«Sans nous, il n’y aura pas de paix au Nord du Mali, il n’y aura pas d’élection. C’est le message que nous avons livré à la médiation internationale. Je pense que ce message a été entendu et compris». Ainsi s’exprimait Me Harouna Toureh, porte-parole des FPR en milieu de semaine dernière. Etait-il trop optimiste? Suite de notre chronique des discussions de Ouagadougou, que l’on peut nommer «de tous les dangers».
Avec le départ de l’émissaire de Dioncounda Traoré, Tiébilé Dramé, pour Bamako le 10 juin, afin de soumettre le projet d’accord intermédiaire pour la tenue de la présidentielle à Kidal rédigé par la médiation à nos autorités, les choses vraiment sérieuses commençaient. En effet, il sera suivi dès le surlendemain par Djibril Bassolé et les représentants de l’ONU, de l’UA, de la CEDEAO et de l’UE dans la Commission de médiation, qui s’envoleront le 12 juin vers Bamako pour «échanger» avec les Maliens.
Manifestement, et malgré les dénégations antérieures du ministre des Affaires Etrangères burkinabè, quelque chose bloquait, et ce n’était pas qu’un petit grain de sable dans un rouage. En témoignent les six heures de réunion marathon à Bamako, qui ont contraint les médiateurs à y passer la nuit de mercredi à jeudi. Le texte proposé ne prenant pas suffisamment en compte les préoccupations du Mali, force amendements ont été discutés. Au titre des points abordés, le retour «graduel» de l’armée malienne à Kidal; sa «mise sous tutelle» de la MISMA – MINUSMA en 8ème région; la «suspension» des poursuites et autres mandats d’arrêt contre la grande majorité des leaders du HCUA – MNLA et l’inclusion des autres «groupes armés non terroristes» des 3 régions du Nord du Mali, FPR et MAA en l’occurrence, dans la formulation de l’accord et sa signature éventuelle.
Rappelons que Tiébilé Dramé justifiait la présence, à l’invitation du Mali, des FPR et du MAA à Ouagadougou pour un souci de «justice et d’équité», relativement à la participation de la majorité des populations sédentaires et nomades du Nord du Mali au processus en cours et à la prise en compte des droits des victimes de l’occupation. Principes qui seront formulés d’une manière moins diplomatique par Younoussa Touré de Ganda Koy, devant la presse malienne le mardi 12 juin en début d’après-midi. «Nous pensons que notre message a été compris, entendu. Mais nous n’avons pas le sentiment qu’on veut travailler dans ce sens. Ces documents, nous aurions dû les recevoir de façon officielle, ce qui n’a pas été fait, si l’on souhaitait que nous les amendions avant de les signer».
Il ajoutera «cela signifie qu’il se peut qu’il y ait anguille sous roche. C’est pourquoi nous mettons en garde: tout ce qui ne se fait pas avec vous peut se faire contre vous. Donc, si cela ne se fait pas avec nous, nous pouvons légitimement avoir le sentiment que cela risque de se faire contre nous». En conclusion, et il a été suivi en cela par tous les membres présents de la Coordination des Mouvements et Forces Patriotiques de Résistance (CMFPR), désignation que les FPR entendent établir officiellement les concernant, il martèlera «nous ne sommes pas impliqués comme nous l’aurions souhaité. Nous gardons donc notre position et ne nous sentirons pas du tout engagés par un document issu de discussions auxquelles nous n’aurons pas participé». Cela avait le mérite d’être très clair.
Entretemps, les débats et autres concertations continuaient, à Bamako comme à Ouaga. Le jeudi 13, nouvelle rencontre avec les leaders de la CMFPR, qui nous annoncent pour bientôt une Déclaration commune avec le MAA, vu le contexte qui semblait peu favorable à la prise en compte de leurs préoccupations dans le projet d’accord. Cela sera chose faite en fin d’après-midi, alors que Djibril Bassolé et sa délégation viennent de regagner Ouagadougou et que Tiébilé Dramé et la sienne s’apprêtent à faire de même. Petite confidence d’un membre du directoire de Ganda Koy: ils ont été «approchés» par certains leaders du HCUA – MNLA pour des échanges «informels». Chose qu’ils ont refusée, ne voulant discuter avec eux que dans un cadre de négociations formel, c’est-à-dire devant la Commission de médiation au grand complet.
Le vendredi 14 juin, les concertations se sont déplacées vers le ministère des Affaires Etrangères du Burkina Faso, le Président Compaoré étant en déplacement en Autriche. La CMFPR et le MAA étaient invités à un déjeuner de travail avec le ministre d’Etat Bassolé, les HCUA – MNLA ayant ouvert l’agenda des rencontres dès le jeudi soir. «Nous lui avons parlé franchement et l’avons même fait sursauter à plusieurs reprises, en lui disant que si nous n’étions pas entendus, nous pouvions, avec le MAA, empêcher la tenue de la présidentielle dans nos régions» nous confiera l’un des leaders de la CMFPR. Dans le même temps, une déclaration du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, faisait monter le taux d’optimisme chez ceux qui s’estimaient «laissés pour compte» dans les tractations. «Je reste confiant, même si on vient de très loin, avec une longue histoire de non reconnaissance des uns et des autres», disait-il.
