Un coin du voile est en train d’être levé sur la position partisane du dialogue avec les djihadistes du Pr Ali Nouhoum DIALLO. Dans un article en date du 25 juillet dernier, dans « Le Monde Afrique », il est clairement indiqué qu’en fin mai, deux émissaires d’Amadou Koufa, le fondateur du Front de libération du Macina (FLM), un mouvement djihadiste malien, se sont rendus à Bamako pour apporter un message de ce dangereux djihadiste au professeur Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale. Pour quoi faire ?
Ces émissaires, selon notre confrère du ‘’le Monde Afrique’’, étaient porteurs d’un message du fondateur du Front de libération du Macina (FLN) au Pr DIALLO, demandant notamment le départ de la Force française ‘’Barkhane’’ et de la mission de l’ONU MINUSMA, de notre pays.
Historique
Tout serait parti, selon le confrère, des assises de Mopti, les 2 et 3 mai dernier, destinées à contribuer au retour à la paix dans le centre du Mali, présidées par le natif de la région, non moins ancien président de l’Assemblée nationale. Ainsi, en présence d’environ 180 participants, il a veillé à ce que des personnes se réclamant ouvertement d’Amadou Koufa s’expriment librement, rapporte le journal.
‘’C’est au moment de ces assises que l’amorce des négociations s’est produite. Il y avait clairement des lieutenants d’Amadou Koufa dans l’assistance. Ils sont allés, sans doute, lui rapporter les propos du professeur Nouhoum DIALLO, qui disait que si Koufa aime la vérité et déteste le mensonge, il doit se rapprocher de lui’’, analyse un participant à la rencontre de Mopti.
C’est sur la base de cette confiance, rapporte-t-on, qu’en fin mai, deux émissaires d’Amadou Koufa, le fondateur du Front de libération du Macina (FLM), un mouvement djihadiste malien, se sont rendus à Bamako pour apporter un message au professeur Ali Nouhoum DIALLO, indique le journal.
‘’Amadou Koufa les avait chargés de dire au professeur qu’ils ont tous deux en commun de détester le mensonge et les menteurs. Et qu’ils peuvent donc discuter’’, raconte au ‘’Monde Afrique’’ un témoin direct de ces tractations, de passage à Paris.
Selon lui, Amadou Koufa, prédicateur radical peulh, actif dans la région de Mopti, et figure de proue d’un mouvement qui a revendiqué, depuis 2015, nombre d’attaques mortelles et d’attentats dans la zone, pose trois préalables à toute négociation avec le pouvoir.
En premier lieu, détaille-t-il, le départ de l’opération ‘’Barkhane’’. Cette opération militaire française lancée en août 2014, en remplacement de Serval pour lutter contre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne qui s’étend de la Mauritanie au Tchad, en passant par le Mali, le Burkina Faso et le Niger. ‘’Amadou Koufa estime que tant que “Barkhane” sera au Mali, le président Ibrahim Boubacar Keïta ne pourra jamais appliquer les engagements qu’il prendra’’, détaille un bras droit d’Ali Nouhoum DIALLO au confrère du ‘’Le Monde Afrique’’.
La deuxième condition posée par le fondateur du FLM est le départ également, de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). ‘’Ce n’est pas surprenant, il a toujours réclamé le départ de toutes les forces étrangères, y compris les Casques bleus. Il veut que les Maliens discutent entre eux sans intermédiaires ni témoins’’, détaille la source.
Enfin, en troisième préalable à toute négociation avec Bamako, le prédicateur du Macina exige d’avoir comme interlocuteur le Pr Ali Nouhoum DIALLO.
Natif de Douentza fortement secoué par la crise sécuritaire, Ali Nouhoum DIALLO est un fervent défenseur du dialogue avec les djihadistes.
‘’Il faut ouvrir de nouvelles négociations avec Iyad Ag Ghaly’’, avait-il confié à un confrère de la place en 2016. Cela implique évidemment de la part du leader d’Ansar Eddine qu’il renonce au terrorisme armé et reconnaisse et l’intégrité du territoire malien et la forme républicaine et laïque du pays, avait-il martelé.
Amadou Koufa, chef djihadiste, se cacherait dans le centre du pays, probablement dans la forêt du Wagadou, à la frontière mauritanienne et difficile d’accès.
En dépit des moyens engagés par les Forces armées maliennes et l’opération ‘’Barkhane’’, ce fidèle lieutenant d’Iyad Ag Ghaly, le leader d’Ansar Eddine avec qui il a créé le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), continue de se déplacer dans les villages du Macina, où il est plutôt perçu comme un défenseur des droits des Peulhs.
Dimanche dernier, le ministre de la Sécurité intérieure, le général Salif TRAORE, a fait état de la capture d’un de ses lieutenants, mais lui-même reste toujours introuvable.
Les troupes maliennes et françaises ont arrêté un proche collaborateur d’un prédicateur dont le groupe djihadiste a revendiqué plusieurs dizaines d’attaques contre des objectifs maliens et occidentaux, a annoncé dimanche le ministre de la Sécurité, le général Salif TRAORE.
«Je confirme que le terroriste Alhousseyni Ag Assaleh, chargé de la logistique au sein du groupe d’Amadou Koufa, a été arrêté le 8 juillet lors d’une opération conjointe avec Barkhane, dans la région de Tombouctou», a dit le général TRAORE à Reuters.
Par Sidi DAO
Très facile de qualifier les gens de terroristes quand on ne va pas apprécier la réalité sur le terrain ! Nos prises de position contre Koufa et Iyad sont aussi radicales! Peut-être vaut-il aussi mieux accommoder le point de vue de ceux qui, depuis la Conférence d’Entente Nationales, prônent un dialogue avec ces deux “djihadistes”. Le Mali s’enfonce progressivement dans la violence et le désordre malgré la présence des français et de la Minusma. Finalement, à quoi nous sert vraiment leur présence au Mali? Infléchissons notre orgueil et n’excluons aucune voie vers la paix durable! Ni notre armée, victime de détournements en son sein, ni notre gouvernement incapable, ne pourront assurer la paix durable au Mali!
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