Nord du Mali : L’association Mandé contribue Le Coren se prépare à la guerre

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La semaine dernière, le Coren a reçu de l’Association Mandé une importante somme d’argent en faveur des populations du nord du Mali. Deux jours plus tard, le Collectif a fait l’état des lieux des régions sous occupation islamiste, en prélude au forum national qu’il organise sur le nord.

Jeudi dernier à son siège, le Collectif des ressortissants du nord (Coren) a eu droit à un geste de solidarité. Au cours d’une cérémonie présidée par Malick Alhousséni, président du Collectif, le président de l’Association Mandé de France, Souleymane Traoré, a remis la somme de deux millions de Fcfa en faveur des populations du nord. Ce don avait été fait dans le cadre des festivités du 22 septembre 2012, le président de l’Association Mandé a donc fait spécialement le déplacement Paris-Bamako pour remettre au Coren, choisi en raison de son activisme, cette importante somme qui mettra certainement du baume au cœur des populations du nord. Pour Diabaté, chef des griots de France, venu également de Paris pour la circonstance, l’Association Mandé est comme l’association Gao, Tombouctou, Mopti ou Kidal.

Prenant la parole, le président du Coren a fait l’historique de son association, créée depuis 1979, avec comme objectif de faire la promotion de la solidarité et de l’entraide entre les populations du nord et celles des autres régions. Mais aujourd’hui «nous n’avons aucun autre agenda que celui de la libération du nord».

Sur ce sujet, le Coren a organisé, le samedi 17 à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali, une rencontre pour présenter aux ressortissants du nord à Bamako un rapport qui fait l’état des lieux des trois régions sous occupation. Ce rapport fait suite à des missions du Coren dans les cercles de Gao (du 1er au 07 octobre), de Bourem (du 11 au 18 octobre) d’Ansongo (du 03 au 05 octobre) et de Ménaka (du 06 au 14 octobre).

Ces déplacements ont permis donc de faire l’état des lieux principalement en ce qui concerne la genèse et l’évolution de l’occupation (date, mouvements en présence, comportement envers les populations, l’état des infrastructures, le moral des populations. Du rapport, il ressort la destruction de l’état-civil et des archives de l’administration; l’inexistence de structures, d’équipement et de personnel d’encadrement pour les activités agro-sylvo-pastorales, du dispositif de sécurité alimentaire (banques dé céréales et système d’alerte précoce); la destruction et le pillage de tous le système financier (banques, micro-finances); les difficultés d’accès aux intrants agricoles et aux produits phytosanitaires; l’inexistence d’équipement agricole et de pièces de rechange; l’impossibilité d’entretenir les points d’eau (puits, forages, barrages, etc.); l’inexistence d’aliments pour le bétail et de produits vétérinaires; l’inexistence de mécanisme de suivi et d’entretien des infrastructures d’élevage (parcs de vaccination, marché à bétail, abattoirs, etc.); le manque de moyens matériels, logistiques et financiers pour les agents restés sur place; l’incapacité des services d’eau et d’électricité à satisfaire les besoins; la destruction abusive du couvert végétal.

Ce rapport sera peaufiné afin d’être présenté à plus un large auditoire lors du forum national sur le nord, organisé par le Coren les 7, 8 et 9 décembre prochain à Bamako. Au cours de ces assises, les participants auront également à réfléchir sur les voies et moyens d’une sortie de la crise que vit le septentrion depuis janvier 2012. Parce que les différents intervenants à la rencontre de samedi entendent participer pleinement à la libération des régions du nord. Tous sont unanimes à reconnaitre que le sort du nord ne peut se discuter sans l’implication des ressortissants du nord, tout comme le sort du Mali ne peut être discuté ailleurs qu’au Mali et sans le Mali. C’est pourquoi ils réfutent la médiation menée par le président burkinabé pour le compte de la Cédéao. Ils n’acceptent pas en particulier que le médiateur ait choisi unilatéralement de mener le dialogue et la négociation avec des groupes terroristes et criminels comme Ansar Eddine et le Mouvement national de libération de l’Azawad, deux groupes dont les populations de Gao ne veulent plus sur leur territoire. Par contre, alignés derrière le gouvernement et les forces armées maliens, et solidaires d’eux, les populations requièrent une intervention militaire, africaine et/ou malienne pour les libérer de l’occupation islamiste.

Cheick Tandina

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