Négocier ou combattre : Quelle résolution pour une sortie de l’impasse ?

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L’évolution de la situation sécuritaire et les éclaircis du temps confirment la thèse dite de Tiébilé Dramé qui stipulait une négociation avec les jihadistes. Ces propos du Président du parti du bélier blanc furent assimilés à tout sauf une réelle et sincère vision d’un patriote démocrate convaincu qui n’était animé que par le feu de l’amour pour sa patrie, le Mali.

Déclenché à la faveur d’un horrible et bête coup d’Etat, les attaques terroristes perpétrées par les mouvements djihadistes tels qu’AQMI, MUJAO, ANCARDINE sous une effervescente et déréglée rébellion séparatiste d’un MNLA déboussolé et malhonnête, continuent de donner du fil à retordre aux autorités maliennes qui ont du mal à asseoir la paix.

Nonobstant  une certaine connexion entre les différents groupes djihadistes qui sévissent dans la partie septentrionale de notre pays, seul le dernier groupe cité est national. Une sincère reconversion des acteurs de celui-ci peut renverser les tendances de la spirale des violences extrémistes et aveugles.

Des avisés de la négociation et de la médiation sociale à l’image de Tiébilé avait en son temps suggéré l’implication des entraineurs de Ançardine d’Iyad Ag Ghaly dans le processus de paix. Une thèse que les autorités de Bamako avaient réfutée pour des raisons dont on ignore les réelles motivations mais tout de mêmes teintées d’orgueil.

L’Etat malien a enclenché avec l’accompagnement de la communauté internationale une dynamique de paix et de réconciliation avec un dialogue dit inclusif sous la houlette de l’Algérie voisine qui est une arrière base des djihadistes non moins algériens. Ce qui aboutira à l’accord pour la paix et la réconciliation nationale.

Un accord qui a du mal à se réaliser vu l’insécurité grandissante et les sporadiques attaques perpétrées au jour le jour autant au nord qu’au centre du pays. Ainsi le pays vit dans une instabilité au-delà de l’imaginaire des maliens. Puisque la paix a du mal à s’installer pour le bonheur et la quiétude des maliens, toutes les initiatives sont les bienvenues pour arriver à cette finalité.

Si un garçon manqué est une fille réussie, il revient aux autorités du Mali avec la communauté internationale de changer de fusil d’épaule pour  gagner la paix tant lorgnée et jamais acquise par les méthodes employées qui s’avèrent vétustes et non adaptées à la réalité malienne. Il ressort que la situation sécuritaire va decrescendo avec les recettes du jour.

Si une effective application de l’accord pour la paix et la réconciliation était faite le régime actuel aurait pu à l’amiable résoudre le problème de stabilité sociale et sécuritaire partout au Mali. Mais une frange des protagonistes de la paix n’ayant pas été  associée  au processus de paix, devient aujourd’hui l’épine à enlever des pieds des autorités maliennes.

Cette partie ignorée dans la gestion du processus de paix se fait aujourd’hui entendre par une autre voix qu’humaine et ordinaire : le crépitement des armes et les prises d’otages. Ne serait-il pas décisif d’alléger cette situation d’insécurité que les maliens ne supportent plus en emmenant ces djihadistes qui ne prêchent pas la scission du pays à la table de négociations? Un traitement conséquent peut être réservé aux djihadistes maliens  sincèrement repentis.

Aussi et surtout les enfants djihadistes maliens enrôlés de force par leurs ainés  doivent être repérés, approchés et engagés dans la règle du jeu afin qu’ils participent avec toutes les précautions judiciaires au processus de DDR (Démobilisation, Désarmement et Réinsertion). Le cas des djihadistes Maliens repentis  et épris de paix doit être examiné avec une attention toute particulière.

Pour la paix, la sécurité et la stabilité au Mali, aucun sacrifice ne sera vain. Seulement, les pourparlers inclusifs inter-Maliens se feront maintenant à travers le dialogue intra et inter communautaire qu’il faut organiser en y intégrant les différents acteurs.

Sans intention aucune de cautionner le radicalisme religieux  ou l’intégrisme idéologique, il est de la responsabilité de l’Etat de sauver et d’emmener les enfants égarés de la République à plus de vision claire et optimale afin qu’ils sachent mettre au-dessus de tout, les intérêts supérieurs de la nation.

