Militaire à la retraite, notre interlocuteur, qui a fait un moment partie de ceux qui étaient chargés de la sécurité du président Modibo Kéita, nous fait part de son expérience du conflit et de sa vision des faits. Il pense que les rebelles doivent être combattus. Mais…rn
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La rébellion dans le Septentrion malien est sur toutes les lèvres, elle ne laisse personne indifférent. C’est l’occasion pour cet ancien militaire, qui a défendu les couleurs nationales au nord en 1973-1974 de nous livrer ses impressions sur le problème tout en parlant de son expérience. D’abord, il tire le chapeau à l’ancien président Alpha Oumar Konaré. « De Modibo Kéita à ATT, aucun président n’a pu résoudre l’épineux problème du Nord. Mais, le président Konaré a réussi à calmer la situation pendant un bon moment », reconnaît-il.
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S’agissant de son expérience de 1974, il évoque surtout les difficultés auxquelles ses compagnons et lui ont fait face. « En 1974, nous avons été mandatés à Tinka, non loin de Tessalit pour une durée de 6 mois. Nous étions environ 600 personnes. L’expérience a été difficile à cause de notre méconnaissance du terrain et souvent à cause des problèmes d’approvisionnement en vivres auxquels nous faisions face », se souvient-il.
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Le résultat est que « des camarades, dont des officiers, sont morts soit perdus dans le désert ou même à cause de la soif ». Cependant, il pense que la situation d’alors est différente de celle de maintenant, qui semble « plus complexe ».
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C’est pourquoi, tout en admettant que ces « quelques rebelles », qui prennent « en otage toute la nation », doivent être combattus avec la dernière rigueur, il appelle à la vigilance et à la prudence des autorités dans la gestion de ce dossier.
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Comme le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibril Bassolé, émissaire du président Compaoré au chef de l’Etat, notre interlocuteur est convaincu que « l’option militaire n’est pas la bonne ». Il se félicite d’ailleurs de la politique des négociations prônée jusqu’à présent par les autorités nationales même s’il ne veut pas épiloguer sur la pertinence des différents accords, dont celui d’Alger.
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« L’offensive militaire n’est pas la solution à ce problème récurrent. Les rebelles connaissent non seulement le terrain mieux que nous, comme l’atteste l’usage des mines, mais il est très difficile pour des personnes étrangères à la localité de s’y adapter. Souvent, même enturbanné, on ne peut rien voir à cause du vent qui soulève du sable ».
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Dans de telles conditions, « il est quasiment impossible de traquer les adversaires. Donc, la situation géographique et les conditions locales ne nous sont pas favorables ». Au-delà, le septuagénaire a souligné qu’« en cas de guerre, il y aura beaucoup de victimes innocentes étant donné qu’il est souvent difficile d’identifier les rebelles des autres citoyens » sans « oublier le fait que la guerre peut nous réserver des issues inattendues ».
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Ogopémo Ouologuem
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(stagiaire) – 21 septembre 2007
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