Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, coordinateur de la Compis 15 : «Nous ne cantonnerons pas dans un processus qui n’est pas inclusif»

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Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, l'un des contrevenants de l'ONU

Face à la lenteur dans le  processus de mise en œuvre de l’Accord de paix et de la réconciliation, caractérisée par un blocage persistant au niveau de la composition du Comité de Suivi de l’Accord (CSA), la Coordination des mouvements prônant l’inclusivité et signataires de  l’Accord du 15 mai (Compis 15) a brisé le silence ce samedi, lors d’une conférence de presse, tenue à la Maison de la presse.

Dans son intervention, Mohamed Ousmane Ag  Mohamedoun a indiqué que le processus de mise en œuvre de l’Accord est réellement en panne, car il échappe aux populations du Mali et celle du Nord en particulier. «Nous sommes toujours encore à la case départ comme si on avait pas encore signé l’Accord de paix. Depuis que l’Accord a été signé, nous avons été pénétrés par d’autres agendas que nous ne comprenons pas. Le caractère inclusif de l’Accord est en passe d’être violé», a-t-il déclaré. Et d’ajouter que pendant près de six mois, un bras de fer oppose  ceux qui veulent marcher sur l’inclusivité de l’Accord et ceux qui veulent l’appropriation du processus par les populations. Partant, il a précisé que le Comité de suivi de l’Accord n’est pas encore mis en place. «Le CSA n’est pas fonctionnel. Ce qui se retrouve depuis 6 mois n’est que l’assemblée constitutive du CSA. Une Assemblée constitutive d’un organe n’est pas l’exécutif. Le processus est bloqué par ce qu’on n’arrive pas à mettre en place l’exécutif », a indiqué le coordinateur. Toutefois, il rappellera que l’époque des années 1990 du Pacte national est revoulue où les soldats négociaient au nom des populations et après la population ne sait pas ce qui s’est passé. «Quoi que l’on dise, le processus est inclusif, l’Accord appartient à la population .Car, il est indiqué dans l’Accord qu’il y aura des élections pour mettre en place des assemblées régionales. Ce n’est plus les parties, c’est la population qui gère à travers les institutions qui seront mises en place», a-t-il martelé.

La Compis 15 déclare la guerre à Me Harouna Toureh

Selon Mohamed Ousmane, la Plateforme, censée défendre l’unité nationale et s’opposer à tout projet de partition de notre pays, est aujourd’hui devenue un mouvement séparatiste par le fait d’un homme: Me Harouna Toureh, qui est prêt à pactiser avec le diable  pour faire mal à notre pays depuis qu’il n’a pas été ministre dans l’actuel  gouvernement. «Me Toureh ne répond d’aucune légitimité, car abandonné par tous les mouvements issus des communautés sédentaires  qu’il est censé représenter. C’est lui, l’unique ennemi du Mali. Car, c’est lui seul qui combat l’inclusivité de l’Accord», a-t-il affirmé. Partant, il a invité le gouvernement à ne pas se confiner dans un simple statut de partie à l’Accord mais d’agir au nom de  toute la nation. Par ailleurs, il  a estimé qu’avant la résolution de tous ces problèmes, le gouvernement, seul responsable de la mise en œuvre de l’Accord, devra suspendre  sa mise en œuvre en général et les préparatifs de la conférence d’entente nationale. «Le contexte actuel, animé par Me Harouna Toureh, ne crée pas de meilleures conditions de sa mise en œuvre dans l’intérêt de l’unité nationale et de la cohésion sociale, gages de la paix», a-t-il déclaré. Et d’ajouter qu’ils s’opposeront à toute mesure tendant à favoriser le retour de la paix sans la préservation du caractère inclusif de l’Accord. «Nous ne cantonnerons pas dans un processus qui n’est pas inclusif. Nous ne désarmerons pas dans un processus qui n’est pas inclusif. Nous n’encouragerons pas des patrouilles mixtes dans un processus non inclusif. Nous suspendons le projet de retour de nos refugiés dans un processus non inclusif .Nous ouvrons nos portes à tous les combattants qui refusent le cantonnement pour les mêmes raisons», a-t-il déclaré.

Boubacar SIDIBE

 

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