Mouvement national de l’Azawad : Complot contre la République

0

Le premier novembre dernier, un obscur mouvement dit Mouvement national de l’Azawad a vu le jour à Tombouctou. Une nouvelle rébellion en gestation au Nord du Mali ? Voila la principale question qui revenait sur les lèvres après l’annonce de la nouvelle. Au fil des jours, les masques tombent. Les initiateurs de ce mouvement, après avoir publié une première déclaration, ont décidé d’investir certaines chancelleries à Bamako. Ainsi, des correspondances viennent d’être adressées aux diplomates en poste dans notre pays. Le document est signé du secrétaire politique du mouvement dont l’identité n’apparaît pas dans la correspondance. Dans ladite correspondance, les membres de ce mouvement ou leur commanditaires se livrent à une véritable intoxication sur fond de calomnies contre le Mali qui, selon eux, est coupable d’occupation de l’Azawad. Visiblement téléguidés par une main étrangère, les initiateurs de ce mouvement ont l’intention de déstabiliser la République. Voici les grandes lignes de la correspondance dont L’Aube a pu se procurer une copie.  

 

Dans la correspondance adressée aux chancelleries, le Mouvement national de l’Azawad fait d’abord un rappel historique des « différentes luttes du peuple de l’Azawad » et tente de justifier le bien fondé de ses luttes. Pour le mouvement, chaque peuple a l’obligation de lutter  pour ses droits. «Le peuple de Azawad, malgré sa composante ethnique n’est pas resté en marge de cette lutte pour défendre ses terres historiques, pour faire face aux régimes dictatoriaux et racistes qui veulent le mettre en marge de l’histoire à travers  les différent moyens dont l’extermination organisée et la faim, l’oppression sous toutes ses formes qui les pousse à l’exil et ternie leur image. Le peuple de l’Azawad, malgré tout, a pu conserver ses valeurs à travers sa longue lutte en brandissant les slogans de la liberté pour une vie meilleure. Et en faisant face aux forces d’oppression militaire que le Mali depuis des temps lui a imposées. Est-ce que le peuple de l’Azawad fait partie de ce monde qui prône le droit de l’homme? » Mentionne la déclaration.

 

Le mouvement profite pour attirer l’attention de la communauté internationale sur ses intentions et dénonce les différents régimes. «Le peuple Azawadi est déterminé à poursuivre la lutte. Le régime du dictateur Modibo Keïta a procédé à une expropriation des biens. Le peuple Azawadi a manifesté son refus pour la première fois, le régime a répondu par l’oppression. Les souffrances ont duré jusqu’en 1991 – L’Accord d’Alger, le premier, a délimité l’Azawad. Le gouvernement malien a cautionné l’intoxication. La création de milices à partir de 1993-1994: le Peuple Azawadi a continué sa lutte. Conséquence: près de 700 civils ont été massacrés. Des radios ont été spécialement créées pour pousser à la haine contre les Touaregs. Le tout sous les yeux de la société civile. Et personne n’a condamné la situation qui a continué jusqu’en 2006 où a lieu la signature de l’accord d’Alger. Malgré l’Accord d’Alger, le gouvernement du Mali a commis d’autres crimes. « Ces crimes ont été commis contre le peuple Azawadi. Conséquence du fait, l’Azawad est liée au Mali par l’oppression, la transformation de l’Azawadi en terrain de crimes organisés: Trafics. Résultat: impossibilité d’intégration entre le peuple Azawad et le peuple malien ».

 

Le nébuleux mouvement dénonce les investissements en cours dans les localités qu’il prétend défendre, les accords entre le Mali et les multinationales, «l’exploitation des ressources de l’Azawad ». Par ailleurs le peuple Azawadi confirme sa volonté de continuer la lutte à travers tous les moyens légaux dont la lutte politique et pacifique. Pour obtenir leurs droits historiques et la souveraineté historique de leur terre, selon la correspondance.

 

L’indépendance de l’Azawad

Les représentants du mouvement estime qu’il y a une exclusion politique et culturelle du peuple Azawadi. Pire, ils affirment que le Mali a échoué dans toutes les réalisations dans l’Azawadi, notamment la réalisation de la paix et la sécurité dans la zone. Pour le mouvement, l’armée malienne est devenue un « élément de terrorisme » dans la zone et le Mali doit renoncer au droit de poursuite accordé aux pays voisins.

Le mouvement demande à la communauté internationale de veiller à la satisfaction de certaines doléances. Il s’agit, entre autres, de considérer la question Azawadi comme une question internationale et humanitaire qui doit être traitée de la même que les autres questions (Soudan) et la présence malienne dans l’Azawad comme illégale; d’accepter l’ouverture des représentations du mouvement de l’Azawad dans tous les pays qui défendent les droits de l’homme, la démocratie; de fournir toute aide (médiatique, humaines) au peuple Azawadi à travers le mouvement ou autres institutions de l’Azawad ; d’organiser une conférence internationale sur la question de l’Azawad.

 

Que le Mali renonce aux accords d’exploitation des ressources de la zone de l’Azawad. Et le mouvement invite les multinationales afin qu’elles cessent de travailler avec le Mali.

 

Hier, en début de soirée, nous avons joint le porte -parole de ce mouvement qui prétend s’appeler Gomni Koubayi, et serait actuellement à Gao. Il a livré à L’Aube les motivations de l’organisation dont l’objectif est selon lui d’obtenir carrément l’indépendance de l’Azawad. Nous y reviendrons.

CH. Sylla

 

Commentaires via Facebook :