NIAMEY (AFP) – vendredi 10 août 2007 – 16h38 – Au moins deux civils ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi lorsque une roquette a frappé leur maison au cours d”une attaque contre un dépôt de carburant dans les environs d”Agadez (nord du Niger), selon des habitants de la région et l”état-major de l”armée nigérienne.
Selon un communiqué de l”état-major de l”armée, "dans la nuit de jeudi à vendredi deux attaques conduites par le MNJ ont été fermement repoussées par les forces de défense et de sécurité. La première, intervenue à 20h30 (19H30 GMT) sur le site de la Sonichar (Société nigérienne de Charbon) de Tchirozerine (environs d”Agadez) a occasionné une interruption temporaire de la fourniture d”électricité consécutive aux dégâts causés sur une des turbines de production".
Cette attaque n”a fait aucune victime, a ajouté le communiqué.
Cependant, selon l”état-major et les habitants, une deuxième attaque sur Agadez a fait deux tués dans la population.
"La deuxième attaque, conduite aux alentours de minuit (23h00 GMT) sur le dépôt de la Sonidep ((Société nigérienne de dépôts pétroliers) à Agadez a occasionné deux pertes en vies humaines parmi la population civile du fait des combats", a poursuivi le communiqué qui a précisé qu”une cuve de stockage de carburant "avait été atteinte sans gravité".
"Deux civils ont été tués lorsque une roquette a touché leur maison. Le tir venait du nord de la ville et il semble qu”il visait le dépôt de pétrole de la Sonidep", a confirmé pour sa part un habitant d”Agadez.
La Sonidep a le monopole de la distribution des produits pétroliers au Niger.
Tchirozerine abrite une centrale électrique alimentant Agadez ainsi que l”usine d”uranium du groupe français Areva à Arlit.
"Ces actions d”éclats du MNJ n”entameront en rien la ferme détermination de nos vaillantes forces à défendre les intérêts du pays en combattant en tout moment et en tout lieux les auteurs d”atteintes à la sécurité (du territoire)", a affirmé le communiqué de l”état-major.
Selon une radio locale les deux centrales de production d”uranium d”Arlit sont privées d”électricité.
Et selon des habitants à Agadez et plusieurs radios locales, des dizaines de jeunes sont descendus dans les rues de la ville, de façon spontanée pour protester contres ces attaques à répétition et pour réclamer un cessez-le-feu immédiat entre les rebelles et le gouvernement.
Début juillet, Tchirozerine avait été la cible d”une attaque, qui n”avait causé aucun dégât, a noté l”AFP.
Les attaques dans la région d”Agadez, qui ont commencé en février, ont toutes été menées par un groupe targui rebelle, le Mouvement nigérien pour la justice (MNJ).
Le MNJ, essentiellement composé de jeunes Touareg, réclame une meilleure application des accords de paix, notamment les clauses socio-économiques, qui avaient mis fin à la révolte des Touareg en 1995
L”émergence de cette révolte est particulièrement préoccupante pour le président nigérien, Mamadou Tandja car elle se manifeste dans une région qui abrite des mines d”uranium, une ressource cruciale pour l”économie du pays.
Niamey s”est engagé la semaine dernière dans un bras de fer avec Areva, laquelle, jusqu”à cette semaine avait le monopole de l”exploitation de l”uranium au Niger. Le gouvernement nigérien avait accusé la société française d”apporter son soutien aux rebelles Touareg et, en juillet, a expulsé son directeur général sur place, Dominique Pin.
AFP
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