Négociations secrètes autour de l’accord d’Alger : Nouvelle capitulation des généraux

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Pour sortir de l’impasse de l’accord d’Alger, le régime du président ATT choisit de plonger dans le gouffre du pacifisme. Cédant aux pressions et chantages des insurgés de Tégharghar, après leur naufrage communicationnel, les généraux, tels des vaincus à la signature d’une armistice, s’apprêtent à tout concéder en catimini pour apaiser l’impatience et satisfaire les caprices de ceux qui défient leur autorité et sapent leur crédit depuis les collines de Tégharghar. En effet, si les insurgés du 23 mai peuvent se satisfaire de la rencontre secrète tenue il y a quelques jours à Alger et étaler un certain triomphalisme sur leur site, la moisson est bien sinistre du côté « malien ».

C’est désormais un secret de polichinelle sur la toile mondiale : le régime des généraux est aux petits soins des « Alliés » de Tégharghar, pardon des insurgés, mutins et déserteurs autoproclamés «Alliance démocratique du 23 mai pour le changement ». L’Etat souverain du Mali veille comme le lait sur le feu à l’humeur et aux caprices de ceux qui ont attaqué, pillé et saccagé ses camps militaires à Kidal et à Ménaka.

Il suffit que le Seigneur Iyad ou le colonel Fagaga, tout nouveau chef d’état-major général (des insurgés ou du Mali ?), claque les doigts pour que le général Kafougouna s’empresse de répondre… de donner suite aux desiderata de ceux qui, sur les bouts des lèvres, disent rester fidèles à la Constitution, à la IIIème République, à l’unité nationale et à l’intégrité du territoire, mais qui continuent de désigner les plus hautes autorités de la République de façon dédaigneuse « la partie gouvernementale malienne ».

Ainsi après la grande leucorrhée verbale, pardon le grand bavardage qui s’est soldé par un cinglant fiasco et désaveu pour eux, les Généraux qui abhorrent la guerre ont-ils opté pour la loi de l’omerta ? Pour dégoupiller la sale affaire de l’accord d’Alger, le régime du président ATT a décidé, comme dans une capitulation, de tout concéder :

– Lever des check points

– Renoncer aux recrutements en cours dans les différents corps d’armée et de sécurité.

– Rappel des renforts dépêchés à Kidal après le 23 mai, etc.

Et c’est toujours le même général Kafougouna KONE, principal négociateur et signataire de l’accord inqualifiable d’Alger, à la tête d’une délégation officielle malienne, qui est parti, en catimini, rejoindre le secrétaire général et le chef d’état-major général de l’Alliance, Iyad et Fagaga, à Alger pour « arrondir les angles », pour ne pas dire par respect pour la République, calmer la colère et l’impatience de ceux qui ont agressé militairement notre pays et qui aujourd’hui, par force des choses, sont les nouveaux maîtres de Kidal.

Dans l’information diffusée sur le site de Kidal-infos, on parle de «cantonnement des ex-insurgés avec le retour des armes, munitions et matériels enlevés le 23 mai, et avant la fin du mois de septembre », mais pas de remise des armes comme le prévoir l’accord. Alors, Messieurs, à quand le désarment des ex-rebelles, condition indispensable au retour de la paix ? Et à quand la restitution à l’armée malienne des biens dont elle a été spoliée (et de quelle manière) ?

Nous vous proposons l’information telle que diffusée sur Kidal-infos hier :

« Accord d’Alger enfin sur les rails ?

Devant la lenteur d’application de l’Accord d’Alger par le gouvernement malien, une délégation de l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement –Iyad Ag Aghali, secrétaire général, et Hassan Ag Fagaga, chef d’état-major- est venue à Alger il y a une dizaine de jours pour travailler avec le facilitateur algérien à faire lever les blocages. Une délégation malienne les a rejoints la semaine dernière, conduite par le ministre malien de l’administration territoriale, Kafougouna Koné, et les discussions ont enfin avancé. Si des points achoppent encore, la partie gouvernementale malienne ne faisant pas toujours la même lecture de l’Accord d’Alger que l’Alliance démocratique du 23 mai pour le changement, un début de calendrier d’application a été accepté par les deux parties, deux mois après la signature à Alger de l’Accord pour la Restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la Région de Kidal. D’ici la semaine prochaine, on devrait voir enfin un allègement du dispositif militaire sur la ville de Kidal, la mise en place du groupe technique de sécurité, le cantonnement des ex-insurgés avec le retour des armes, munitions et matériels enlevés le 23 mai, et avant la fin du mois de septembre l’installation du Conseil régional de coordination et de suivi, ainsi que la préparation du forum sur le développement de la Région de Kidal. »

Par Sambi TOURE

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