Alors que les rebelles ont accepté de signer l’accord de paix, Hama Ag Sid’Ahmed, porte-parole du MNLA, revient sur l’origine de la rébellion.
C’est une victoire pour Bamako et la médiation algérienne. Après avoir boudé l’accord de paix inter-malien pendant plusieurs mois, les groupes armés indépendantistes du Nord du Mali ont finalement donné leur feu vert. La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui rassemblent des combattants touaregs et arabes, a en effet annoncé qu’elle validerait le texte le 20 juin prochain, à Bamako. L’accord avait déjà été signé le 15 mai par le pouvoir central malien et les milices qui le soutiennent. Mais le MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad), l’aile dure de la CMA, réclamait de nouveaux amendements. Pour Hama Ag Sid’Ahmed, porte-parole du MNLA, les négociations ne sont pas terminées.
Le Point Afrique : Êtes-vous satisfait de l’accord de paix négocié avec la médiation algérienne ?
Hama Ag Sid’Ahmed : Cet accord est loin de répondre aux aspirations des Touaregs. La situation reste très tendue sur le terrain, la population ne croit pas du tout aux négociations en cours. Le 7 mars dernier, la CMA a conditionné la signature de l’accord par la prise en compte d’amendements. Pour éviter l’échec des négociations, Bamako et la médiation ont décidé que ces points seraient discutés après la signature du 20 juin, lors de la réunion de Comité de suivi. La communauté internationale fait aussi pression. Mais nous ne sommes pas dupes : si les autorités centrales maliennes ont refusé de négocier ces amendements à Alger, pourquoi accepteraient-elles de les négocier un peu plus tard ?
Que réclamez-vous ?
Sur le plan politique d’abord, nous réclamons en priorité la reconnaissance officielle de I’Azawad comme une entité géographique, politique et juridique. Un statut notamment permis par la création d’une assemblée interrégionale, regroupant les régions de Gao, Tombouctou, Kidal, Ménaka et Taoudéni. Pour l’aspect sécuritaire, le point principal est la constitution des forces de défense et de sécurité sur le territoire de I’Azawad composées à 80% de ressortissants de I’Azawad, et dont la liste serait définie par la CMA elle-même. Le mécanisme opérationnel de coordination serait alors présidé par la MINUSMA (mission onusienne au Mali, NDLR) et co-présidé par les deux parties. Nous souhaitons aussi l’affectation d’un fonds spécial pour I’Azawad sur le budget de I’État, à hauteur de 40% et sur une période de 20 ans, en vue de résorber un retard de plus de 50 ans sur ce territoire.
Pourquoi le MNLA souhaite-t-il l’indépendance du territoire de l’Azawad, vous ne vous sentez pas Maliens ?
Les gens du Nord ne se sont jamais sentis Maliens. Pour qu’ils se revendiquent de cette nationalité, il aurait été nécessaire qu’ils se sentent soutenus par l’État sur le plan économique et politique. Or cette région n’a connu que la répression de la part de l’armée. Il est clair que Bamako ne considère pas les populations du Nord comme des citoyens maliens. Le président Ibrahim Boubacar Keïta conduit d’ailleurs la même politique de rejet que son prédécesseur, Amadou Toumani Touré.
Le 5 juin, la CMA a également signé un accord sécuritaire visant notamment à rétablir le cessez-le-feu à Ménaka, qui fait partie du territoire que vous revendiquez. A-t-il une chance d’être respecté ?
Selon cet accord, tous les miliciens doivent évacuer la ville au plus tard le 9 juin. C’est ensuite le rôle de la MINUSMA d’assurer la sécurité de Ménaka. La CMA doit rester cantonnée en périphérie, à 20 km de la ville. Mais il faut s’attendre à des provocations sur le terrain au cours des prochains jours, car le GATIA (milice loyaliste, NDLR) ainsi que les éléments affiliés au groupe terroristes d’Abou Kaka, le Mujao, ont déjà fait savoir qu’ils ne quitteraient pas la ville.
