Le Mnla au bord de l’implosion : Moussa Ag Acharatoumane et Assalat Ag Habi claquent la porte

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Le Mouvement national de libération de l’Azawad (CMA) est au bord de l’implosion. Après le départ de Jimmy le rebelle, deux cadres de ce mouvement indépendantiste touareg, en l’occurrence Moussa Ag Acharatoumane et Assalat Ag Habi, viennent de claquer la porte.

Déjà affaibli sur le terrain, le MNLA qui fut à l’origine de la crise qui secoue le Mali depuis cinq ans, est à nouveau amputé d’une partie de ses cadres. Deux d’entre eux, Moussa Ag Acharatoumane et Assalat Ag Habi, ont décidé de quitter le mouvement touareg et de créer leur propre groupe armé : le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA).

Ces cadres l’ont confirmé à nos confrères de Jeune Afrique. Ag Acharatoumane indique d’ailleurs qu’ils sont partis avec plus de 400 pick-ups et des armes et qu’ils sont suivis par de nombreux ex-officiers supérieurs de l’armée malienne originaires des régions de Ménaka, de Gao et de Tombouctou, qui avaient rejoint les rangs du MNLA en 2011.

«Nous poursuivons le même but qu’avant. Nous voulons représenter et défendre toutes les populations de l’Azawad. Et nous nous inscrivons dans la logique de l’accord de paix d’Alger», a-t-il indiqué.

Selon de nombreux observateurs, cette nouvelle défection risque d’engendrer une implosion du MNLA car Moussa Ag Acharatoumane et Assalat Ag Habi étaient des personnalités influentes du mouvement. Le premier était l’un de ses porte-paroles auprès de la presse internationale. Il dispose de précieux réseaux en Europe et dans la sous-région, notamment au Niger.

Chef d’une tribu touarègue importante dans la région de Ménaka, les Dawsahak, il avait participé à un grand nombre de médiations et était perçu comme l’une des figures montantes du MNLA.

Le second jouait pour sa part un rôle militaire de premier plan. Ancien colonel de l’armée malienne, Assalat est une figure de la communauté des Chamanamas que l’on retrouve essentiellement à Ménaka. «Avec ces départs, le MNLA perd pied dans cette région», souligne un ressortissant de Ménaka.

En tout cas, force est de reconnaître que le départ de ces deux personnalités, qui intervient à un moment clé du processus de paix, aura une grande conséquence sur la survie du MNLA. Un mouvement qui ne tient qu’à un seul fil caché à l’ombre de la France.

Pour l’heure, on ignore laquelle des deux coalitions le MSA rejoindra : la CMA ou la Plateforme ? Mais, selon des indiscrétions, le gouvernement malien et les groupes armés négocient depuis plusieurs semaines, à Bamako, la distribution des postes au sein des autorités intérimaires issues de l’accord d’Alger qui seront bientôt mises en place dans les régions du nord.

A l’issue de ce processus, devrait débuter, normalement, le cantonnement des combattants). Et Acharatoumane ambitionnerait de présider la région de Ménaka.

Aliou Touré

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2 COMMENTAIRES

  1. Implosion du MNLA VS implosion du MPA

    Quand le MPA de Iyad ag-Ghali avait implosé, en 1992, en donnant naissance au FPLA des Chamanamas et au ARLA des Imghad, Iyad, Afaghis bon teint, en tant qu’initiateur du MPA, a gardé le « tronc » qui s’est mué, en tant que “génération spontanée”, en Ançar-Chaïtan…

    Aujourd’hui, le MNLA, dont la branche politique MNA fut créée, en 2010, par Moussa ag-Achaghatmat (l’étudiant malien Daouçahak-ag Anteçar en déshérence), implose, c’est l’initiateur qui s’en est allé; tournant casaque en fondant son MSA que j’appellerais plutôt “Mouvement pour le Salissement de l’Azawak (Ménaka)” ; le rebelle « touareg-suisse » abandonne le rafiot MNLA qui coule dans la mer azawadrêve-cauchemar à la branche militaire “touarègue-libyenne” de Bilal ag-Achérif et de Mohamed ag-Najim; ce qui est dans l’air du temps dans l’Adagh n’Foghas, pour les « touaregs libyens » de Kidal qui vont rejoindre la Coalition HCUA-Ançar-Chaïtan de Alghabass/ag-Awissa et Iyad, le renard-fennec de Tin-Za.

    Assurément qu’on va vers la bancalisation régionale-ethnique territoriale des mouvements armés rebelles touaregs qui se disloquent comme un vieux tapis saharien mal tissé avec des fils de la toison d’un vieux bouquetin du Tégharghar (ébakar n’Adagh).

    Sincèrement

  2. IL FAUT JAMAIS FAIRE CONFIANCE AUX REBELLES MNLA ET ALLIES. UN AUTRE PIEGE POUR METTRE LA POUDRE AUX YEUX DES MALIENS. UN TRAITE RESTE UN TRAITE. SOYONS VIGILANT.

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