Dans l’après-midi, rencontre de la presse malienne, comme de coutume depuis notre arrivée à Ouagadougou, avec Tiébilé Dramé, revenu de Bamako avec trois Officiers Supérieurs de l’armée, chargés de cogiter avec leurs homologues de la MINUSMA, sur le redéploiement de l’armée malienne à Kidal. Certainement un signe que les choses avançaient lentement, certes, mais dans la bonne direction. Sa profession de foi: «Nous sommes pour la paix, mais une paix qui défende les intérêts du Mali».
L’émissaire de Dioncounda Traoré a regretté le fait que, pour diverses raisons et des intérêts inavoués, le projet en discussion, amplement diffusé sur Internet, soit présenté comme l’accord définitif à signer et suscite une levée de boucliers contre lui au Mali. C’est malheureusement tout simplement la conséquence d’un déficit de communication, dont les principaux responsables sont à chercher dans les rangs de nos autorités, qui disposent pourtant d’une grande quantité de canaux pour expliquer à l’opinion publique ce qui se joue à Ouagadougou et quelles sont les règles du jeu. Un discours ou une déclaration solennelle du Président par intérim n’aurait pas été de trop pour faire taire les rumeurs et les proclamations martiales populistes de certains candidats à la magistrature suprême.
En tout cas, un optimiste mesuré régnait vendredi soir quant à une issue favorable des tractations, la grande inconnue restant le délai avant la signature du texte définitif. Un document que Tiébilé Dramé persiste à vouloir largement inclusif et prenant en compte les préoccupations de Bamako, de même que les dirigeants de la transition. A preuve, nous dira-t-il, les six longues heures «d’explication» de la position malienne à Bamako avec les membres de la Commission de médiation. Celle-ci s’est une nouvelle fois réunie en fin de journée vendredi pour évaluer l’état d’avancement des travaux et faire de nouvelles propositions de formulation.
Quant au Président Blaise Compaoré, il estimait le même jour face à la presse qu’il ne fallait plus, surtout en matière de désarmement et de redéploiement des forces armées maliennes, que «quelques reformulations» pour aboutir à un accord satisfaisant pour toutes «les parties». Un terme qui gagnerait lui aussi à être reformulé, tant beaucoup s’indignent de voir un Etat souverain cosigner un texte avec «une poignée de rebelles armés qui ont servi d’éclaireurs aux groupes terroristes islamistes étrangers, qui ont tué à Aguelhoc, détruit des infrastructures de développement et aidé à lapider, mutiler et violer des Maliennes et des Maliens», comme le dira un participant à la négociation.
Samedi matin, un médiateur affirmait «le gouvernement malien veut soustraire du texte la partie qui demande la non poursuite des rebelles touaregs et veut que le redéploiement de l’administration démarre dès la signature de l’accord, avec entrée de l’armée malienne à Kidal au plus tard dans les 15 jours suivant, avec un cantonnement immédiat des rebelles touaregs», ajoute-t-il, estimant le délai nécessaire pour le réaliser à plus ou moins un mois.
Dans le hall de l’hôtel Laïco, beaucoup de monde allait et venait dans l’après-midi du même samedi. Le représentant du SG de l’ONU la jouait relax, en bermuda, et certains négociateurs prenaient qui un thé qui un café en devisant tranquillement. C’était un break bienvenu pour tous, d’autant plus que, pour cause de match de football Burkina – Congo, les premiers responsables de la médiation étaient rivés à leur petit écran, où ils ont finalement vu leur équipe gagner par 1 à 0. Les leaders de la CMFPR et du MAA posaient devant la presse pour la postérité. Dans les coulisses, on se félicitait des nouvelles avancées enregistrées, en annonçant la cérémonie de signature de l’accord final pour ce lundi. Inch’Allah!
Ramata Diaouré depuis Ouagadougou
SI JAMAIS JUSTICE N,EST PAS FAITE LE PEUPLE SE RENDRA JUSTICE….ILS ONT TUER (MNLA) ,VIOLER DETRUIRE NOS HOPITAUX ETC…..ILS DOIVENT ETRE POURSSUIVIT…JE CROIS QU,ILS VONT LIRE CA…VOUS ETES TOUS CONNUS ,VOS FILS FILLES,NEVEUS ..ETC…ON ATTEND LA SIGNATURE ET VOUS ALLEZ PAYER CELA..IL Y A DES GENS QUI ONT PERDU LEUR PERE MERE,FILS NEVEUS ETC…VOUS PENSEZ QUE SEULEMENT SIGNER UN PAPIER LES VOTRES SERONT EN SECURITEES ?BANDE DE BON A RIEN TRAIRE. 👿 👿 👿 👿 👿 👿 ABBAS LE MNLA QUI A SALIT LE NOM DES TOUAREGS. 👿 👿
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