Après la reprise de Ménaka par le GATIA fin avril, le MNLA a attaqué plusieurs villes du Nord. Est-ce que ces violences ne mettent pas en péril les populations que vous prétendez défendre ?
Déjà, il n’y a pas grand monde dans la région du Nord du mali. Dès le début de la rébellion, les populations ont fui les grandes villes, surtout Tombouctou et Gao.
Selon l’ONU, 57 000 personnes ont pourtant fui le Nord au cours des dernières semaines… Il s’agit essentiellement de Peuls de la région de Mopti. Après les Touaregs et les Maures, l’armée malienne a commencé à les réprimer car ils réclament l’indépendance du territoire qui couvre l’ancien empire de Macina. Globalement, il est vrai que 90% de la population du Nord se trouve aujourd’hui dans des camps de réfugiés en Mauritanie, au Burkina, au Niger et en Algérie. La population souffre de cette situation.
La signature de l’accord conditionne le déblocage d’une enveloppe de l’aide internationale pour le développement du Nord, qu’en attendez-vous ?
D’abord, nous réclamons la création d’une Commission de développement économique, social et culturel, chapeautée par les bailleurs de fonds, pour éviter les détournements par le Sud. Il a toujours été difficile de savoir ce qu’étaient devenus les fonds versés suite aux accords précédents. Une fois que les collectivités territoriales que nous réclamons seront installées, les projets de développement pourront être identifiés. Tout reste à faire. Que ce soit au niveau hydraulique, de la santé, de l’éduction, des infrastructures et de la communication, le terrain est vierge ! Kidal est la région la plus isolée : il faut la relier aux autres communes par des routes. Il y a encore des éleveurs sur le terrain qui meurent de soif, alors que la région de Tamesma, au Nord-Est de Kidal, renferme de l’eau.
La chute de Kadhafi a relancé le mouvement de rébellion au Nord du Mali. Qui sont les Touaregs du MNLA, combien de combattants êtes-vous aujourd’hui ?
Il y a plus de 3 000 combattants au sein du MNLA. Il y a quelques semaines, les trois mouvements que sont le MNLA, le HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad) et le MAA (Mouvement arabe de l’Azawad), ont décidé de former un seul corps militaire au sein de l’Armée nationale de l’Azawad. En 2010, le Touareg Ibrahim Ag Bahanga était déjà sur le terrain. Avec la chute de Kadhafi, près de 300 combattants Touaregs sont ensuite rentrés de Libye. Si certains ont préféré retrouver leur famille, une bonne partie a rejoint le MNLA en octobre 2011. De nombreux militaires Touaregs ont aussi déserté pour regagner la région. Le MNLA est alors né de tous ces regroupements. À l’époque, nous avons essayé d’approcher Amadou Toumani Touré pour engager des discussions. Mais la situation s’est dégradée sur le terrain, malgré l’intervention politique des Français. La rébellion s’est déclenchée le 17 janvier à Ménaka 2012 (le MNLA a attaqué la ville, NDLR). Les Touaregs ont ensuite été éjectés du Nord de manière spectaculaire par les terroristes.
Vos armes, d’où viennent-elles ?
La rébellion était déjà équipée lors du soulèvement de Kidal en 2006. Les Touaregs rentrés de Libye possédaient aussi un arsenal important. Mais la plus grande partie du stock d’armes et de munitions que nous possédons provient surtout de l’armée malienne : les soldats, qui ne se sentent pas chez eux dans le Nord, fuient régulièrement les affrontements avec les Touaregs et abandonnent tout.
Vous vous présentez souvent comme un rempart contre les groupes terroristes présents au Nord du Mali, pourtant il y a clairement des passerelles entre vos mouvements, quels sont vos liens ?
