Obtenir une paix durable dans le Nord du Mali ne peut se faire sans des compromis. Telle est la conviction de Moussa Mara lors sa tournée en première région.
S’il y a un sujet qui a passionné durant le voyage du Premier ministre dans région de Kayes, c’est le bien la gestion de la crise du Nord. Ainsi, de Nioro du Sahel à Kayes, en passant par Bafoulabé et Kita, le chef du gouvernement a traité la question de fond en comble et aucun détail ne lui a échappé.
De prime à bord, le chef du gouvernement a été interpellé par rapport à la signature de l’accord de défense qui lie désormais le Mali et la France. Selon lui, cet accord a tout son sens, car il permettra de donner un cadre juridique à la présence des forces françaises. “Il n’y a pas cas de l’installation d’une base militaire dans le contenu. Certes, l’accord a été signé mais il sera envoyé à l’Assemblée nationale”, a-t-il commenté.
Répondant à la question de la presse locale sur les affrontements du 21 mai à Kidal et qui avait donné l’ordre à l’armée d’enclencher les hostilités, Moussa Mara a été très clair. “Les militaires sont en guerre depuis 2012 à travers le théâtre des opérations Maliba”, a-t-il souligné. Non sans préciser que l’armée n’attaque pas d’habitude mais elle a été toujours sur une position défensive.
S’agissant des poursuites contre certains chefs rebelles, il a fait savoir qu’il serait incompatible de signer un accord sans la levée des mandats d’arrêts. “Il faut faire des enquêtes approfondies pour connaître les auteurs des crimes et exactions. On peut enlever les mandats mais les enquêtes continuent”, a-t-il expliqué.
Sur la question de la libération des prisonniers se présentant combattants de groupes armés, le chef du gouvernement a apporté un éclairage important. “Parmi tous ceux qui ont été libérés, il n’y a aucun élément terroriste. Et les prisonniers qui sont identifiés comme tels n’ont pas bénéficié de cette mesure. La preuve, les groupes armés ont demandé la libération de Mohamed Aly Wadoussène mais le gouvernement a opposé un niet catégorique”, a-t-il dit.
Pour ce qui est de la perspective d’une paix durable dans le Nord du Mali, Moussa Mara a fait remarquer qu’il y a eu des avancées notables, notamment la signature des deux accords, le cessez-le feu et la feuille de route des négociations.
Dans ce processus de retour à la paix, il y a la réinsertion des combattants des groupes armés. “Notre objectif est de les réinsérer dans la vie civile, car les autres réinsertions, notamment militaires ont échoué”, a-t-il constaté. Plus loin, il saluera le cas particulier du général El hadji Gamou qui est resté fidèle au pays depuis sa réintégration dans l’armée, ainsi que d’autres vaillants militaires. A en croire Moussa Mara, les déserteurs ne seront pas réintégrés mais pourront suivre les procédures légales de recrutement dans l’armée.
AMC