Mort de Ghislaine Dupont et Claude Verlon: les parties civiles chez les juges

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Ghislaine Dupont et Claude Verlon

Plus de cinq ans maintenant après l’assassinat de nos confrères Claude Verlon et Ghislaine Dupont dans le nord du Mali, où en est l’enquête ? Les parties civiles étaient reçues ce jeudi au palais de justice de Paris. Les juges d’instruction ont fait le point pendant plus de trois heures sur les investigations menées durant cette dernière année.

Les juges d’instruction ont-ils fait de nouvelles révélations ? Pas véritablement aux dires de certains proches de Claude Verlon et Ghislaine Dupont qui sont sortis frustrés de ces trois heures d’entretien avec le magistrat. Mais le juge Jean-Marc Herbaut a fait part de ses espoirs quant aux traitements des données téléphoniques maliennes, notamment certains des relevés, auxquels il souhaite avoir accès, ne lui ont toujours pas été délivrés, mais il mise dessus pour faire avancer l’enquête et éventuellement envisager un nouveau voyage à Bamako après celui effectué en février.

Un nouveau déplacement dont le juge Herbaut ne semble pas avoir écarté l’idée aux dires de l’avocate de l’association « Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon ». C’était la première fois que l’association était d’ailleurs reçue par le juge d’instruction français. Elle qui s’est récemment constituée en tant que partie civile dans ce dossier. Trois heures d’entretien au final parfois ponctuées de divergences de points de vue, comme l’explique Marie Dozé, l’avocate de l’association : « Il n’y a eu non pas des foires d’empoigne, mais il y a eu des désaccords et quelques fois des échanges un peu vifs, c’est normal. Et notamment sur le fait de savoir si Ghislaine travaillait ou non sur les otages d’Arlit, parce que nous sommes persuadés qu’elle travaillait sur les otages, les magistrats instructeurs visiblement un peu moins ».

Vers une audition de François Hollande ?

Autres désaccords également lorsque la question du secret-défense a été évoquée notamment. Et outre la demande d’audition de l’ex-président français François Hollande, officiellement réclamée mardi, l’association « Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon » envisage aller plus loin : « Nous allons également très probablement demander l’audition de l’ancien directeur de la DGSE, monsieur Bajolet, qui lui était informé ou en tout cas a été destinataire de la même information que François Hollande. Je fais référence à cette écoute à laquelle avait déjà fait référence François Hollande, l’écoute entre les commanditaires et puis le reste ».

C’est en effet en 2013 que François Hollande avait confié à un de nos collègues avoir entendu une conversation après le drame dans laquelle ce qui ressemblait à un commanditaire reprochait à un membre du commando d’avoir « détruit la marchandise ». Une écoute que Bernard Bajolet avait lui aussi mentionnée alors qu’elle ne figure pourtant pas au dossier.

En tout cas, cinq ans après les faits maintenant, les proches de Claude Verlon et Ghislaine Dupont ne baissent pas les bras. Ils ont notamment l’intention de continuer à faire pression pour que les déclassifications de documents confidentiels se poursuivent et s’affinent.

Par RFI Publié le 09-11-2018

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