Il n’y a pas de liens entre les Touaregs et les terroristes. Les Touaregs étaient les seuls à pouvoir faire face à l’avancée des terroristes.
Iyad Ag Ghaly, figure historique de la rébellion touareg, est pourtant devenu un chef d’Ansar Dine…
C’est vrai qu’il y a eu cette alliance avec ce groupe en 2012. Les deux mouvements ce sont battus ensemble à Tessalit et un peu à Kidal. À l’époque, Ansar Dine, qui était dirigé par un Touareg, n’avait pas encore développé son idéologie. Les Touaregs du MNLA pensaient donc qu’ils poursuivaient les mêmes objectifs. Lorsque leur agenda s’est avéré totalement différent du nôtre, des affrontements ont suivi. Comme ils étaient très nombreux et grâce à l’argent des rançons mais aussi de complicités maliennes, qui préféraient la présence de groupe terroristes à cele de groupes indépendants, il leur a été facile de chasser les Touaregs. Aujourd’hui encore, il y a une guerre ouverte entre Touaregs et djihadistes. Depuis 2014, près de 40 Touaregs ont été exécutés par les groupes terroristes.
Les mêmes
LES POLITIQUES ONT TRAHI LE PEUPLE
Ce bandit enturbanné est un vrai mythomane comme tous les bandits du MNLA d’ailleurs.
C’est grâce aux mensonges qu’ils ont acquis une certaine légitimité auprès de la communauté internationale. C’est aussi grâce aux mensonges qu’ils reçoivent des aides financières des pays occidentaux. Le mensonge est leur fond de commerce .
Sans le mensonge ils seront obligés de travailler comme tous les autres à la sueur de leur front . Ce sont des vrais spécialistes en matière de propagande et discours victimaires.
Plus menteur que ces gens du MNLA tu meurs . Ils ont le mensonge dans le sang.
Ils sont arrivés à rouler la communauté internationale dans la farine .
Ils sont arrivés à remonter la communauté internationale contre les FAMA grâce aux mêmes mensonges . Ils ont toujours obtenu ce qu’ils voulaient grâce aux mensonges .
Malheureusement pour eux , ceux qui ont été trompés réalisent maintenant à quel point ils se sont faits avoir . Croyez moi le mensonge peut courir pendant des années mais il est rattrapé en un seul jour par la vérité .
On ne commente pas les propos d'un imbécile. Full stop.
On ne commente pas les propos d'un imbécile. Full stop.
Ce con doit a son age avoir honte de mentir.l 'histoire te rattrapera. Vous allez mal finir dans ce sauf si le bon Dieu dormait.De trahison en trahison de la Lybie au Mali que vous avez verse trop de sang ,que vous avez fait trop d'orphelins.ca ne fait que commencer.detromper vous. Vos alliers vous tromperons bientot car eux ils n'ont que des interets.le mal est consomme mais vous et vos alliers vous n'allez jamais pouvoir diviser ce MALI.soyez un peu intelligents et sachez que noblesse est de vivre a la sueur de son front.VIVE LE MALI.
Nous sommes au mois de juin 2015, le mois de mai est passé depuis une dizaine de jour pour que le titre de cet article puisse être un canular de1er mai. Le monde entier est maintenant conscient que MNLA rime avec terroriste. L’attaque d’Aguel Hoc, les liens avec Boco haram, avec Aqmi, avec ansar dine, avec des fouteurs de merde du monde entier sous le vocal djihadiste sont là comme preuves irréfragables de l’appartenance du MNLA au monde terroriste. C.Q.F.D.
Tous les touaregs ne sont pas de terroristes mais la majeure partie des terroriste du Mali sont des touaregs.
1 “Cet accord est loin de répondre aux aspirations des Touaregs.” 😯
Les populations que vous défendez ou les “TOUAREGS” ????
