Le couteau sous la gorge et le fusil à la tempe, il faut choisir sa façon de mourir : par une balle dans la tête ou se faire trancher la trachée artère.
Lorsqu’on traite avec le diable, il faut nécessairement s’attendre à des conséquences néfastes à long terme. Le relativisme ! Alors que dans les deux régions (Tombouctou et Gao) les groupes armés et les responsables du DDR se réjouissent du bon déroulement du processus accéléré du même DDR, à Kidal, c’est le déboire pour la chefferie traditionnelle avec son agenda caché qui ne concorde pas avec les réalités du processus.
Kidal, la région la moins peuplée après Taoudéni, qui par concours de circonstance et les ruses du diable, veut avoir un leadership type occidental à travers sa communication et les autres avantages qui lui sont accordés par l’Etat malien. Seulement, “pousse pousse s’arrête au mur”. Les espoirs formulés pour le partage du butin de l’accord commencent à être déçus. Les voiles tombent et laissent voir un pan de la vérité peut-être longtemps cachée.
Le processus du DDR vient de confirmer trois grandes réalités, dont une très regrettable. La toute première est le manque cruel d’effectif de combattants issus de la région non seulement pour le Moc mais aussi pour le DDR. Raison pour laquelle le Moc de Kidal avait eu toutes les difficultés du monde à être effectif. Sur ce chapitre, la CMA à l’époque, avait ployé toutes les manœuvres possibles et bravades pour se faire craindre par les autres groupes armés et les FAMa afin de retarder l’échéance qui finalement a eu lieu le 25 mai 2018.
Cette coordination des mouvements de l’Azawad a été longtemps coachée par les maitres actuels de la région des Adrar des Ifoghas et grands spécialistes de la lutte pour le dépouillement de ressources minières du Nord. Non ! Plutôt la lutte contre le terrorisme, selon eux-mêmes. Si l’objectif est de lutter contre le terrorisme, que signifient ses cargos volant nuitamment dans le ciel de Kidal et Gao, faisant des allers et retours toute la nuit et qu’aux premières heures du jour, ils disparaissent comme si rien n’était ?
Dans les pays occidentaux, quelques jours après un acte terroristes, les auteurs sont soit arrêtés, soit tués alors que dans les régions de Gao et Kidal, investies par les forces militaires internationales, les assassinats sont monnaie courante sans que les auteurs soient mêmes identifiés encore moins arrêtés ou tués. Sommes-nous somnolents ou entre les carcans des idéologues qui gouvernent le monde ?
La deuxième réalité est qu’à travers le DDR, les autorités traditionnelles de Kidal voulaient se tailler la part belle. Elles sont, malheureusement au moment opportun, limitées par le manque du personnel masculin pour passer à l’épreuve du moment. Alors face à une telle situation, l’Amenokal voulait passer outre : intégrer les éléments de son aile de renfort caché entre les collines de l’Adrar.
Les maitres des lieux ne sont pas enchantés par cette option grotesque aux yeux du monde et l’Amenokal se met aux abois en refusant l’accès de la ville à d’autres éléments de certains groupes armés qui sont éligibles au processus car ils ne reconnaissent pas être de la CMA. La dernière, la politique de l’Autriche a montré ses limites. On se souvient qu’en mai 2014, l’armée malienne a été chassée de Kidal par on ne sait plus qui. Si la CMA n’a pas de combattants plus aguerris et en nombre élevé pour former le Moc et être dans le processus du DDR, alors qui a combattu l’armée malienne à Kidal à cette époque ?
Tout le monde est libre de penser en sa manière pour se trouver une réponse. Les esprits avertis l’ont déjà trouvée. Sous cet angle, on voit clairement la division du pays est en marche progressive. Les acteurs de cette scission attendent le moment opportun pour valider l’affaire à travers une loi ou un décret.
B. M.
Si la CMA n’a pas de combattants plus aguerris et en nombre élevé, alors qui a combattu l’armée malienne à Kidal ? Tout le monde est livre de penser à sa manière pour se trouver une réponse et cette réponse n’est autre chose que les forces militaires étrangers donc réveillons-nous à bon entendeur salut qu’Allah veille sur le Mali ainsi que les maliens(es) car il est le seul maître des cieux qu’il nous assiste en nous accordant sa grâce pour que nous ayons tous une bonne fin dans ce bas monde Amiiiiiiiine et qu’il en soit ainsi yarabi
« Kidal est le nœud gordien qu’il faut trancher » avait asséné, le 10 novembre 2013, sur RFI, cheikh Oumar Diarrah. La formule illustre l’étroitesse de la ligne de crête que doit emprunter le Mali nouveau : l’homme qui l’a prononcée est ministre de la Réconciliation. »
Le régime d’exception injuste que Serval a réservé à Kidal depuis le début 2013 est le déclencheur de l’actuelle guerre dite « guerre de 6 heures de Kidal ». Je cite, dans les développements qui suivent, Francis Simonis (historien, spécialiste de l’Afrique occidentale et du Mali qui enseigne à l’Institut des Mondes Africains, basé à Aix-en-Provence, France), dans des articles de presse française intitulé « Paris dans le piège de Kidal »:
