Comment impulser un dialogue qui tarde à aboutir à la solution recherchée d’un règlement pacifique du conflit, acceptable par les deux parties, et comment traduire en faits les éléments d’un règlement définitif de la crise, telles sont les questions lancinantes qui président à ce genre de rencontres. La dernière en date aura consisté à préparer le cinquième round du dialogue inter-malien dont les prémisses s’annoncent difficiles malgré les multiples déclarations de bonne volonté aussi bien des délégations maliennes elles-mêmes que des parties conciliatrices qui n’ont pas manqué cette occasion pour réitérer leur exhortation à instaurer «un climat de sérénité et de confiance, nécessaire à la reprise en février prochain du processus de paix en cours, en vue de parvenir dans les meilleurs délais à un accord global et définitif». Car les enjeux sont clairs quant à la nécessité d’un tel accord «seul à même de permettre le rétablissement de la paix et la lutte efficace contre le terrorisme ainsi que contre le crime organisé. La situation qui prévaut en ce moment en Libye et la menace de la secte Boko Haram au Niger sont des facteurs qui laissent entrevoir une sortie de crise prochaine difficile pour le Mali. Ce sont là des indices probants quant à la sincérité des parties au dialogue, conscientes des développements «extrêmement préoccupants» qui ont marqué, ces derniers jours, la localité de Tabankort, ainsi que du «climat de tension et d’insécurité qui prévaut dans la région» et représente un danger réel pour le processus de paix engagé à Alger. Autant de raisons qui impliquent «l’urgence d’une solution à contre-courant de la tendance actuelle, et qui donnent toute sa chance au processus politique de règlement de la crise». Trop souvent, des mises en garde ont été lancées, des appels pressants effectués, dont il faut prendre acte à travers un round de «décision» et non plus de «débats», comme l’a souligné le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop.
Paul N’GUESSAN