Les nouvelles en provenance du Nord ne sont pas bonnes. Léré et Aguelhok sont tombés et le drapeau de la rébellion flotte désormais sur ces localités. La seule bonne nouvelle est le démantèlement d’un réseau de recrutement en faveur des insurgés. 500 mille francs CFA, c’est le montant proposés par les recruteurs aux jeunes désœuvrés de Gao. Trois recrues viennent de s’échapper du camp de formation près de la frontière mauritanienne.
Si le communiqué du Gouvernement malien ne donne aucun bilan des attaques de Léré et d’Aguelhok, l’on sait cependant que l’armée régulière a subi d’importantes pertes dans les deux localités. Une quarantaine de morts, révèlent des sources indépendantes. Les militaires maliens ont été submergés par le nombre des assaillants.
3 jeunes de Gao s’échappent du camp de formation rebelle
Un nombre qui se justifie par le recrutement de nombreux mercenaires aussi bien étrangers que d’origine malienne. Selon les informations disponibles en effet, les recruteurs sillonnent désormais la zone proposant du travail aux jeunes désœuvrés pour un salaire mensuel de 500 mille F CFA. L’appât du gain a déjà attiré plusieurs candidats à l’aventure.
Une fois recrutés, les jeunes sont transportés à motos dans une zone sous contrôle de la rébellion où ils sont ensuite embarqués dans des véhicules 4X4 vers la frontière mauritanienne pour un camp de formation militaire. Et c’est seulement qu’ils comprennent leur infortune. Enrôlés de force, ils apprennent juste les rudiments du métier des armes pour être ensuite déversés sur le champ de bataille.
Trois d’entre eux sont parvenus à s’échapper du camp vendredi dernier. Leurs témoignages ont permis de démanteler le réseau. Au mois cinq personnes ont été arrêtées à Gao. Les enquêtes se poursuivent.
Tombouctou, Diré et Goundam menacés
Après la chute de Léré et d’Aguelhock, l’armée malienne a choisi l’option de concentrer le gros de ses moyens dans les plus importantes agglomérations, à savoir, Niafunké, Diré et Goundam. Une stratégie qui lui évite d’éparpiller ses forces surtout que les assaillants interviennent pour la plupart dans les localités déjà confortées à un déficit d’effectifs et de moyens logistiques.
L’heure est aujourd’hui à l’intox et aux messages séditieux laissant croire à l’imminence d’une attaque des localités citées, et même du chef lieu de région, Tombouctou. L’armée prend la menace au sérieux et se renforce par conséquent.
Aussi, ils (les assaillants) se mélangent en général aux populations qu’ils n’hésitent pas à prendre comme boucliers humains. C’est d’ailleurs ce qui a occasionné la rafle de militaires maliens à Aguelhok. Il faut dire que cette manœuvre réduit considérablement les marges de manœuvres de l’armée malienne assujettie à la défense des populations civiles au contraire de ces rebelles.
5 élèves de l’IFM abattus à Aguelhok… Ceux de l’IFM de Diré menacent de s’en prendre aux communautés touaregs …
N’eut été les personnes bien censées, peut-être que la ville de Diré a environ 150 kilomètres de Tombouctou aurait connu les jours les plus sombres de son histoire.
C’est après avoir entendu le récit des survivants de l’Institut de formation des Maîtres (IFM) d’Aguelhok où 5 d’entre eux ont été tués, que les élèves de Diré ont décidé d’organiser une expédition punitive contre les communautés touaregs, maures et arabes, en clair, contre tout ce qui s’apparente physiologiquement aux assaillants d’Aguelhok.
Il a fallu l’intervention des notabilités et de l’administration locale pour éviter le pire. Les jeunes sont revenus en de meilleurs sentiments.