2 “Les Touaregs ont ensuite été éjectés du Nord de manière spectaculaire par les terroristes.” 😆
“Les Touaregs étaient les seuls à pouvoir faire face à l’avancée des terroristes.” 😆
Ces deux phrases peuvent se résumées à :”Les touaregs éjectés du Nord de manière spectaculaire ont été les seuls à faire face à l’avancée des terroristes” 😆 😆 😆 😆 😆 😆
3 A la question: “Après la reprise de Ménaka par le GATIA fin avril, le MNLA a attaqué plusieurs villes du Nord. Est-ce que ces violences ne mettent pas en péril les populations que vous prétendez défendre ?”, je vous demande de relire la réponse! 😆 😆 😆 😆 😆
Quel mouton enturbanné!!!! 😆 😆 😆
Pour ce monsieur le Nord Mali est habité exclusivement de touaregs.
C’est lamentable et c’est pour cette raison que les noirs doivent réfléchir et trouver les voies et moyens de se défendre
Tout sa est la faute de ibk a cause de sa lâcheté le mali a perdu sa dignité les rebelles savent que nous avons des diriges incapable de défendre notre pays
Waououhhh, ce monsieur a vraiment du culot. Ce que J’ai a dire l’azawad dont vous Parlez n’est que fictif ey une manière de duper le peuple malien et la communauté internationale. En plus vous avez le culot de Tombouctou, Gao et Kidal 😆 😆 😆 . Dites moi combien de personnes sans vos menaces, extorsions, assassinats et enlevements vous supportent réellement ❓ . Et vous voulez decider des hommes qui assureront la securité des populations du nord 😆 . Et vos presidents de regions .
Oui un groupe ou une partie de la partie peut vous supporter par ignorance mais Sachez que sil faut reboloter le peuplemalien le refera tot ou tard avec un con de president Leche culs ou pas. Seul le peuple sera maitre de son Maliba.
Vive le Maliba Un et Indivisible.
L’ARME AZAWACHIENS? LE MALI VAS JAMAIS RECONU DES RACISTS SUR SON TRETOIRE.
COMMENT VOUS IMPOSE SUR LA POPULATION QUI VEU JAMAIS ETRE SOUS UN GROUP RACIST? C SON DES TOUAREQ SEULE QUI VIE AU NORD MALI? ALLONS INVITE KHALIFA HAFTA POUR VENIR VOUS SOUTENIR…VOUS NA JAMAIS REMERCIER C PAYS,NI RENDU UNE SERVICE.
TU EST UN VRAIS ENEMI DU MALI HAMA AG SIDI…QUE BON DIEU VOUS DETRUI, AMEEN
BANDITS voyous criminels vous êtes tous des terroristes 😈 😈 😈 😈
“…MNLA : “Pas de liens entre les Touaregs et les terroristes…”
Mais ce M , Hama Ag Sid’Ahmed, porte-parole du MNLA, il n´est pas sérieux!!!
IL ment comme il respire, pas la peine de réagir á ce délire!!!!!!
Ce type raconte tellement de mensonges, c’est un minable:
“Globalement, il est vrai que 90% de la population du Nord se trouve aujourd’hui dans des camps de réfugiés en Mauritanie, au Burkina, au Niger et en Algérie. La population souffre de cette situation.”
90% serieusement??? Vous etes vous-memes votre pire ennemi…
Je vous mets au defi d’aller ouvrir un de vos bureau a Gao, dans ma ville!
Espece de rat des sables, laches!!! Vous mettez vos famille a l’abris (en Mauritanie, en France…) et vous apportez la guerre aux autres…. avec vos rebellions… et vous voulez que l’armee ne bouge pas. Si elle bouge, repression…
L’enfer sera plus doux pour vous!
Votre azamerde n’existe pas et n’a jamais existe!!!
Nord du Mali : Que pense vraiment Ambery Ag Rhissa, dirigeant du MNLA?
