Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) : ” Deux années très intensives au nom de la Paix “

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Le Représentant Spécial du Secrétaire général pour le Mali Mongi Handi
Le Représentant Spécial du Secrétaire général pour le Mali Mongi Handi

Il y a un peu plus de deux ans, alors que le Mali vivait une crise sans précédent, le Conseil de sécurité de l’ONU adoptait une résolution pour y intervenir après l’intervention salutaire de l’Opération Serval qui a contribué à libérer les principales villes du Nord du Mali du joug terroriste. Depuis lors, la MINUSMA a activement participé au processus de paix.

Deux ans durant, la MINUSMA a été sur tous les fronts. Et, selon son chef, Mongi Hamdi, ” ces deux années écoulées ont été très intensives. Nous avons aidé les autorités maliennes à faire des avancées importantes dans le processus de stabilisation et de rétablissement de l’ordre constitutionnel…La mise en œuvre de l’Accord de Ouagadougou a jeté les bases de la réconciliation nationale et du dialogue inclusif qui ont abouti au processus d’Alger “. Le processus d’Alger a, à son tour, accouché de l’Accord pour la paix et la réconciliation signé en deux phases, à Bamako, par les parties prenantes au conflit.

Aussi, la mission des Nations-Unies aura-t-elle permis à l’administration malienne de retourner dans les régions du nord excepté Kidal dont la situation est spécifique. En plus de la surveillance de la situation des droits de l’homme et de l’aide humanitaire, plusieurs projets visant à réconcilier et à renforcer la cohésion sociale des Maliens ont été soutenus par la MINUSMA. ” Nous avons renforcé les capacités nationales dans tous les secteurs sur lesquels porte notre mandat dont un grand nombre de projets à impact rapide dans le Nord “, a dit M.Hamdi.” Malgré la complexité de la situation, la mission de maintien de la paix de l’ONU accomplit convenablement  son mandat en parfaite collaboration avec le gouvernement “, a déclaré Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires Etrangères.

Le prix à payer a été cher

Les deux premières années de la mission de l’ONU n’ont pas été que rose en terre d’accueil, notamment dans le nord. Le travail qu’elle effectue a plusieurs fois été mis en cause par les populations, celles de Kidal et de Gao en particulier où elle a dû faire face aux mécontentements de la foule.

Parmi les manifestations les plus spectaculaires, l’on retiendra  celle du 21 janvier 2015 à Kidal où des habitants, mécontents d’un raid aérien de la force onusienne ayant détruit un véhicule militaire de la CMA qui avançait sur ses positions, ont pris d’assaut l’aérodrome de la ville en y brûlant des pneus et saccageant les installations onusiennes. Moins d’une semaine plus tard, des milliers de personnes en colère sont descendues dans les rues de la Cité des Askia contre la même mission. La manifestation qui a été violente, fut réprimée. Bilan : trois manifestants tués et des blessés.

Par ailleurs, selon Mali-mètre, un instrument de sondage de la Fondation Friedrich Ebert, plus de 45% des citoyens maliens pensent que  la MINUSMA a très peu ou n’a pas remplis son mandat. Dans la ville de Gao, seulement 15% trouvent qu’elle remplit son mandat. Ils reprochent, en effet, à la mission onusienne d’être complice des groupes armés et de ne pas les protéger contre ces derniers et les terroristes.

Outre ces incompréhensions qui l’ont opposée aux populations, la mission des Nations-Unies est confrontée aussi au mal terroriste. Son mandat ne lui permettant pas d’y faire face, ses soldats sont attaqués au quotidien par des terroristes.

Malgré ses 9.000 militaires dont 91% déployés sur 12 sites dans les trois régions du nord, plus de 1.000 policiers avec 43.380 patrouilles effectuées durant ces deux ans, la MINUSMA est devenue la mission onusienne qui a enregistré le plus grand nombre de victimes. Au 1er juillet 2015, elle déplorait la mort de 42 soldats de maintien de la paix. S’y ajoutent 166 casques bleus blessés. ” Ils ont été victimes d’actes terroristes visant à faire avorter les efforts d’associer une paix et une stabilité durable au Mali “, commente Mongi Hamdi ajoutant que la détermination de la mission qu’il conduit reste ” inébranlable “. ” Même si la mission devant nous est ardente “, a-t-il conclu.

      Aboubacar DICKO

 

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