Ainsi quel que soit le nombre de ces djihadistes maliens qui auront accepté le repentir sincère et qui  cesseront d’être des terroristes, il est nécessaire, pour la paix, la sécurité et la stabilité au Mali de les réinsérer dans la République en prenant des précautions idoines.

Un analyste de la scène politico sécuritaire énumérait ces acteurs qui sont ceux du gouvernement avec tous les ministères inclus dans ce processus, de l’institution du haut représentant du Président de la République aux pourparlers inclusifs inter-Maliens, ceux des entités telles que la commission vérité- justice et réconciliation et les forces vives de la nation dont ceux des partis politiques et de la société civile qui ont chacun un rôle indispensable à jouer pour la normalisation du pays.

Ces derniers pourront être des sages dans les différentes régions du Mali, en particulier ceux des régions du nord  incluant des religieux et des chefs traditionnels. Ils auront la lourde et sensible responsabilité de disséquer d’abord les djihadistes de conviction et ceux engagés par obligation pour ensuite dégager les voies et moyens de leur conversion dans la logique nationaliste laïque de l’Etat malien.

Leur réinsertion dans la République nécessite des précautions incluant une analyse au préalable de leurs cas afin d’éviter leur marginalisation et une stigmatisation, contournant ainsi d’éventuels cycles de violence et d’insécurité.

Pour la première catégorie de djihadistes c’est-à-dire ceux engagés dans le djihad par conviction, ils peuvent être intégrés à travers la DDR à l’issue des concertations nationales qui vont enfin être enclenchées après plusieurs sollicitations de l’opposition républicaine et démocratique auprès du gouvernement pour ce faire.

Alors quand l’accord sera définitivement signé un système de surveillance juridique personnalisé pourra être mis sur pied pendant des années si nécessaires. Sur ces cas, le Ministère des Affaires Religieuses et du Culte travaillera en liaison avec la commission vérité-justice et réconciliation et l’institution du haut représentant du Président de la République aux pourparlers inclusifs inter-maliens et la justice.

Aucun sacrifice ne sera de trop si cela est une alternative à la paix tant chérie.

Pour la deuxième catégorie engagement par obligation, la solution précédente s’applique aussi mais pour des enfants et des femmes, nous devons, en plus, faire intervenir les experts du Ministère de la Promotion de la Femme et de l’Enfant pour définir avec la justice la durée de la période adéquate de surveillance.

Tout ceci n’empêche pas de s’occuper de la population en assurant ses besoins et en la protégeant, en plus, des agissements des djihadistes, tels que l’appât du gain facile  et l’enrôlement des enfants et des femmes ou l’utilisation des femmes à d’autres fins.

Aussi, les autorités doivent-elles s’atteler à un dialogue franc et sincère à travers les recommandations issues des concertations nationales pour mettre la paix dans les cœurs  par des aveux de dévotions sincères des ex-djihadistes. Puisqu’en principe, tout acte avoué, à travers la repentance, avec une intention réelle peut être pardonné (on dit souvent que toute faute avouée est à moitié pardonnée) et cela facilitera la réconciliation avec la communauté.

Il importe à tous d’œuvrer pour la laïcité républicaine, les lois et la justice dans un Mali, un et indivisible, sans fédération, n’excluant pas ses filles et ses fils non terroristes, ses enfants enrôlés de force par les djihadistes et les djihadistes Maliens repentis sincèrement en prenant toutes les précautions idoines en liaison avec la justice.

Lorsqu’un enfant s’égare, il faut l’approcher et l’intégrer à la famille sans laisser celle-ci se fissurer pour de bon.

Badara ALOU

 

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3 COMMENTAIRES

  1. On ne négociera point avec des terroristes comme l’avait promis le Chef de l’Etat.

  2. Tiébilé Dramé était le chef de la déléguation du Mali qui à négocié l’ accord de Ouaga.Les parties audit accord avaient décidé d’exclure du champ des discussions les groupes jihadistes.Les éléments dAnçardine qui voulaient de la négociation ont renoncé à leurs exigenges d’ordre islamiste et ont crée le HCUA pour marquer leur bonne foi.Les accords issus du processus d’ALGER ont pour socle OUAGA qui à fixé les principes de base et indiqué les thèmes à traiter.Pourquoi aujourdhui monsieur Dramé devient le défenseur de ce que lui-même avait refusé.
    Agissons pour le bien de notre pays et arretons ces petits calculs politiciens

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