Ancien du MNLA et de la CMA, coordonnateur de la Compis-15 et secrétaire général de la Coordination des peuples de l’Azawad (CPA), Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, avertit : “Nous sommes en train de créer des conditions pour que le pays se divise de la façon la plus dangereuse et légale“. C’était hier lors de la cérémonie de réunification de la CMFPR.
“Depuis six à sept mois, nous sommes en train de reculer. Chaque mois, nous reculons parce que tout simplement on ne voit pas les dividendes de l’accord qui a été l’espoir pour nous tous. Cependant, il faut reconnaître que même pendant la rébellion, la CMFPR a affirmé qu’il faut maintenir le Mali uni. Or, il se trouve qu’au moment où nous sommes aujourd’hui, ce n’est pas ce qui est en train de se faire. Nous sommes en train de créer des conditions pour que le pays se divise de la façon la plus dangereuse, c’est-à-dire la façon légale.
On est dans un accord qui, malheureusement est en train de nous passer sous la main et le résultat va être la division de ce pays. Je m’explique : Aujourd’hui, ceux qui ont défendu l’unité du pays se retrouvent en position de faiblesse dans le processus de mise en œuvre de l’accord, tout simplement parce qu’ils sont juridiquement affaiblis par des questions de représentativité. C’est pourquoi il est extrêmement important de prendre le temps nécessaire pour que le cadre soit restauré et permette de maintenir ce pays encore uni. Il ne faudrait donc pas se précipiter à la mise en œuvre de cet accord pendant que ceux qui ont défendu l’unité du pays sont en position de faiblesse, car c’est dangereux.
Dans l’accord, il y a également deux articles qui sont extrêmement dangereux, il s’agit de l’article 3 qui assimile le pouvoir de décision à une consultation entre partie au préalable. Le deuxième article dangereux est celui qui met le gouvernement du Mali au même niveau que la CMA et la Plateforme en tant que simple partie étant donné que le gouvernement du Mali est censé représenter le Mali sur toute l’étendue du territoire.
Le gouvernement du Mali qui le représente de Kayes à Kidal ne peut pas être confiné dans une camisole de partie et doit être en mesure à un moment opportun pour des questions d’intérêt général et de souveraineté de dire que ‘non la CMA je ne suis pas d’accord, la Plateforme je ne suis pas d’accord’. Voilà le combat que nous sommes en train de mener depuis six mois avec la CMFPR. J’ai eu à gérer la rébellion et à empêcher la division du pays, le fédéralisme avant de finir par accepter que rien ne vaut l’unité nationale du Mali, parce qu’il faut évoluer”.
Propos recueillis par A. M. C.