Entre Moussa Mara et Forces Minusma/Serval : Qui doit rendre sa démission ?

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Entre Moussa Mara et Forces Minusma/Serval : Qui doit rendre sa démission ?
le Premier ministre Moussa Mara et Bert Koenders

Depuis sa visite à Kidal suivie d’une «tragédie», le Premier ministre Moussa Mara a été malgré cela apprécié par la majorité des Maliens qui ont tenu à le féliciter et à l’encourager à continuer sur la voie de la fermeté avec les irrédentistes indépendantistes. Malgré les massacres commis par le Mnla et sa clique sur les administrateurs maliens, une grande partie de la population a accueilli favorablement l’initiative de ce déplacement. Les plus réservés s’interrogeaient sur l’opportunité de la visite du Premier ministre dans une ville qui ne contenait qu’une poignée de militaires maliens.  Du coup, la polémique s’enfle autour de la démission du Premier ministre qui, lui, se défend que tout cela aurait pu être évité si les forces de la Minusma et Serval avaient joué leur rôle. Qui doit donc ramasser les pots cassés ?

 

Dans les milieux politiques maliens, les débats sont houleux et les réactions sont vives. Histoire de chercher le ou les coupable (s) des tristes événements que connaît le Mali, notamment dans sa partie septentrionale avec la reprise de Kidal par le Mnla et ses acolytes. Une chose à retenir : tout le monde s’accorde sur l’importance et la gravité des événements de Kidal. Mais, on a tout l’air que certains politiciens cherchent à faire de cette tragédie une récupération politique en réclamant à cors et à cris la démission du Premier ministre Moussa Mara. C’est le cas de l’ancien candidat à la présidentielle, Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la République et la démocratie (Urd).

 

«Que l’ordre ait été donné ou non par l’Exécutif, les têtes doivent tomber, et en premier lieu celle du Premier ministre Moussa Mara. «Cette crise est venue de la visite du Premier ministre, Moussa Mara, suivie de l’offensive de l’armée. Je crois que la tête qui doit tomber la première, c’est celle du Premier ministre. Le Premier ministre doit démissionner, parce que c’est tout simplement républicain. Aujourd’hui, il y a des dizaines de morts, une opération non préparée, non maîtrisée. Il est évident, aujourd’hui, que le pays a besoin d’un message fort», martèle l’opposant d’IBK lors du second tour de la dernière présidentielle malienne.

 

En tout cas, aujourd’hui, le Premier ministre Moussa Mara a le soutien de tout le peuple malien qui entend faire autour de lui une union sacrée pour la sauvegarde de la Patrie. En témoignent les différentes marches organisées pour cette cause.

 

La Minusma et Serval sous les feux des critiques

Le Premier ministre a été clair : les forces Minusma et Serval n’ont pas joué leur rôle. C’est d’ailleurs le sentiment de presque tous les Maliens qui sont assez perplexes et ne comprennent pas réellement ce qui a pu bien se passer à Kidal lors de la visite du Premier ministre Moussa Mara. Où étaient passées les forces de la Minusma et Serval ? En tout cas, leur passivité serait interprétée comme une complicité tacite avec le Mnla pour déstabiliser le Mali.

 

«Que font la Minusma et Serval à Kidal ?», se demandait un sexagénaire après avoir appris que les bandits armés du Mnla tentaient d’empêcher la visite du Premier ministre Mara. Dès l’annonce de cette mauvaise nouvelle, à Bamako, c’était la mobilisation totale des populations pour apporter un soutien à Moussa Mara, à son gouvernement et à nos forces armées et de sécurité. Il y a également eu des marches et sit-in  d’indignation contre la Minusma et la force Serval. «À bas la Minusma et la force Serval» ; «À bas la France»…, scandaient certains manifestants.

 

Allant plus loin, le président du Collectif des patriotes (Copa), Makan Konaté, a même appelé au départ de l’Ambassadeur de France au Mali. Car, selon lui, c’est la France qui soutient le Mnla et ses alliés.

