Mort d’un civil détenu par les casques bleus au nord : La famille dénonce des violences, l’ONU promet la transparence

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La famille d’un civil malien décédé après son arrestation par la force de l’ONU à la suite d’une attaque jihadiste qui a coûté la vie à six militaires tchadiens a attribué sa mort à des violences en détention, l’ONU promettant vendredi “toute la lumière” sur cette affaire.

Les Casques bleus tchadiens étaient tombés le 18 mai dernier dans une embuscade dans le nord du Mali qui avait fait cinq morts, un sixième, blessé, étant ensuite décédé le 24 mai, selon un dernier bilan de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

Trois suspects avaient été arrêtés, dont l’un est décédé le 19 mai “dans les heures ayant suivi” et les deux autres ont été relâchés, a indiqué la Minusma le 21 mai, annonçant l’ouverture d’une enquête interne.

La victime était un berger touareg âgé, nommé Almostapha Ag Intisniyiken, arrêté avec son fils et un autre parent, a appris l’AFP auprès de sa famille.

“Nous soupçonnons une mort provoquée. Si on n’avait pas arrêté avec violence mon père, il ne serait pas mort”, a déclaré ce fils, Ousmane Ag Almoustapha, joint par téléphone, et dont les propos en tamasheq (langue touareg) ont été traduits à l’AFP par un de ses proches.

“Nous étions derrière notre troupeau quand les Tchadiens ont tiré des coups de feu. Les animaux se sont sauvés et ils nous ont arrêtés tous les trois”, a-t-il témoigné.

“Ils ont commencé par nous frapper avec la crosse de leurs fusils pour nous faire avouer que nous étions impliqués dans l’attaque. Nous avons dit que non, mais que nous avions vu trois gens armés à moto qui venaient du lieu de l’attentat”, a poursuivi Ousmane Ag Almoustapha.

“Ensuite ils nous ont séparés de mon père. C’est après que j’ai appris qu’il était mort”, a-t-il ajouté.

Un autre membre de la famille du défunt qui a rencontré les deux jeunes libérés a évoqué sous le couvert de l’anonymat une “mort sûrement provoquée par une arme”.

“Pour nous, ce n’est pas une mort naturelle”, a dit ce parent. “Je remercie la Minusma d’avoir dit qu’on allait connaître la vérité”, a-t-il ajouté.

Interrogée sur ces accusations de la famille, la porte-parole en chef de la Minusma, Radhia Achouri, a rappelé l’ouverture immédiate d’une enquête et dit ne “pas préjuger des résultats de ces investigations”.

“La Minusma partagera avec transparence les conclusions pertinentes des investigations internes et si erreur/faute il y a, les responsabilités seront assumées”, a-t-elle assuré dans un courriel à l’AFP.

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