, avaient été calcinés, entre Gao et Kidal, par des hommes armés non identifiés. Un acte hautement criminel dont le MNLA peut aujourd’hui difficilement se dédouaner, lui, qui règne en maître absolu dans la zone.

Papa Sow

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