27 fév 2014 à 03:34 AM Rubrique: Insécurité,Nord-Mali
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QUE DIT TU DE CA, Hama Ag Sid’Ahmed, CECI A ETE ECRIT PAR UN DE VOS DIRIGEANTS ACTUELS
Ambery Ag Rhissa
Car voici ce qu’il a écrit en 1964
A propos des Touaregs de l’Adrar des Iforhas :
« Qu’on le sache »
Le camarade Ambery Ag Rhissa, instituteur en service à M’Bouna, a envoyé à «l’Essor », cet article sur les Touareg de l’Adrar des Iforhas. L’auteur fait l’historique de « la vie des populations de l’Adrar à la veille de l’occupation coloniale pendant la domination française et donne son opinion sur le prétendu « problème de Kidal ».
« Il n’est pas dans mes habitudes d’insérer des articles dans les journaux, cela pour la raison qu’il me serait difficile de trouver à dire quelque chose qui n’ait été déjà dit avant moi ou qui ne soit connu de tout le monde. Aujourd’hui, cependant, je me décide à tenter l’expérience, non pas parce que j’ai quelque chose à révéler, mais parce que les circonstances m’y incitent.
J’ai lu dans un numéro récent de «l’Essor» un article relatif aux Touaregs de l’Adrar des Iforhas, qui a suscité chez moi un intérêt réel, grandissant à mesure que je parcourais certains de ses passages. D’abord, j’avoue que j’ignorais que «l’Affaire de l’Adrar» était de nature à provoquer des commentaires, ni d’une telle ampleur, ni d’une telle durée ! A mon tour, permettez-moi de dire mon opinion sur cette question. Je crois être en mesure de situer le problème dans ses proportions réelles.
Ma position éloignée ne me permettant pas de lire autre journal que l’Essor, ni même régulièrement l’organe du Parti. Aussi j’ignorais dans leur détail les allégations publiées par la presse étrangère au sujet des Touaregs de l’Adrar. Mais à travers la mise au point faite dans l’Essor, il m’a été possible de découvrir que la vérité avait été travestie, par la presse réactionnaire, tant en ce qui concerne l’Adrar des Iforhas, qu’en ce qui concerne le prétendu «problème de Kidal». On ne peut pas ne pas être sensible à certaines calomnies, surtout lorsqu’elles sont le fruit d’une imagination capricieuse, agissant par le simple motif de la malveillance.
Je ne perdrai pas du temps à relater le mode de vie des Touaregs de l’Adrar, car le camarade Alhassane Ag Baye l’a déjà fait. J’apporterai seulement quelques aspects complémentaires, fruit d’une analyse objective sur le terrain et dans l‘actualité, le tout destiné à aider ceux qui cherchent réellement la lumière et à préciser aux Français mal informés, que le Mali connaît toute la vérité sur le sujet.
Les Touaregs de Kidal, considérés dans leur ensemble, constituaient une petite société féodale qui n’avait jamais entretenu avec les Populations sédentaires que des relations sommaires, distantes et superficielles, relations qui leur étaient imposées par les nécessités de la subsistance. L’administration française a exploité l’excellente position géographique de la subdivision de Kidal (actuelle Région de Kidal) pour que les échos de la lutte inlassablement menée par notre Parti (l’Union Soudanaise RDA) depuis 1946 ne dépassent jamais Bourem. Elle a également et surtout exploité l’énorme différence qui existe entre les mœurs Tamachèques et les mœurs sédentaires, pour développer l’esprit raciste et esclavagiste chez les Touaregs. Pour achever de faire de l’Adrar un terrain entièrement propice à la traditionnelle «action française», le féodalisme a été encouragé et renforcé. La France a appris aux Touaregs de l’Adrar à payer l’impôt (sous forme de tribut), à mépriser le sédentaire, et à respecter l’ordre d’inégalité sociale artificiellement établi pour les besoins de la circonstance et on se servait de l’innocente religion comme justification. Pas plus. Toutes les conditions depuis la structure géographique jusqu’à la conscience du milieu étaient favorables pour maintenir les Touaregs dans l’obscurantisme le plus inhumain qui soit. C’est ainsi que l’Adrar de novembre 1959 (date du départ du dernier chef de subdivision français, Allard Jean) n’était que celui de 1904, date de sa soumission à la France.
