Péniblement mis en route, le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) serait à l’épreuve d’un banditisme persistant d’éléments de la CMA le composant. Ce qui remet sur la table la question de la bonne cohabitation qui est tributaire de la confiance entre les parties.
Les parties signataires se sont accordées, dans un premier temps, sur l’établissement du bataillon de patrouille mixte à Kidal qui consistera en 600 combattants/soldats – 200 pour chaque partie signataire – et dont la tâche principale sera d’assurer la sécurité des autorités intérimaires. Un faisceau de facteurs a conduit à l’opérationnalisation de la première patrouille mixte à Gao laquelle a du reste aussitôt été endeuillée par un attentat suicide ayant fait des dizaines de morts et des blessés, autant parmi les FAMAs que des Mouvements armés.
En ce qui est du MOC, il a deux missions principales. Pour le présent, il est chargé de la planification et de la conduite des patrouilles mixtes, associant les FAMas, la Coordination et la Plateforme, avec l’appui de la MINUSMA et des forces internationales, afin d’assurer la sécurité dans le Nord du Mali. Pour l’avenir, il prépare le redéploiement sur l’ensemble du territoire des forces de sécurité et de défense reconstituées, issues du processus d’intégration des ex-combattants. Le MOC est donc un organisme temporaire, qui a vocation à disparaître lorsque les dispositions sécuritaires de l’APR auront été pleinement appliquées.
Le retard pris dans son lancement a été à l’origine d’impatience manifestée par la Médiation internationale, mais également par la CMA et la Plateforme qui soupçonnaient l’État de traîner les pieds.
Mais, outre les éléments objectifs relatifs à la fourniture des listes des combattants (ceux de la CMA précisément) et de la logistique qui n’étaient pas insurmontables, il y avait le côté confiance qu’il fallait travailler entre des mouvements qui se sont entretués et qui doivent désormais cohabiter.
L’on se rappelle à cet effet, de l’épisode de la rentrée des combattants de la CMA à Gao qui a été très mouvementée, des gens manifestant leur hostilité avec des pancartes avec l’inscription ‘’CMA-Kidal dehors’’.
Par le passé, notamment, après les tragiques événements d’Aguelhock qui ont eu lieu le 24 janvier 2012, les FAMAs n’étaient pas non plus dans les meilleures dispositions d’accueillir ceux qui sont accusés d’être leurs bourreaux.
Il était donc difficile, voire impossible, de danser plus vite que la musique. Il était indispensable de préparer les cœurs et les esprits à la nécessaire cohabitation, au nom de la réconciliation nationale, de la paix et de la sécurité.
Mais à peine cette étape cruciale franchie que certaines vieilles habitudes refont surface, en l’occurrence le vol de véhicules. Pis, les vols des véhicules du Mécanisme opérationnel de coordination. Il y a quelques jours, un haut responsable du GATIA exprimait son ras-le-bol et demandait au Gouvernement d’exiger de la Coordination des mouvements armés (CMA) la restitution de ses véhicules volés. Il doit savoir de quoi il parle au regard de sa place élevée dans la hiérarchie du GATIA qui lui permet de savoir parfaitement ce que représente d’accuser un autre mouvement signataire.
Le vol de véhicules dont on sait qu’il est inscrit dans les mœurs dans certaines localités, dans le contexte actuel, n’est pour autant pas anodin. Et pour cause, il porte un sacré coup à la confiance laborieusement rétablie entre les parties. Ce qui pourrait avoir un effet domino : en l’absence de confiance, la cohabitation est fragilisée et l’application de l’Accord en prend pour son grade.
L’on ne devrait pas non plus perdre de vue qu’au déclenchement de la rébellion de 2012, les premières armes prises faisaient partie des arsenaux des Forces armées et de sécurité. De ce point de vue, les vols sporadiques de véhicules (et quoi après ?) ne sont pas de nature à renforcer la confiance. Au contraire, ils ravivent facilement les mauvais souvenirs et mettent sur la défensive. Ce qui n’est pas de bon augure pour la suite du processus de paix et la réconciliation qui est par ailleurs dans le viseur des défenseurs de l’islam de Iyad Ag Ghaly, fondateur de Ansar Eddine.
Il est clair : la persistance de certains comportements à l’interne reviendrait à apporter du grain à moudre au moulin des organisations djihadistes qui représentent une véritable menace pour la stabilité, non seulement de notre pays, mais également de l’ensemble des pays du Sahel.
Par Bertin DAKOUO
De toutes les façons les maliens observent l’évolution de la situation sécuritaire. Ces gens méritent pas de confiance. C’est eux qui ont trahi en fuyant avec les armes des maliens pour rejoindre la rébellion. C’est le moment de sanctionner tous déserteurs ou voleurs afin que la confiance s’installe entre toutes les forces.
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