Le président Mamadou Issoufou ne dort plus que d’un seul œil, depuis que Boko-HARAM a pris le contrôle de la ville de Damasaque, frontalière de la ville nigérienne de Diffa. Ce qui complique encore les choses c’est le nombre de refugiés qui s’accroit de jour en jour, une autre source d’insécurité. Tout, porte à croire que les islamistes du Nigeria et ceux de la Libye veulent faire leur jonction à partir du Niger qui est devenu le ventre mou du terrorisme sahélien. Le mouvement le plus actif est sans doute BOKO-HARAM qui contrôle une vingtaine de localités au Nigeria surtout dans les Etats de Borno, Yobé et l’Adamaoua. Récemment il a pris le contrôle de la ville de Ganbourou Ngala à la frontière camerounaise.
La secte islamiste pour montrer sa détermination a pris il ya deux jours le contrôle de la base militaire de Baga à 180 km de la ville de Maiduguri. Faut-il le souligner cette base abrite le quartier général de la force multinationale composée de contingents nigérien, tchadien et camerounais. Ce revers militaire est un véritable camouflet pour les pays de la région et la communauté internationale.
Face à la menace le Cameroun a d’ailleurs décidé de verrouiller sa frontière par un fort cordon sécuritaire. Et BOKO-HARAM pour montrer sa capacité de nuisance a occupé pendant plusieurs heures une base avancée de l’armée camerounaise avant d’en être chassé par des chasseurs bombardiers du Président Biya. Le mouvement terroriste a même failli mettre la main sur la grande métropole du nord de la république fédérale Maiduguri. En prenant le contrôle des villes frontalières, la stratégie de Boko Hram est claire, la création d’un califat islamiste à l’image de l’organisation de l’Etat islamique en Irak et au Levant. La communauté internationale est suffisamment mise dans le bain pour couper l’hydre Boko Haram à la solde du détraqué Aboubacar Checao .
De l’avis de beaucoup de spécialistes dans la région le président de la république fédérale du Nigeria Goodluck Ebelé Jonathan ne fait pas assez pour mettre fin aux exactions de la secte. Des responsables militaires camerounais ont d’ailleurs chargés Abuja estimant que depuis la rencontre de Paris, les troupes de Yaoundé mènent d’importantes offensives contre Boko Haram, histoire de remplir leur part du contrat. Le département d’Etat américain a d’ailleurs émis des réserves sur la volonté du Nigeria de détruire Boko Haram suite au renvoi par Jonathan de ses instructeurs militaires.
Pendant que ces combats se déroulent, du côté libyen les islamistes ne désemplissent pas, ils contrôlent plusieurs points stratégiques. Ce faisant, l’opération « DIGNITE » du général Haftar n’a pas encore donné de résultats tangibles.
Face à ces deux menaces la France qui tire 80% de son uranium qui fait fonctionnés ses centrales nucléaires des mines du Niger n’a d’autre choix que de sécuriser le pays, c’est pourquoi à la frontière libyenne elle a réoccupé Madama un ancien fort colonial qu’elle a d’ailleurs fortifié. L’objectif selon le ministre français de la défense Yves Le Drian, qui a séjourné récemment dans la région est d’empêcher toute incursion de groupes terroristes en direction du Niger et du Mali, notre pays qui a payé un lourd tribut lors de l’occupation djihadiste. Et beaucoup de pays de la région plaide pour une intervention internationale en Libye pour mettre fin au chaos qui est un vecteur de déstabilisation pour la région.
Au regard de la gravité de la situation, après le forum de Dakar sur la sécurité dans la bande Sahelo-Saharienne, le groupe des 5 pays les plus menacés s’est réuni à Nouakchott pour voir comment mettre ensemble leur maigre force pour circonscrire ce mal qui s’étend désormais du Sahel à la corne de l’Afrique
Badou S. Koba