Mouvement national de l’Azawad / Etat malien : Les premiers accrocs

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Aux dernières nouvelles, les deux responsables du Mouvement national de l’Azawad (MNA), interpellés lors du congrès constitutif à Tombouctou, Mossa Ag Achagtmane et Aboubacrine Ag Adil, ont été jugés et libérés. Mais nos sources ne nous disent pas davantage. Cette libération intervient donc après la manifestation des jeunes appartenant à la communauté touareg, vendredi 12 novembre, devant la Cour d’Appel de Bamako, pour réclamer le respect de la légalité et leur libération.

 Ce vendredi, soit douze jours après l’arrestation de ceux qui sont pris par l’Etat pour des initiateurs du MNA, des jeunes manifestants ont entrepris un sit-in devant la Cour d’Appel de Bamako, sis à Banankabougou. Ils dénonçaient la détention de certains leaders du Mouvement national de l’Azawad, jugée comme illégale et arbitraire. Mossa Ag Achagtmane et Aboubacrine Ag Adil avaient été interpellés par les services de renseignements, dans la nuit du 31 Octobre après avoir consacré la journée aux travaux du congrès constitutif du mouvement.             

C’est contre ces mesures de détention, sans chef d’accusation que les manifestants sont sortis, nous explique-t-on. Aux dires de certains manifestants rencontrés, la manifestation qui était pacifique a eu en face des forces de l’ordre qui ont choisi de réprimer les manifestants qui scandaient devant la Cour d’Appel : “nous voulons plus de justice”, “nous exigeons le respect de la Constitution”, “nous réclamons plus de justice”. Ainsi, sans ménagement, la manifestation a été dispersée à coups de matraques, selon des participants. Sept personnes auraient été blessées. Trois personnes dont des blessés ont été conduites au commissariat du 13ème arrondissement pour suivre un interrogatoire. Un d’entre eux, qui serait un journaliste, aurait été relâché dans la journée du vendredi 12 novembre.                     

De sources proches des manifestants, on note parmi les blessés : Babouye Haïdara, Zeïna Haïdara, Ahmed Ag Acharatmane, Elmahmoud Ag Asseyehar, Chaka Sylla, Hatik Ag Mohamed, Badacha Ag Mohamed.     « L’ensemble des jeunes et familles comptent porter plainte contre la police pour coups et blessures et sans réserves », nous indique un manifestant.

Nous entendons utiliser tous les moyens légaux et de droit pour nous faire entendre, nous ont fait entendre des manifestants. Selon eux, jusqu’à samedi où nous les avons rencontrés, personne, y compris leur avocat et non moins président de l’AMDH, Me Brahima Koné, n’avait eu accès aux détenus.

Aucune décision d’interdiction ne leur avait été notifiée avant la tenue à Tombouctou de leur congrès. Ainsi, après un jour d’assises, le deuxième jour verra les forces de l’ordre boucler les entrées de la salle de conférence. Les participants, malgré l’arrestation des deux responsables, dans la nuit du 31 Octobre, ont néanmoins poursuivi leurs travaux dans la ville, qui ont été sanctionnés par une déclaration de naissance du MNA, le 1er novembre. Pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une détention arbitraire, les jeunes ont organisé ce sit-in devant la Cour d’appel de Bamako sise à Banankabougou. Certains seraient détenus au Commissariat de police du 13ème arrondissement.

B. Daou

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Suite à la dispersion de la manifestation : Protestations d’ ASSADEK Aboubacrine, Professeur à la Fast

« Ils peuvent censurer l’expression mais pas la liberté.                                                          

Ils peuvent bâillonner nos bouches mais pas nos idées.                                                       

Ils peuvent contrer nos actions mais pas nos intentions.                                           

Ils peuvent stopper la marche de revendication mais pas notre élan de

contestation.                                                            

Ils peuvent emprisonner le résistant mais pas la résistance.                                     

Ils peuvent enchaîner nos mains mais jamais nos consciences.                                          

Ils peuvent appauvrir nos poches mais jamais nos cerveaux.                                               

Ils peuvent asservir nos proches mais pas nos idéaux.                                                          

Ils peuvent effacer nos mémoires mais jamais notre histoire.                                    

Ils peuvent nous prendre la victoire mais jamais notre espoir.                                               

Ils peuvent nous enchaîner les mains et les pieds mais jamais notre liberté d’esprit.

Ils peuvent user les lois mais jamais user notre foi en l’humanité et la liberté!» 

 

ASSADEK Aboubacrine                          

Assistant au département de mathématiques et informatique à la Faculté de Sciences et Techniques de l’Université de Bamako.

 

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