La semaine dernière, Bamako a abrité des pourparlers entre les groupes armés et les représentants du gouvernement à l’initiative de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Curieusement, ni la présidence de la République, ni le gouvernement n’ont daigné informer les Maliens sur cette rencontre. Et, c’est la Minusma, à travers sa cellule de communication, qui s’est chargé de le faire. Ce silence des autorités maliennes est aussi incompréhensible qu’il pose un certain nombre de questionnements.
Est-ce de la gêne ou de l’embarras ? Tout le monde se souvient des déclarations hasardeuses du président de la République lors de sa prise de fonction en septembre dernier : « Je ne négocierai pas avec des gens armés… ». Et que dire de toutes ces promesses électorales à propos de la restauration de l’autorité à Kidal et sur l’ensemble du septentrion. Mais aujourd’hui, la réalité a vite rattrapé IBK. Depuis quelques temps, la communauté internationale ne cesse de rappeler aux autorités maliennes l’obligation de relancer les pourparlers de paix, tels que prévus dans les accords préliminaires de Ouaga.
Soixante jours seulement après son investiture, le président de la République devrait engager ces négociations. Comprenez alors tout l’embarras du pouvoir… Et que malgré toutes les déclarations du président Keïta, les groupes armés ne sont toujours pas cantonnés et détiennent ouvertement des armes. Kidal ? La ville reste une zone de non droit où l’armée malienne n’existe que symboliquement. Là, les différents groupes armés dictent leur loi, au point qu’aucun officiel malien n’ose y mettre le pied.
Ailleurs, dans les autres zones et localités du nord, la situation sécuritaire est loin de se normaliser. Attaques, banditisme et infiltration de groupes armés, deviennent le lot quotidien. Au point que les Maliens se demandent aujourd’hui : où est donc passé leur président ?
Est-ce de l’impuissance ? Il se peut. Car, le retrait de l’armée française de Kidal, n’a pas permis à l’armée malienne d’avoir une mainmise sur la ville. Les rebelles du Mnla et du Hcua sont présents et ne ménagent pas les forces armées maliennes. La Minusma qui avait été interpelée par le président de la République est restée sur sa position (de neutralité ?).
Aussi, les incessantes sorties du chef de l’Etat à l’étranger n’ont apporté au Mali le soutien escompté pour régler la question du nord. Au contraire, les groupes armés et leurs soutiens ont été réorganisés et tentent de transporter la guerre du Sahraoui sur le territoire malien. Face à ces situations, le gouvernement du Mali se retrouve devant un dilemme et manque de courage pour affronter la réalité. Cette réalité qui est désormais palpable et visible. Parce qu’après tout ce que le président de la République a dit, des négociations se tiennent avec les groupes armés à Bamako et en présence des représentants de l’Etat. Peu importe le nom donné à ces rencontres « pourparlers exploratoires », « ateliers sur le retour de l’administration et des services sociaux… », etc.
Les négociations se tiennent sous la bannière de la communauté internationale. Qui apparemment ne ménage plus le gouvernement. La preuve : Les ateliers sur le retour de l’administration et des services sociaux de base dans le nord et sur l`évaluation de l’Accord préliminaire du 18 Juin 2013, ont été organisés à l’initiative de la Minusma. Ces ateliers informels et inclusifs font suite aux ateliers des 13 et 14 février derniers portant sur les leçons apprises des accords passés et sur le cantonnement.
Les représentants du Gouvernement, des mouvements armés et de la société civile, accompagnés par la communauté internationale, ont abordé divers sujets en vue de rétablir la paix et la sécurité dans les régions du nord, précise le communiqué de la Minusma.
«Ce fut une réunion réussie et intense durant laquelle toutes les questions cruciales ont été débattues, y compris les mesures de renforcement de confiance et la question des prisonniers, la prochaine étape du processus du cantonnement au niveau opérationnel et effectif, le retour de l’administration et des services sociaux, de même que les questions relatives à l’ordre du jour des pourparlers inclusifs formels; afin que les pourparlers puissent commencer dans les meilleurs délais» a affirmé Albert G. Koenders, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies au Mali. Qui confirme, dans le même communiqué, que le Gouvernement et les mouvements sont engagés dans ces ateliers.
Quatre thèmes (les mesures de confiance, le cantonnement et les mesures de sécurité, le retour de l’administration et des services sociaux de base ainsi que les pourparlers inclusifs), ont fait l’objet de discussions par les groupes de travail. Ces groupes vont rapporter leurs conclusions le 20 mars afin d’amorcer les pourparlers politiques inclusifs.
Idrissa Maïga
Ce Ministre bien que brillant intellectuel est un champion du ”Surplace”. Il n’est pas bien imprégné des problèmes internes du Mali et du quotidien des maliens qu’il cherche a réconcilier. Le plus étonnant concernant ce Ministre est qu’il peine a s’entourer de compétences pour booster les activités de son département.
Comments are closed.