 

«On croyait que la Minusma et Serval sont là pour aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale, mais on voit que ces forces travaillent pour le Mnla dont le parrain est la France. Si ces forces sont là pour loger dans les hôtels, aller dans les night club et maquis et draguer les belles femmes, elles feraient mieux de nous foutre la paix», fulmine un habitant de Kalaban-Coura, visiblement très aigri contre la Minusma et la force Serval. Mieux, soupçonnées de soutenir les groupes rebelles du nord,  beaucoup de Maliens appellent à boycotter les produits français et à protester contre la Minusma et la force Serval.

 

Nécessité de dépassionner les débats

Plus modéré, Dramane Dembélé de l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma-Pasj), candidat malheureux à la présidentielle en 2013, soutient qu’il faut attendre les résultats de l’enquête, mais la démission du gouvernement n’arrangera rien. «Cela ajouterait une crise à la crise. On n’arrangera rien. On est dans une situation de crise. Ce n’est pas avec l’émotion que l’on doit résoudre la question», estime-t-il.

 

Ce qui est intéressant à retenir, c’est que Moussa Mara, bien qu’étant mécontent du dernier comportement de la Minusma et de Serval, ne nie pas leurs efforts consentis au Mali. En effet, pour le Chef du gouvernement, un long chemin a été parcouru avec l’aide de nos partenaires, mais beaucoup reste encore à faire, notamment dans la résolution définitive des questions de rébellion du Nord de notre pays avec le cas Kidal et dans le déploiement de notre administration. Et là, le Premier ministre Moussa Mara compte particulièrement sur la Minusma, dont il entend solliciter un nouveau mandat. «Nous comptons travailler avec les équipes de la Minusma pour gérer cette étape et allons nous employer dans les semaines à venir pour que cette Mission soit dotée d’un nouveau mandat plus axé sur l’accompagnement de notre pays dans le recouvrement de sa souveraineté sur son territoire. La réconciliation nationale ne se fera pas sans la supervision de la Minusma et Serval,  sans la justice. Nous sommes tous conscients que les destructions subies par les personnes et les biens du fait de la crise actuelle, sont tellement profondes que nous ne ferons pas l’économie de la justice et de la vérité pour comprendre et pouvoir se pardonner», avait-il mentionné dans sa Déclaration de politique générale.

 

En somme, l’heure n’est pas à savoir qui a raison ou qui a tort et il est inutile de jeter de l’huile sur le feu. Il urge donc que tous les Maliens, sans distinction, se donnent la main pour soutenir l’action gouvernementale qui compte beaucoup sur l’aide de la Communauté internationale, notamment la Minusma et Serval, pour réussir à refroidir cette «patate chaude Kidaloise».

Bruno LOMA

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9 COMMENTAIRES

  1. Pensez-vous qu’un homme intelligent peut épargner la mascarade qui relève
    de ce mutisme des forces étrangères fondues sur notre territoire pour trouver une solution définitive?
    Parlons sans ambages,tout cela est fallacieux ! Ce sont les blancs qui défendent MNLA contre nous sous prétexte que nous les aimons pas alors que leur vision est complètement une question d’intérêt économique tout court!
    En tout cas, à moins que le cas du Mali soit une exception des autres sinon de la guerre froide à aujourd’hui je n’ai jamais constaté un apport souhaité,avec casque bleu ou rouge peu importe le nom, de solution positive c’est à dire parfaite que de la désolation d’une manière ou d’une autre.

  2. Pensez-vous qu’un homme intelligent peut épargner la mascarade qui relève
    de ce mutisme des forces étrangères fondues sur notre territoire pour trouver une solution définitive?
    Parlons sans ambages,tout cela est fallacieux ! Ce sont les blancs qui défendent MNLA contre nous sous prétexte que nous les aimons pas alors que leur vision est complètement une question d’intérêt économique tout court!
    En tout cas, à moins que le cas du Mali soit une exception des autres sinon de la guerre froide à aujourd’hui je n’ai jamais constaté un apport souhaité,avec casque bleu ou rouge peu importe le nom, de solution positive c’est à dire parfaite que de la désolation d’une manière ou d’une autre.

