Négociations avec les groupes armés : Ça cafouille à Bamako

9
rebelles
rebelles

Sept mois après son élection, Ibrahim Boubacar Keïta n’arrive guère à débloquer la situation de Kidal, toujours occupée par des groupes armés. Le président, faute de vision claire et précise, ne parviens jusque là pas à amorcer le dialogue avec ces groupes, alors que l’accord de Ouaga devrait servir de base de discussion entre les deux parties. A Bamako, le pouvoir cafouille et la question du nord ne semble plus être une priorité pour IBK et son régime.

 

Pour sa première sortie en sa qualité de nouveau ministre de la réconciliation, Zahaby Ould Sidi Mohamed était la semaine dernière à Alger. Là, il commet sa première bourde sous la forme d’une déclaration dans laquelle il annonce la tenue prochaine de pourparlers à Alger entre le gouvernement malien et les groupes armés, déjà avancés dans les discussions. Le même jour, un cinglant démenti est apporté au ministre par le Mnla.

 

 

En effet, un responsable de ce mouvement a indiqué que les propos tenus par Zahaby n’engagent nullement le Mnla, qui rejette toute médiation algérienne dans ce dossier du nord. Pour ce mouvement armé, seule demeure la médiation de la Cedeao, mandatée par la communauté internationale.

 

 

La bavure algéroise de Zahaby n’est guère une surprise. Elle est l’illustration parfaite de la cacophonie instaurée à Bamako autour de la question du nord et des négociations à propos de Kidal.

 

Et depuis des mois, des manœuvres politico-diplomatiques se multiplient entre Bamako, Alger, Ouaga, Rabat et Paris. Pour quels résultats ?

 

Aujourd’hui encore, personne ne sait quand débuteront véritablement les négociations ? Où se tiendront-elles? Qui en sera le médiateur ? Avec quels groupes faut-il négocier ?

 

Ces questions restent toujours sans réponse et pourraient le demeurer longtemps, au grand dam des populations maliennes qui avaient naïvement cru en certains discours politiciens lors de la campagne électorale.

 

Aujourd’hui, le pouvoir de Ibrahim Boubacar Keïta n’a aucune solution pour Kidal. D’où le tâtonnement en cours des négociations. Et c’est une véritable crise de confiance qui règne actuellement entre Bamako et les différents groupes armés. Que dire, par ailleurs, de l’atmosphère entre le pouvoir malien et les partenaires, notamment les pays membres de la Cedeao qui ont récemment renouvelé leur confiance au Burkina Faso dans les négociations inter maliennes ? Pour l’instant, l’organisation régionale et les autres pays semblent perplexes face à cette cacophonie.

 

Au même moment, la situation à Kidal est d’autant plus inquiétante que certaines informations font état de nouvelles violences entre groupes armés. Et, au lieu de chercher à faire revenir Kidal dans la République, au lieu de mener une diplomatie discrète et efficace, les autorités de Bamako multiplient les actions d’éclat dont la dernière est la nomination par le chef de l’Etat d’un Haut représentant dans le dialogue inclusif inter malien. Dire que c’est sept mois après que IBK songe à mandater quelqu’un pour entamer des négociations. La gestion du dossier du nord tout comme celle des autres grands dossiers de la nation, notamment les questions économiques, politiques et sociales, sont caractérisées par la même démarche : l’improvisation.

 

En effet, IBK n’a aucune solution à proposer aux Maliens à propos de Kidal. Il n’a aucune solution à offrir aux Maliens dans beaucoup de domaines. D’où, cette gestion à l’aveuglette qu’il propose. C’est pourquoi, le Mali est dans l’impasse. Et, « au lieu de s’attaquer aux préoccupations de ses citoyens, le président s’éloigne chaque jour des réalités du pays », nous confie un responsable politique. Au-delà, le président IBK, qui a la critique facile à propos de la gestion de ses prédécesseurs, se rend compte qu’il est plus aisé de discourir que de gouverner. Pour preuve, le 11 avril 2012, IBK, lors d’un meeting du Coren (collectif des ressortissants du nord) déclarait : «C’est le rôle de l’armée de libérer le pays. Pas celui d’armées étrangères, ni d’une force d’interposition qui viendrait fixer les lignes d’une partition dont nous ne voulons pas. C’est le rôle de notre armée d’unifier le pays… ». Et à propos de l’occupation du nord, il ajoutait ceci : «Je comprends votre indignation. Et comme vous, je suis indigné. Je me suis révolté, je suis meurtri. Je me sens bafoué…. ».