Parlons un peu de cette soumission : elle a été effectuée sans heurt, sans difficultés, je dirais même à l’amiable, puisque ce sont les Iforhas eux-mêmes qui sont partis l’apporter aux Français, à ln Salah (Algérie). Ils avaient toujours des ennuis avec les Regueybats qui venaient fréquemment razzier les troupeaux de chamelles. Il leur fallait donc une aide. La France, même si elle se tait là-dessus, sait que cette soumission est née d’une nécessité des circonstances d’alors et non de l’adresse de la politique française ! Que la défunte administration française ne croie donc avoir réussi «pacifiquement», là où elle croit déceler aujourd’hui un échec de notre part ! Sa «politique pacifiste» n’a pas trouvé les portes ouvertes chez les Touaregs Kel Ahaggar, le 16 février 1881, au puits de Anou N’Hoaeun, lorsque la mission Flatters fut massacrée par les hommes du Ahitaghel. La fin inoubliable de la mission Flatters, dont les derniers survivants ont échappé grâce à des conditions que nous ne dévoilerons pas, ne permet pas aux saboteurs français de nous faire croire que leur pénétration chez les Touaregs s’est effectuée «pacifiquement». La bataille de Tit, à 50 kilomètres de Tamanrasset, livrée le 7 mai 1902 par le lieutenant Français Cottenest aux Kel Ahaggar, commandés par Baba Ag Tamaklast et Sidi Mohamed Ag Othman, prouve encore une fois de plus que les Touaregs, comme tous les peuples d’Afrique ont subi la domination coloniale parce qu’ils ne pouvaient faire autrement. La France n’a pu pénétrer effectivement au Hoggar (qui n’avait pas, comme l’Adrar, sollicité sa présence) qu’à la nomination de Mossa Ag Amastane à la tête des Kel Ahaggar, en remplacement de Attici Ag Amellal. Et Mossa Ag Amastane a lié «amitié» avec la France, parce que l’expérience lui avait prouvé que l’inégalité des moyens matériels ne permettait pas de continuer la résistance opposée par ses prédécesseurs.
Une vérité qu’il me faut également rappeler à la presse française et étrangère, c’est que les Français n’ont jamais eu confiance en leur position en zone targuie, et cela par suite de plusieurs mouvements, tous à caractère antifrançais, allant du massacre de la Mission Flatters à la révolte de la Sénoussa et à la bataille d’Aderamboukane en 1916. La France a toujours vu dans les Touaregs «des populations à surveiller de très près». Elle a toujours eu des appréhensions qui se justifiaient peut-être, parce que nées des légendes mystérieuses qui couraient sur ces «populations», entourant aussi ces massifs montagneux qui se profilent de l’Atakor N’Ahaggar (Algérie) aux Tirar-Rar (Mali). Cette zone centrale «Hoggar-Adrar» était le trait d’union entre l’ex-Afrique du Nord et l’ex-A.O.F., et c’est la raison pour laquelle la France l’a toujours veillée jalousement, avec la coopération de la Compagnie Saharienne du Tidikelt, du Soudan et du Niger. Cela explique la fameuse «chasse aux rebelles», méthodiquement poursuivie en ces temps-là par les autorités française, et c’est cela seulement qui l’explique. Car l’impôt n’était pas la raison réelle qui a motivé cette prétendue lutte contre les Fellaghas.