  3. Nous les Maliens de l,interieur sont avides d,informations je dis et je le repete les reporteurs de la BBC news ont la preuve evidante de la passivite de la minusma et de serval qui ont laisse les rebelles attaquee les forces maliennes.Ce jour fatidique il y avaient 3 soldats qui ont ete surpris dans la rue par les rebelles pour ne pas alerter nos soldats,les rebelles n,ont pas agi et les 3 ne pouvant plus retourner ont garder leur sang froid et contiunue leur chemin tout en presence des reporteurs de la BBC NEWS ebahi mais ont continue leur reportage.Donc qui a ordonne au mnla d,attaquer sans aucun doute(minusma et serval)qui veulent couvrir les rebelles en s,attaquant au PM.Or si ma memoire est courte un petit rappel:le chef d’etat major general de l’armee mr toure avec la complicite de l’ORTM nous montrait dans le vent de sable la presence de l’armee a kidal-tessalite et aguelhoc.Resumons ce reportage de l’ORTM etait monte pour duper le peuple malien donc MM nous a edifie sur kidal.

  4. Une faute impardonnable!

    En accusant l’armée de tous les pêchés d’israël et en ne s’assumant pas au sommet de notre État, IBK et Mara, veulent se faire passer comme des saints alors qu’ils ne cessent de commettre leur faute impardonnable sur l’affaire de Kidal.

    En effet IBK et Mara ne pouvaient ne pas savoir, lorsqu’ils briquaient la magistrature suprême de ce pays en juillet 2013, que nous traversons une crise sécuritaire et institutionnelle grave qui nécessite une réforme complète de notre armée.

    Sachant cela comme tout autre malien, ils ont quand promis “l’honneur” et la “dignité” au peuple malien.

    Mais une fois élu président de la république et nommé premier ministre de ce pays, ils se sont adonnés à la promotion de leurs familles et belles familles et au gaspillage des ressources publiques dans des avions, motards, rénovations de maisons privées et passations de marchés publics douteux.

    L’armée n’a jamais reçu d’eux un quelconque moyen aérien pour assurer la suprématie malienne dans les airs à Kidal.

    Et quand on attaque un ennemi enraciné depuis belle lurette sur un territoire donné, on ne peut pas ignorer que le contrôle des airs est le préalable à toute offensive terrestre.

    Mais le matamore Moro Mara en a cure de cette précaution d’usage.

    Il s’en alla à Kidal pour y faire figuration et tromper les esprits les plus tronqués comme quoi il est héros alors que c’est un héron en fuite entre le gouvernorat de Kidal, le camp Minusma et le camp 2 de Kidal avant de le livrer aux voyous armés du Mnla pour aller dormir à Gao dans son mensonge éhonté.

    Cet individu minuscule au devant des défis majuscules de notre nation ignore totalement le sens des mots “patriotisme” et “dignité” tellement qu’il est bercé dans l’opportunisme farfelu et l’arrivisme béant.

    Nous devrons donc lui dire en face la faute qu’il a commis au nord de notre pays et qui a conduit à l’assassinat lâche de 8 préfets de la république du Mali bien avant l’hécatombe de nos soldats froidement abattus dans la précipitation d’une aventure militaire suicidaire mal préparée à Kidal sans stratégie et sans renseignement.

    Mara must go!

    He must also respond to our justice.

    IBK also after his presidential term must respond to our justice.

    Wa salam!

  5. Le premier ministre n’a pas à démissionner. Il a bien fait. Ou kidal fait partie du Mali ou il n’est pas.
    Il paraît même que du côté des rebelles tués, il y avait des européens . d’où viennent il?
    Vive le Mali, vive le premier ministre.
    Qu’Allah bénisse le Mali.

    • Ce sont des Russes que le MNLA est allé demander en renfort à Poutine. Vive la Russie !!!!!

  6. Serval est une force protectrice au besoin d’appui au MNLA et MINUSMA une force d’opposition, c’est tout

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