« Mesdames et Messieurs les Représentants des partis politiques,
Mesdames et Messieurs les Représentants de la Société civile,
Mesdames et Messieurs,
Il me plait tout particulièrement de vous remercier pour votre disponibilité, disponibilité qui n’a pas manqué de se manifester une fois de plus. Malgré les délais très courts dans lesquels s’est exprimé mon souhait de vous rencontrer. Je vis votre présence, malgré cette contrainte de temps, comme une marque d’honneur à notre endroit et le signe de votre engagement au profit du peuple malien.
Les pourparlers inter maliens en Algérie sont entrés, depuis quelques heures dans une phase cruciale. Après avoir entendu les parties en négociation après les dernières restitutions aux forces vives du pays, la médiation a proposé un projet d’accord qu’elle souhaite voir parapher dans les plus brefs délais par les différentes parties. C’est dans ce contexte que se situe notre rencontre qui me permettra de vous exposer à la fois notre appréciation à la situation et les consignes que nous avons données à l’équipe gouvernementale.
Le Gouvernement demeure profondément attaché au respect de la constitution aussi longtemps qu’elle n’aura pas été révisée par le Peuple souverain du Mali, il demeure attaché au caractère unitaire de l’Etat, à son indivisibilité, au respect de l’intégrité territoriale, aux valeurs républicaines et à la laïcité.
Le Gouvernement garde à l’esprit les conclusions des Etats généraux sur la Décentralisation, les Assises nationales sur le Nord, les recommandations de différentes rencontres et foras des collectivités territoriales décentralisées, conclusions et recommandations traduisant les aspirations profondes de l’immense majorité des Maliens et Maliennes. Il reste déterminé à leur réserver les suites attendues.
Le Gouvernement garde à l’esprit les prescriptions et la signification profonde de la devise nationale : Un Peuple Un But Une Foi. Il garde à l’esprit les prescriptions, les invitations et les incitations de l’hymne national.
Le Gouvernement note que ces préoccupations essentielles sont sauvegardées dans le projet d’Accord, version du 25 février 2015, que de nombreuses autres dispositions sont encadrées par la loi à la phase de la mise en œuvre, que ces dispositions sont applicables à toutes les régions du Mali, qu’aucune entité politique née d’un regroupement politique n’existe au dessus de la région.
Le Gouvernement note que l’appellation « AZAWAD » figurant dans le Pacte national, dans l’Accord préliminaire de Ouagadougou de 2013, dans la Feuille de route de Juillet 2014, dans le Projet maintenant soumis aux parties sera définitivement élucidé et la question définitivement tranchée à la faveur d’un débat national, débat dont l’organisation est prévue dans le présent projet d’accord. Cela est nouveau et hautement significatif. Le gouvernement réaffirme sa détermination à œuvrer pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, pour réaliser le retour des réfugiés et des personnes déplacées dans des conditions décentes, pour améliorer les conditions de vie et d’existence des populations, pour renforcer l’Etat de droit en luttant contre l’injustice et l’impunité.
Le gouvernement recherchera les voies et moyens visant la restauration de la paix véritable, pas un semblant de paix qui souille le patrimoine socio culturel de notre peuple, qui souille les valeurs sur lesquelles reposent notre société, mais une paix véritable qui sauvegarde le présent et ouvre des perspectives heureuses pour tous les maliens sans aucune discrimination et pour les générations à venir.
Le gouvernement est conscient de ses responsabilités qui ne peuvent être les mêmes que celles des autres acteurs du processus. Aussi, dans l’intérêt exclusif de la paix et pour le confort des maliens et des maliennes, avec la pleine conscience de ce qui fonde et qui justifie son existence et sa mission, le gouvernement adhérera non à des compromissions, mais à des compromis de nature à sauver l’essentiel.
Le projet d’accord soumis aux parties n’est certes pas parfait, mais il constitue un compromis que nous pouvons accepter tout en restant vigilant quant à sa mise œuvre.
Je sais que certains protagonistes, certains mouvements armés hésitent encore à s’engager pour des motifs que nous respectons mais que nous comprenons difficilement de la part de ceux qui ont à cœur de construire l’édifice de la paix, du développement juste équilibré, avec l’accompagnement de la communauté internationale à laquelle nous exprimons et nos remerciements et notre reconnaissance.
Nous souhaitons vivement que les parties maliennes participant aux pourparlers d’Alger acceptent le compromis proposé par l’équipe de médiation, dont l’Algérie est le chef de file, équipe à laquelle nous adressons nos félicitations et nos vifs encouragements. Pour notre part, des instructions ont été données à l’équipe gouvernementale pour qu’elle s’inscrive dans cette dynamique.
M’adressant à vous, les représentants des partis politiques, ceux de la mouvance présidentielle, ceux de l’opposition, les représentants de la société civile et au- delà tous les maliens et toutes les maliennes, à toutes les associations, celles des jeunes, celles des femmes, à tous les leaders d’opinion, aux communicateurs traditionnels, à toutes les légitimité coutumières et religieuses, à l’ensemble des organisations socioprofessionnelles, à toutes les forces vives de la nation, je demande à tous au nom du Président de la République, Chef de l’Etat, Monsieur Ibrahim Boubacar KEITA, je demande à tous d’accompagner le Gouvernement dans la recherche de la paix, de la promotion et la sécurité, du développement économique et social et de l’émergence d’un Etat de droit.
Je sais que les critiques, observations et suggestions formulées par les uns et les autres, au sujet du processus d’Alger n’ont d’autres buts que de conforter la position du pays, de la nation dans la défense de ses intérêts supérieurs.
Au moment où s’ouvre une nouvelle page dans le processus d’Alger, à savoir le paraphe d’un Accord de Paix, dont la signature interviendra au Mali, le Gouvernement entend continuer à apporter sa contribution, à exprimer sa bonne foi, dans la recherche de la paix, en adhérant au compromis proposé par la médiation et cela dans le respect strict des principes fondateurs de la République du Mali et des idéaux autour desquels notre nation s’est forgée.
En cette circonstance, puissions-nous trouver, nous Maliens et Maliennes, des raisons supplémentaires de conforter notre volonté de vivre ensemble dans un environnement de paix, de sécurité et stabilité sociale.
Je vous remercie pour votre attention »