En clair, Diré, a su éviter le piège. L’une des stratégies des rebelles consiste à semer le chaos à travers l’amalgame dans cette partie du pays. Rappelons que tous les touaregs, même ceux revenus de Libye, encore moins tous les maures et arabes ne sont pas des rebelles. Mieux encore : même si la plupart des combattants sont issus des tribus Idnan et Ifhogas, tous parmi ces ethnies, ne sont pas concernés.
Il faudra par ailleurs noter que les membres des autres tribus à l’image des Ouliemindens, des Ichnidharans et des Imgads pour la plupart revenus de Libye combattent aux côtés de l’armée malienne.
La connaissance de ces spécificités permet sans nul doute d’éviter l’embrasement similaire à celui de la rébellion du début des années 90. L’armée malienne avait alors réagi sans discernement et contraint ainsi les autres communautés à rejoindre l’insurrection. C’était une question de survie pour ces dernières. Il faut craindre le même scénario. Et c’est bien ce qu’espèrent les va-t-en-guerre !
A y voir de très près, il s’agit d’une guerre dans la guerre. Les insurgés doivent à la fois faire face à l’armée malienne tout en incitant les autres tribus à les rejoindre et, au cas échéant, à les exterminer. Ces opposants n’entendent pas se laisser faire et comptent bien se défendre et attaquer. Ils savent que leur salut dépend de leur ralliement aux insurgés ou de leur victoire aux côtés de l’armée régulière. En clair, la situation est très préoccupante.
Ganda Koy et Ganda Iso s’organisent
Un autre groupe qui s’est illustré lors de la rébellion des années 90 a récemment fait entendre de la voix. Il s’agit de Ganda koy qui veut littéralement dire en Sonrhaï, les « véritables maîtres terriens [ou du pays]». Un affrontement sanglant a alors opposé ce groupe d’autodéfense aux rebelles à Bamba dans la région de Gao, au moment des faits. La bataille a tourné à l’avantage des «véritables propriétaires terriens». Les rebelles touaregs, et Iyad Aghali en l’occurrence, n’ont pas oublié, encore aujourd’hui, une décennie après. Iyad Aghali, faut-il le rappeler, a assuré le commandement d’une des troupes lors de cette rébellion des années 90. Il espère bien prendre une revanche, et Ganda Koy, pour sa part, récidiver son exploit.
A côté de Ganda Koy, s’illustre un autre groupe d’autodéfense appelé «Ganda Iso» en sonrhaï, qui veut dire, « les fils du pays» comme pour dire que le Nord n’est pas la propriété exclusive des Tamasheqs, maures ou arabes. Cette entité, comprenant peulhs et sonrhaïs a mené des expéditions punitives contre des positions touaregs à la faveur des insurrections d’à la fin des années 2000. L’armée régulière a alors sévi conte elle et arrêté ses leaders.
Aujourd’hui, les deux groupes entendent faire un seul et s’opposer aux rebelles touaregs. Mais mal organisées et minées par des conflits de leadership, ces deux forces en présence peuvent, dans le pire des cas, contribuer à envenimer une situation déjà complexe, et dans le meilleur, constituer un résistance e dissuasive contre les velléités indépendantistes. Aucun des deux scenarii n’est exempt, hélas, de conjonctures pour le moins pessimistes.
Pour qui connait ces combattants sonrhaïs, l’on voit mal ces groupes d’autodéfense se soumettre aux indépendantistes touaregs. Il s’agit, pour eux aussi, d’une question de survie… et de dignité.
En somme, si elle n’est pas vite maîtrisée, la guerre qui vient de commencer risque d’être longue, très longue, avec ses corollaires d’amalgames, de vengeances, d’expéditions punitives et d’embrasement. Mais de partition du pays ? Point !
B.S. Diarra
Il faut chercher IYAD et l’abattre comme un chien et tous les complices au sein de notre armée doivent être arrêter et juger.
ganda koy ou ganda iso n’est pas la solution! ils ne feront que s’en prendre à la population civile touaregue et envenimer la solution! qu’ils laissent l’armée régulière agir!!
Ganda koy ou Gand
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