Depuis plusieurs semaines, des messages circulaient sur le Net pour inviter les uns et les autres à un Congrès des jeunes du Nord, dans la ville de Tombouctou. La date de ce forum (le 1er novembre) a même été communiquée.
L’Etat du Mali a laissé faire et la rencontre a eu lieu le jour indiqué, parrainée par le Président de l’Assemblée régionale de Tombouctou, Mohamed Cissé. C’est bien après l’ouverture officielle que Bamako a donné instruction au Gouverneur de la 6ème région de disperser les congressistes et d’arrêter leurs leaders. Ce qui explique l’incarcération de Mossa Ag Achartmane et d’Aboubacrine Mohamed Ag Fadhil, les deux principaux organisateurs. Conséquence: les jeunes se sont retrouvés dans un quartier périphérique de la ville pour poursuivre leurs travaux, sanctionnés par une déclaration dite «Fondatrice du Mouvement National de l’Azawad (MNA)». Et la télévision du Qatar, Al Jazeera s’est fait l’écho de ce mouvement dans son édition de 23 heures du lundi 1er novembre.
Nous étions parmi les ampliataires du document, un pronunciamiento qui rappelle les périodes tristes des années 1990. A vrai dire, ce texte est d’inspiration fractionniste et sécessionniste. Présenté comme un parti politique, le MNA doit être immédiatement dissous, en raison du cadre ethnique et régionaliste qui enveloppe ce courant. Le discours d’exclusion, de marginalisation et d’injustice dont serait victime le Nord-Mali est galvaudé, puisqu’aujourd’hui Bamako est résolument engagé à développer cette partie du pays, avec moult programmes sectoriels et un programme spécial de 32 milliards de FCFA que le pouvoir s’apprête à injecter en deux ans.
En clair, il n’existe aucun discours pouvant justifier aujourd’hui une nouvelle rébellion. La création de ce mouvement ne peut-être que de l’ordre du chantage. Le gouvernement devra désormais être ferme sur toutes les questions de sécurité, de rébellion ou de banditisme. Sinon, avec le pétrole qui s’annonce dans le grand désert de Tombouctou, au revoir l’unité et l’indivisibilité du territoire, si chères à tous les Maliens.
Chahana Takiou