MNLA : Mésaventures et désillusions d’un groupuscule d’illuminés

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Décidément les aventures se suivent et se ressemblent pour le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ou du moins, ce qui en reste. Après la déculottée de Gao le 27 juin, le revoilà perdre de nouveau ses illusions suite à la cuisante défaite subie par ses troupes à Ménaka et Ansongo, constituant jusque-là ses dernières bastions dans le Nord du Mali, lors de violents combats avec le Mujao les 16 et 19 novembre derniers, qui ont fait, selon des sources concordantes, plusieurs dizaines de morts de part et d’autre.

 

Moussa Ag Assarid , membre du MNLA

Désormais, ceux qui se réclament de ce mouvement se retrouvent condamnés à errer comme des âmes en peine dans le grand désert malien, abandonnés par tous et poursuivis par la Cour pénale internationale (CPI) pour “crimes de guerre”, “crimes contre l’humanité” et “destruction de biens culturels classés patrimoine mondial”.

Que les temps sont durs pour les apatrides qui ont trahi la nation malienne ! Selon un adage populaire “qui sème le vent doit s’attendre à récolter la tempête, voire le cyclone”. Le MNLA est aujourd’hui dans cette situation.

En effet, après avoir servi d’instigateur et de rampe de lancement à tout ce que le Mali connaît actuellement en termes de déstabilisation, de violences et d’exactions criminelles, le MNLA s’est complètement noyé au sein des forces du mal qui contrôlent le Nord de notre pays depuis mars 2012.

Après l’euphorie née des ” succès” militaires enregistrés entre janvier et mars 2012 face à l’armée malienne, ces complices invétérés d’Aqmi, du Mujao et d’Ançar Eddine dans l’agression du Mali, ont vu toutes leurs ambitions à vau-l’eau les unes après les autres. Quiconque s’allie avec le diable périt absolument par le glaive du démon.

Leurs malheurs ont commencé avec la débâcle de Sarkozy aux élections générales en France qui se sont soldées par l’avènement du “Changement maintenant” au pouvoir à Paris. Ils venaient ainsi de perdre le soutien de l’Etat français incarné à l’époque par une politique de va-t-en-guerre et de déstabilisation de plusieurs pays de la bande sahélo-saharienne, dont le Mali, dans le seul but de légitimer l’intervention militaire en Libye, qui, elle-même faut-il le rappeler, avait été inspirée par “les déboires” du gouvernement de Nicolas Sarkozy dans le dossier du “Printemps arabe”, notamment en Tunisie.

Un malheur ne venant jamais seul, il ne s’agissait-là que le début de la descente aux enfers pour les “indépendantistes” touaregs du MNLA. Mais, ces illuminés n’en avaient cure. Ils poussèrent donc la cupidité jusqu’à proclamer “solennellement” sur le plateau de la chaîne de télévision France 24 “l’indépendance de la République arabe islamique de l’Azawad”. Ce fut le tollé général au sein de la communauté internationale.

Les condamnations et autres réprobations fusèrent de partout dans le monde et les Nations unies se saisirent du dossier. La suite est connue. Cette proclamation d’indépendance unilatérale fut catégoriquement rejetée en bloc par tous. La Cédéao, l’Union africaine et l’Union européenne montèrent tous au créneau pour faire valoir “l’exigence de la préservation de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali” à travers les Résolution 2056 et 2071 du Conseil de sécurité des Nations unies. Ce combat, la France de François Hollande en fit son affaire. Elle en assure avec brio et constance le leadership à travers le monde.

L’engagement et la détermination de la France aux côtés de la Cédéao et de l’Union africaine ont fini par convaincre certains “pays récalcitrants” de l’impérieuse nécessité d’une intervention militaire vigoureuse et rapide dans le Nord du Mali pour “mâter les terroristes et autres narcotrafiquants” qui y ont érigé leurs sanctuaires.

Les concepts et stratégies de cette intervention sont aujourd’hui convenablement ficelés avec l’appui de tous les partenaires. Son examen n’est plus qu’une question de jours au Conseil de sécurité des Nations unies en vue de son approbation définitive. C’est ce qui justifie les dernières gesticulations frénétiques des bandits armés en faveur de l’ouverture d’un dialogue avec le gouvernement de Bamako.

Mais, il y a lieu de demander à juste raison sur quoi ce dialogue peut logiquement porter ? Acculés qu’ils sont et sachant leur fin très proche et inéluctable, la danse des sorciers se poursuit pour “nos frères” (selon le Premier ministre Cheick Modibo Diarra) du MNLA et Ançar Eddine.

Après tant de crimes, d’exactions et de violences gratuites, aucun dialogue ni aucune négociation ne peut absoudre les auteurs à répondre de leurs actes perpétrés, sans aucune raison soutenable, contre la nation et le peuple du Mali. En attendant, le Mujao s’est juré de faire la peau au dernier combattant du MNLA qu’il croisera désormais sur son chemin dans sa progression sur Kidal, le fief d’Iyad Ag Ghali et ses djihadistes d’Ançar Eddine.

Donc, les derniers affrontements de Ménaka et Ansongo ne sont en réalité que le début de la nécessaire guerre de clarification des rapports de force entre les ennemis du Mali. Aucun des groupes en présence n’y échappera. D’un côté se trouvent naturellement Aqmi et “ses dissidents” du Mujao au sein d’une alliance de raison. De l’autre le MNLA et Ançar Eddine que tout devrait opposer normalement si l’on se réfère au discours officiel de l’un et de l’autre, mais qui pourraient se retrouver de façon circonstancielle afin de faire front commun contre Aqmi, dans un ultime combat pour leur survie.

Quelle que soit l’issue de cette guerre entre forces maléfiques, les forces armées du Mali avec le soutien et l’appui de la Misma, auront à jouer leur rôle pour le rétablissement de l’intégrité territoriale. Cette mission se mènera quel que soit l’ennemi d’en face. D’ailleurs Aqmi, Mujao, MNLA et Ançar Eddine, n’est-ce pas bonnet-blanc et blanc-bonnet ? En tout cas c’est le sentiment partagé par l’écrasante majorité des Maliens et des amis du Mali. Alors, il n’y a rien qui puisse aujourd’hui empêcher que la guerre ait lieu et elle se fera parce qu’elle s’impose à nous pour l’avènement d’une paix durable et définitive.

Ibrahima Sidibé

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