L’impôt était un prétexte pour dissimuler le caractère odieux et flagrant de plusieurs exécutions arbitraires. Qui peut soutenir qu’Alla, qu’Affad, qu’In Allaân, que Bou Aâmamane ne payaient pas l’impôt ? Personne. Car il n’en est justement rien. Il est vrai que ces hommes ne venaient pas eux-mêmes s’acquitter de leurs contributions, mais chacun d’eux était recensé dans une famille à laquelle le chef communiquait le montant global de l’imposition, augmenté d’un supplément «pour le chef». La vérité, n’en déplaise aux nostalgiques français, est que ces hommes détenaient des armes à feu, ce qui dans l’esprit des administrateurs coloniaux, équivalait à la naissance d’un mouvement de rébellion, donc à une menace pour la sécurité du Sahara. Il fallait donc tuer le germe dans l’œuf. C’est là, et c’est là seulement la raison de la tragique mort d’Alla, de l’assassinat d’In Aâllaân en 1957, dans l’oued Tissakakiwen, assassinat dont la procédure et le lieu ont été convenus entre Clauzel et le sergent Darcel, à Tessalit.
Revenons à l’actualité dont «Jeune Afrique» et «Paris Jour» semblent faire un cheval de bataille qui ne tient malheureusement pas debout. Tout d’abord, je voudrais dire au camarade Alhassane Ag Baye, que l’impôt est loin d’être la raison réelle et fondamentale de ce qu’on a complaisamment appelé «la rébellion de Kidal». Il est certain que, faute d’éducation civique suffisante les Touaregs de Kidal n’ont pas tout à fait compris le sens de l’impôt, mais il faut situer correctement les faits. L’impôt n’est pas la raison de ce misérable remue-ménage, car cela impliquerait nécessairement une généralisation du mouvement, puisque tous les Maliens du cercle sont imposés. Or, tel n’est pas le cas, car les dissidents apatrides sont à peine une poignée. Le problème se situe plutôt dans la politique impérialiste française, qui laisse toujours une bombe à retardement partout où elle lève l’ancre. Pourquoi tenter vainement de cacher et de nier les réalités historiques, car elles ne sont plus un secret pour personne, même en Afrique, où les impérialistes d’Occident ont tenté de maintenir les peuples dans un complexe d’infériorité injustifiable ? Nous savons tous que certain gouvernement français avait de la peine à se consoler de l’échec de l’O.C.R.S. Nous savons tous que ses ténors ont été déconcertés par le ralliement de feu Attaher Ag Ally ( que la terre lui soit légère) à l’Union Soudanaise R.D.A., lors de la visite du camarade Modibo Keita à Kidal en octobre 1950, en dépit des contacts réitérés et préalablement effectués par le lieutenant Crespin (P.M.T). Nous savons tous, et les « milieux français» autant que nous, que ceux-ci ont largement contribué à l’agitation des Iforhas, en profitant d’un stade bien déterminé dans l’évolution d’une société donnée.
Nous savons tous, et les mêmes milieux français également, qu’il y avait une étincelle constituée par la minorité féodaliste Iforhas dont le mode d’existence devait tomber nécessairement et obligatoirement en désuétude en régime socialiste. Pourquoi donc incriminer les Touaregs qui, à part ceux devant qui l’administration française a fait miroiter le mirage de la «Liberté» de jadis, et qui ont déjà fait leur reddition, parce qu’ils ont compris où ce chemin les menait, pourquoi donc, dis-je, incriminer les Touaregs qui sont restés des citoyens Maliens à la hauteur de notre évolution sociale ? Pourquoi donc le Mali qui a eu le courage d’entreprendre ce que la France n’a jamais osé toucher du doigt : la lutte contre le féodalisme ? Ces accusations erronées ne trouvent aucune justification dans la participation du fils d’Alla au mouvement. L’activité de L’Ladi Ag Alla s’inscrit dans la rébellion non pas en tant qu’opposition à une domination quelconque, mais en tant qu’opposition du régime féodal au régime socialiste. L’Ladi est resté plus d’un an à Tamanrasset entre 1961 et 1962, et il a été «ensorcelé» par les bases françaises, de la même manière que ses complices. Ce n’est donc pas la lutte menée par son père qu’il a voulu «continuer», car autrement, il l’aurait dirigée contre les Français, contre le sergent-chef Huguet, qui a tué Alla d’une rafale de mitrailleuse.
