Le nord du Mali est depuis 1990 une zone d’instabilité avec des rebellions armées successives. A la chute d’ATT, le trafic de la drogue a pris des proportions grandissantes : l’ampleur de l’insécurité au nord de notre pays fait ressortir une triste vérité patente : le trafic de drogue dont les ramifications se retrouvent dans les plus hautes sphères de l’Etat et des administrations militaires.
La tentation de l’argent facile a poussé l’Etat malien à confier son service de renseignement au nord du Mali aux principaux animateurs de ce trafic de la drogue. Dès lors on comprend aisément la création de groupuscules armés rebelles pour contrôler ses trajets à travers les régions de Kidal, Gao et Tombouctou.
Comment mettre fin à ce trafic dans le Sahara ?
La résolution 2.100 de l’ONU permis l’intervention des casques bleus au Mali (MINUSMA). La Mission des Nation Unies au Mali est un contingent composés de militaires de plusieurs déployés chez nous. L’ONU a voté un budget d’environ 3.300 milliards de francs CFA pour une durée de dix ans pour ces casques bleus qui toucheraient par jour 165.000 FCFA. Qui est fou ?
Lorsque la MINUSMA a failli à ses prérogatives, lorsque la communauté internationale est décriée par la population malienne et enfin lorsque l’ONU prône le maintien de l’intégrité territoriale du Mali, les Nations unies doivent procéder à des changements de stratégies : implanter la base militaire de l’ONU sur le territoire de l’Azawad. Une fois, les casques stationnés sur le territoire de l’Azawad, il n’y aura plus de plus de terroristes de narcotrafiquants. La paix reviendra au Mali et le Sahara sera un havre de paix.
Les Etats-Unis demeurent, certes, l’hyperpuissance sur l’échiquier mondial, en proposant un modèle global utilisant à la fois la puissance militaire, mais également la maitrise des nouveaux instruments de pouvoir tels la technologie, la communication, les informations, le commerce ou la finance.
Le Mali est devenu un champ de bataille chaotique ou rebelle, salafistes de tout poil, troupes régulières et putschistes s’entretuent. Les civils fuyaient par centaines de milliers dans les pays voisins. Seuls les Dogons, fidèles à leurs traditions, étaient en-dehors du conflit. Au fil des siècles, leur communauté avait toujours été autonome et pour le rester, ils se muraient dans la neutralité.
La chienlit s’était aggravée le 22 mars 2012, lorsque quelques militaires renversèrent le président malien, prétextant sa mollesse face aux rebelles et sa collusion financière avec AQMI. A partir de ce jour, le Mali n’avait plus d’armée. Profitant de cela, les indépendantistes du MNLA, aidés par plusieurs groupes islamistes, prirent le contrôle de tout le nord du pays, en particulier les villes de Kidal, Gao et Tombouctou. Mais l’alliance opportuniste avec les salafistes ne pouvait plus durer. Ançar Dine (200 hommes en tout) se tourna le 04 avril 2012 contre ses anciens alliés et les chassa de ces villes manu militari.
Les rebelles Touaregs perdirent en quelques semaines toutes les villes qu’ils avaient conquises. La charia fut instaurée. Les bars-dancings furent saccagés, les femmes obligées de porter le niqab intégral noir, les couples illégitimes lapidés, les mains des voleurs coupées. La «talibanisation» du nord commençait. Iyad Ag Ghali maitre des villes du nord et les autres groupes salafistes se retrouvèrent à Tombouctou. Le triomphe de l’islam rigoriste, prôné par les wahhabites saoudiens et les Talibans, était total et ce n’était ni l’armée régulière en déroute ni les putschistes qui allaient les en déloger.
Sous la pression de la communauté internationale, ces derniers cédèrent le pouvoir aux autorités civiles le 07 avril 2012. Le lendemain, le président renversé ATT démissionnait. Onze jours plus tard, un astrophysicien malien, de renommée internationale mais novice en politique, accepta le poste de premier ministre. Dès le départ son gouvernement est contesté.
Le 05 avril 2012, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) enlève sept (07) diplomates algériens en poste à Gao. Ainsi la situation du nord du Mali se compliquait chaque jour avec des tournures inquiétantes. Tous les observateurs en étaient conscients, y compris les dirigeants des pays de la CEDEAO qui décidèrent d’envoyer des troupes (3.300 hommes) pour rétablir l’ordre.
Mi-mai, la tension entre Ançar Dine et le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) s’intensifia du fait de la colère du peuple face aux restrictions imposées par la charia. Interdiction de jouer au football, d’écouter de la musique, de regarder la télévision, de surfer sur le web etc. Les monuments historiques vandalisés.
Face à la perspective d’une défaite totale, le MNLA abandonna l’idée d’un Etat laïque et passa un accord avec Ançar Dine, visant à instaurer un Etat islamique dans l’Azawad. Mieux valait un Etat indépendant islamique que pas d’Etat du tout. Incapables d’établir l’ordre, les pays de l’Afrique de l’Ouest sollicitèrent un soutien logistique de la France et des Etats-Unis.
En réponse, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) brandit la menace de l’exécution des otages. Durant ce temps, Ançar Dine, aidé par les Algériens du MUJAO, expulsa les combattants du MNLA des dernières villes qu’ils occupaient. Les Touaregs avaient définitivement perdu la guerre. La totalité de l’Azawad était aux mains des salafistes. La charia, présente dans tout le Nord commençait à s’étendre au Sud. Des groupes wahhabites se rassemblèrent un peu partout dans le pays dans l’idée de fonder un califat transnational.
Devant cette menace de contagion dans les pays voisins, l’ONU décide de voter une résolution sanctionnant les extrémistes religieux. Tous les ingrédients étaient réunis pour que le Mali devienne un nouvel Afghanistan.
Amy SANOGO
Ibk Traitre lache
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