 

Alors, deux ans après, le même IBK est au pouvoir. Et cela fait sept mois qu’il dirige le pays, alors que Kidal reste toujours «occupée », mais personne n’entend plus le même discours. Autrement dit, le chef de l’Etat n’est ni indigné, ni bafoué, ni meurtri par ce qui se passe à Kidal. Voilà tout le paradoxe !

 

C.H. Sylla  

Commentaires via Facebook :

9 COMMENTAIRES

  1. Ibk n’a pas de parole il avais dit je ne discute pas avec des hommes Armée et maintenant il cherche à dialogue avec ce groupe de terroristes ibk a dénigrée le mali ibk n a pas fierté ibk ne respect pas les maliens et ses a l’opposition de lui rappelle tout les connerie qu il a dit avant

    • monsieur le journalier la première bataille que le Mali doit remporter est celui des idées. Toi et tes semblable en manquez beaucoup.
      Desolé

  2. Encore un imbécile de journaliste qui ne sait même pas ce qu’il écrit. Des conneries… c’est pas toi, c’est Maliweb qui balance du n’importe quoi sur son site. Vraiment dommage, aucune analyse sérieuse.

  3. vraiment qu’est ce que ce journaleux peut proposer?rien et absolument rien du tout. Mais qu’il se rappelle que IBK a devant lui des caméléons soutenus par la France; mais cela aura une fin s’il plait à Dieu et le mnla viendra prier les maliens pour se faire entendre.

  4. Mr le journaliste, IBK ne peut rien sans le soutien du peuple, dont vous faites partie. Meme si le Mali capitule et renonce a Kidal, ces voyous ne seront pas satisfaits. Ils viendront reclamer Gao, Tobouctou, Diré, Niafunké, Douentza, Kona et Tenenkou….. N’oublies pas qu’ils avaient proclamé Gao leur capitale! Ils comptent sur le soutien de crtains pays et pensent que nous avont peur de nous battre. Ils n’ont pas tout a fait tort, car nous leur avons preté le flanc! Aucune marche de soutien au president, encore moins un sursaut populaire de notre part! Nous voulons la paix! Mais, elle a un prix, que personne ne veut payer! Nous critiquons le president, sans propser de solutions! Non mr le journaliste, IBK ne peut pas nous donner Kidal! C’est a nous d’aller reprendre Kidal! Et si nous pouvons pas le faire, eh bien c’est tant pis pour nous! Nous auront que nos yeux pleurer! Je suis vraiment desolé!

  5. Quand Monsieur Modibo KEITA qui porte un nom prédestiné conciliateur des maliens, en référence à celui du premier président du Mali, dit, je le cite: “… le médiateur se consacrera exclusivement à la conclusion d’un accord de paix global et définitif. Ce n’est pas souhaitable que ce soit une mission de longue durée. Alors que la commission justice et vérité a pour but de recoudre le tissu social à long terme.”, je dis sincèrement qu’il a tout résumé, pour ne pas dire qu’il a tout dit, et je lui souhaite la baraka, Amin ya Rabbi!

    Pour la négociation d’un accord définitif et sa signature avec les mouvements armés, je recommande à Monsieur Modibo KEITA de “ne pas réinventer la roue”, le Pacte National de Paix et de Concorde de 1992 entre GRM et MFUA est encore valable, il faut le réchauffer et le mettre au goût du jour, pour, précisément, satisfaire les exigences de la communauté internationale qui se cristallise sur ‘l’accord… accord…).

    En tout état de cause, le MNLA, le MAA, le Gandakoy-Izo ne sont que des “nouveaux nés” (de générations spontanées) du MPA, FIAA et Gandakoy, les trois “mousquetaires” originaux, des “bandits armés” ou “enfants égarés”, des qualifications originelles données par GMT qui a eu, au prime abord, affaire à ces ICHOUMARS (jeunes déboussolés touaregs) dont Kadhafi a brûlé la cervelle et avait armé en vue de sa révolution messianique de créer un Etat saharien « islamiquement vert » (sa théorie politique) dédié aux pasteurs nomades de tous poils, sans foi, ni loi.

    Sincèrement

    • behanzin, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais 2 solutions: depuis les temps immémoriaux, un certain banditisme saharien a toujours été efficacement combattu par la force, quelque soit le temps que cela prendra, quelqu’en soit le coût humain et financier. Toutes les solutions de négociation ont été déjà épuisées par Alpha et ATT. Bien sûr, il faudra lutter contre le chômage des jeunes, au Nord comme au Sud…

Comments are closed.