Ainsi, il apparaît clair que le problème de l’Adrar est une étape qui devait être nécessairement franchie dans notre révolution socialiste. Il apparait clair que le problème ne s’est pas posé, parce que «c’est le Mali» mais parce que, avec les mêmes données, il se serait posé dans tout autre pays. Autrement dit, il se serait posé à la France elle-même, si elle avait osé décider et entreprendre la lutte contre le régime féodal.
Nous disons donc à «Jeune Afrique» qu’il a mal débuté sa jeunesse, à «Paris-Jour» qu’il mal vu le jour, à tous les deux que l’histoire ne s’invente pas. Bien loin de donner naissance à des idées nouvelles et rétrogrades, leurs allégations erronées leur révèleront, une fois de plus, la force de notre patriotisme, ce patriotisme dont ils croient avoir décelé une défaillance chez les Touaregs. Les milieux réactionnaires français ont soufflé sur l’étincelle, croyant déclencher un incendie. Mais ce n’était pas dans une paillote. Elle était dans une solide maison au milieu du sable où il n’y a rien d’inflammable !
Quant à la «République de Lithamie», c’est une idée tellement fantaisiste, que j’oserai à peine en parler. Cette idée n’a pas jamais germé dans l’esprit d’aucun Targui de l’Adrar. Les Iforhas cherchent à préserver leurs privilèges féodaux et non à obtenir une autonomie. Et ils se seraient bien accommodés de n’importe quel régime, à la condition que ces privilèges soient épargnés. Connaissant parfaitement l’Adrar, mieux que «Jeune Afrique», mieux que «Paris-Jour», je déclare, sans craindre de me tromper, que la «République de la Lithamie» est une invention de ceux qui ont le complexe de l’improductivité de leur esprit et de l’inaptitude de celui-ci à analyser les problèmes en partant de leurs données réelles ; une invention de ceux qui croient compenser leur incapacité à évoluer avec l’humanité par des allégations gigantesques dans leur forme, mais vides de toute vérité.
Les Touaregs sont ignorants, d’accord ! Mais ils reconnaissent ce qui leur nuit de ce qui leur est profitable. Ils se souviennent nettement de l’atmosphère asphyxiante qu’ils respiraient sous la domination coloniale fusionnée avec le régime féodal. Ils réalisent parfaitement cette brise bienfaisante qui souffle actuellement sur eux depuis notre indépendance. Ils savent faire des comparaisons judicieuses. Qu’on aille donc leur demander ! »
M’Bouna, le 26 Mai 1964
Ambéry Ag RISSA
superbe texte
CA FAIT VRAIMENT RIRE………………………LE MNLA PEUT CAS MEME SE RAPPELER AVOIR ATTAQUE LE NORD DU MALI EN ACCLAMANT HAUT ET FORT LA CREATION DE L ETAT TERRORISTE D AZAWAD ………………..LE MNLA EST MAUDIT ET RESTERA MAUDIT POUR TOUTES LES SOUFFRANCES INFLIGEES AUX POPULATIONS MALIENNES ……………AUCUN GRIN D HONNETETE POUR CE GROUPUSCULE CRAPULEUX ET CRIMINEL………………. ENCORE UN MAUDIT DES MAUDITS QUI PARLE.PAUVRES DE VOUS MNLA VOUS ETES VOUES A L ENFER..A JAMAIS POUR TOUS VOS CRIMES…………….LE MALI RESTERA DEBOUT…..VOUS NE REPRESENTEZ MEME PAS LES TOUAREGS A PLUS FORTE RAISON LES POPULATIONS DU NORD……………
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