“Non” massif des Gaois à l’établissement d’une zone de sécurité temporaire: Au moins trois manifestants tués, hier, “Aucune force de la Minusma n’a tiré sur les manifestants”, clame le Nº2 de la Minusma

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un vehicule de la minusma - déminage
Un vehicule de la minusma

Suite au raid aérien sur un de leurs véhicules par la Minusma, la semaine dernière aux alentours de Tabankort, le Mnla et ses alliés (Coordination des Mouvements de l’Azawad) avaient annoncé leur décision de mettre fin à leur coopération avec la force onusienne. Le Mnla et ses alliés avaient annoncé aussi que la condition sine qua non à la reprise de cette coopération est la présentation publique des excuses à leur endroit et aussi le dédommagement des pertes causées par le raid aérien.

 Moins d’une semaine après cette prise de position radicale de la part du Mnla et ses alliés, les maliens apprennent avec stupéfaction la signature d’un accord “secret” entre ces rebelles et la mission onusienne, qui est pourtant censée faire preuve de neutralité, “son leitmotiv”. Dans les termes de cet accord, il est fait mention de “l’établissement d’une zone de sécurité temporaire” qui inclurait Tabankort, localité contrôlée par le Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa), groupe affilié au Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (Gatia) et opposé au Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla).

Selon les termes de cet accord “secret” entre la Minusma et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma), les groupes armés présents dans cette zone de sécurité temporaire doivent être désarmés par la Minusma, bon gré mal gré. Après la signature de cet accord, qui a tout l’air d’un deal entre la mission onusienne et la Coordination des Mouvements de l’Azawad, le Mnla l’a rendu public sur les réseaux sociaux en y apposant son drapeau. Il n’en fallait pas plus pour que la Minusma crie à la tromperie et dénonce une manipulation.

C’est dans ce sens qu’elle a rendu public un communiqué de presse en guise de “mise au point” et dans lequel elle signale que “le document a fait l’objet de graves retouches, contraire à toute éthique”.

Si la Minusma a denoncé dans son communiqué de presse une manipulation à des fins de propagande politique dont elle est victime aujourd’hui, elle n’a cependant pas nié le fait qu’elle ait convenu et signé cet accord avec le Mnla, sans le consentement du Gouvernement malien, encore moins des autres parties belligérantes. D’ailleurs, cette réaction de la Minusma a amené un des dirigeants des rebelles à qualifier les responsables de la Minusma de “peureux”.

Quoi qu’il soit, face à cettte prise de position inégalitaire de la Minusma, la réaction des populations de Gao ne s’est pas fait attendre. Avant-hier, lundi 26 janvier, les populations, tous genres confondus, sont sorties pour marcher et dire haut et fort qu’elles ne sont pas d’accord avec cette décision de la Minusma de créer une zone de sécurité temporaire. Pour les populations de Gao, cette décision n’est qu’une façon inavouée de désarmer le Gatia au profit du Mnla.

Encore hier, mardi 27 janvier, les manifestants plus nombreux qu’à la veille, ont envahi le camp de la Minusma pour manifester leur désaccord à propos de la décision de créer une zone de sécurité temporaire et suurtout de désarmer les groupes qui ont présentement Tabankort sous leur contrôle. Malheureusement, au cours du maintien d’ordre pour disperser les populations qui exigent le départ de la Minusma de Gao, des civils ont été tués.

Selon des témoins, 7 personnes ont été tuées hier. Un responsable de l’hôpital de Gao a déclaré à l’Afp qu’“ici à la morgue de Gao, nous avons au moins trois manifestants morts, dont certains par balle”. Même son de cloche de la part d’un responsable du Ministère de la Sécurité qui confirme “la mort d’au moins trois civils qui étaient parmi les manifestatnts”.

  1. Arnaud Akodjénou, le muméro 2 de l’Onu au Mali, soutient que “nos policiers ont été assiégés ce matin (mardi : Ndlr) par des manifestants, mais je peux vous dire qu’aucune force de la Minusma n’a tiré sur les manifestants. Aucun, absolument aucun ordre n’a été donné de faire usage d’armes. Je suis formel”. Quoi qu’il en soi, il y a eu des morts par balles parmi les manifestants. Qui donc a tiré ? Les enquêtes nous le diront.

Rassemblés par Mamadou GABA

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