‘’N’GUNU N’GUNU KAN ‘’ de Soussaba Cissé: La crise malienne à travers le 7ème art.

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Souleymane Touré, alias ‘’Soul’’, 26 ans est l’acteur principal du long métrage de la fille du célébrissime  cinéaste malien, Souleymane Cissé. Le samedi 16 février, le film dont les personnages sont entièrement jeunes, a tenu le public en halène, près de deux heures durant. Soul, animateur de son Etat, originaire du nord y est tabassé et laissé pour mort par les Djihadistes. Il s’en sort et regagne Bamako où son quotidien lui permet de passer en revue les étapes de la crise. Alou Diawara a regardé le film. Il raconte

Tel père  fille allais-je dire, tant ‘’ ’N’GUNU N’GUNU KAN, les rumeurs ou les on-dit de Soussaba Cissé retrace fidèlement les principaux fait de la longue crise au Mali.

A cœur du film, Soul, animateur de radio à Tombouctou. Il est battu et laissé pour mort par les djihadistes qui ont occupé pendant plusieurs mois le nord. Ils lui reprochaient d’avoir motivé les jeunes à résister à leur vision très stricte de l’islam.

Une fois à Bamako, soul est hébergé par un ami. L’humiliation et le traumatisme vécus au nord le hantent. A peine parvient-il à parler pendant des semaines. Son ami essaie de les lui faire oublier, mais peine perdue : autour du plat pendant que les autres convives se servent, Soul médite. Et puis le hic, c’est qu’au marché, dans les boites de nuit, dans les ‘’grin’’, même dans la brousse, on ne parle que de la situation au nord, occupé les narco-djihadistes. Soul ne veut plus en entendre un mot et s’isole progressivement.

Pendant ce temps, les dizaines de personnages, chacun à travers son rôle évoque le coup d’état, la médiation de la CEDEAO, la capacité militaire de celle-ci à aider le Mali, les querelles politiques et politiciennes etc. Pour les uns, le coup d’état a été salutaire, pour les autres ça a été du pire gâchis. A propos de CEDEAO, un personne lance ceci en public : ‘’la CEDEAO, c’est un CD, le lecteur c’est Alassane Dramane Ouatta et Blaise Compaoré, la télécommande c’est la France.’’ ‘’Alassane Ouattara vient de dire à la télé que la CEDEAO n’est pas une machine de guerre’’ réplique un autre qui arrive ne courant. On rappelle que le filme est tourné en septembre.

Retournons à nos moutons. Soul rencontre d’autres amis et tente de s’insérer. Il abandonne sa famille d’accueil et vit au gré de nouvelles rencontres dans les espaces publics surtout. Cette ère de liberté le fait basculer  dans l’alcoolisme et sa vie se détériore.

Il s’enivre à n’en plus finir. Un jour, plutôt une nuit, il est prit par une patrouille en état d’ébriété. Pendant qu’il est conduit au commissariat, il accable les policiers d’insulte de toutes sortes. Mais il n’a pas oublié de chanter l’hymne national ‘’A ton appel Mali, pour ta prospérité………nous sommes.’’ Il est coupé net par un agent qui ne lui laissera pas dire le reste (résolus de mourir pour l’Afrique et pour toi Mali). La preuve que certains porteurs d’uniforme ne sont pas prêts à mourir pour le pays ? Soul passe la nuit à la police avant que son ami vienne le récupérer le matin.

L’épilogue, c’est que fort de toute ses expériences vécue à Bamako, Soul décide d’aller à l’assaut du nord pour le libérer des forces d’occupations. Cette décision remporte l’adhésion de tous les personnages qui le suivront.

L’humour était au rendez-vous tout au long du film.

Alou Diawara

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