– « Pourquoi Serval a concédé de facto aux combattants prétendument laïques du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) le contrôle d’une cité « rebelle » dont les avaient chassés leurs ex-alliés islamistes d’Ansar-Eddine en Janvier 2012? Pour prévenir les affrontements qu’aurait déclenchés le retour brutal d’une armée malienne “sudiste” honnie par les rebelles touaregs ; c’est la raison humaniste et protectrice des « Hommes Bleus Sahariens » avancée par Serval pour éluder les bonnes questions. »;
– « Sans nul doute, la vraie raison occultée par Serval, c’est le souci de s’assurer le concours des séparatistes touaregs, utilisés mercenaires-guides et pisteurs sahariens « es qualité » pour arracher les otages français aux griffes d’AQMI et de ses satellites. Mais l’heureux dénouement du calvaire des kidnappés d’Arlit (Niger) ne doit rien au MNLA, lequel n’a pas tenu ses promesses faites à Serval de sécuriser la ville de Kidal, perméabilisée aux terroristes par la seule présence des mercenaires touaregs qui ne sauraient être que des bandits armés, des brigands sahariens aux « gènes vandales génétiquement non modifiables » qui vendraient leur âme au diable. »;
– « Il ne fait plus aucun doute aujourd’hui que Serval a cru pouvoir s’appuyer sur le MNLA pour conduire le combat contre AQMI et récupérer les otages français du Sahel. La marionnette, malheureusement, a filé entre les doigts de ses protecteurs, et en janvier 2012 elle s’est lancée à l’offensive contre l’armée malienne avec l’aide des islamistes. »;
– « Quelques mois plus tard, le MNLA était taillé en pièce par ses alliés de la veille et disparaissait de la scène malienne. Il devait y revenir en janvier 2013 à la faveur de l’opération Serval. La France interdisait alors à l’armée tchadienne de désarmer ses protégés, et à l’armée malienne de reprendre pied à Kidal. »;
– « En mars 2013, Christian Royer, l’ambassadeur en poste qui faisait l’unanimité au Mali était rappelé à Paris sans ménagement pour être remplacé par Gilles Huberson, un spécialiste des prises d’otages issu de Saint-Cyr dont Moussa Ag Acharatoumane, l’un des principaux dirigeants du MNLA devait affirmer sans être démenti dans les colonnes du Monde du 14 novembre 2013 qu’il était depuis septembre 2012 « l’émissaire secret du Quai d’Orsay », auprès de son mouvement… »;
– « Paris devait par la suite comprendre que ses encombrants alliés étaient incapables de lui apporter le moindre soutien, l’enlèvement puis l’assassinat à Kidal le deux novembre 2013 de deux reporter de RFI qui sortaient de chez un cadre du MNLA mettant finalement en lumière l’incapacité des rebelles touareg à sécuriser la ville. »;
– « Le tropisme “touarégophile” de l’élite de l’espionnage à la française, fascinée par les vertus guerrières des “hommes bleus”, vient de loin. “Affaire de génération, admet un ancien officier de la “Piscine”. Nombre de gradés aujourd’hui aux commandes ont côtoyé les chefs des rébellions des années 1990, au Niger comme au Mali. Et plus d’un en a gardé une forme de nostalgie coloniale. En ce temps-là, nous jugions à tort ou à raison nos interlocuteurs représentatifs et leur cause noble et légitime.”;
– « Peut-on à la fois prôner la restauration de l’intégrité territoriale du Mali et entraver le déploiement vers le nord de l’armée nationale, si embryonnaire soit-elle ? A ce jeu-là, la France court le risque de se voir coincée entre le marteau et l’enclume… A Bamako, on lui reproche sa complaisance envers les “enturbannés”, surnom peu flatteur des Touareg, et leurs chimères indépendantistes. »;
– « Tout porte à croire que Ghislaine Dupont et Claude Verlon doivent leur mort atroce – vécue comme une honte ineffaçable au sein de la communauté touareg – à un enlèvement crapuleux perpétré par des “sous-traitants” mafieux MNLA désireux de monnayer leur butin humain et qui aurait mal tourné. Ont-ils aussi, comme le soutient un praticien chevronné de la galaxie djihadiste, payé de leur vie les “erreurs de gestion de la France à Kidal;
– « Deux certitudes. D’abord, le statu quo, autre nom du pourrissement, y serait l’allié le plus sûr du terrorisme. Ensuite, qu’on le veuille ou non, Paris aura du mal à se délester de ce fardeau. “C’est à la France, décrètent en chœur trois chefs touareg, par ailleurs rivaux, qu’incombe la responsabilité d’imposer un règlement. Elle en a le pouvoir.” Le devoir, sans doute. Le pouvoir, pas sûr. “Kidal est le nœud gordien qu’il faut trancher”, a asséné, le 10 novembre 2013, sur RFI, cheikh Oumar Diarrah. La formule illustre l’étroitesse de la ligne de crête que doit emprunter le Mali nouveau : l’homme qui l’a prononcée est ministre de la Réconciliation. »
En conclusion il faut dire, en cette fin d’année 2018, que Kidal, c’est :
1) la capitale du massif des Ifoghas;
2) une bourgade saharienne constituée de maisons ternes occupant un oued de sable grossier et de rocaille ;
3) un site malfamé, piège et berceau de l’irrédentisme ethno-identitaire touareg Ifoghas, selon l’histoire récente du 21ième siècle ;
4) l’épicentre de la crise du Nord du Mali;
5) un foyer de tensions chroniquées ; la mère de toutes les impasses ;
6) le laboratoire de tous les périls qui obscurcissent l’horizon de cette zone depuis 50 ans.
Cette scission est déjà de fait, il ne reste plus qu’à valider l’affaire à travers une loi ou un décret. Mais avant, les autorités ont l’obligation d’organiser un référendum constitutionnel. Il y aura l’Etat du Mali et l’Etat de l’Azawad. Bravo à IBK
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